Accès au contenu
Bilan des moissons

L'€™année des grands écarts en Côte d'€™Or

Chambre d'€™agriculture et FDSEA ont abordé le bilan des moissons lors de leurs dernières réunions. Les différences de rendements sont considérables dans le département.
Par Aurélien Genest
L'€™année des grands écarts en Côte d'€™Or
Jacques de Loisy : «Il ne faut surtout pas oublier les zones qui ont fortement gelé au mois de février, avec, au final, des rendements particulièrement médiocres».
[I]«Nous avons des rapports de 1 à 10 en colza. C'€™est du jamais vu. En blé, ça va de 35 à 100q/ha. Même en 2003, il n'€™y avait pas tant d'€™écarts que ça»[i] déplore Jacques de Loisy. Le président de commission «Productions végétales» de la FDSEA refuse de s'€™arrêter aux rendements départementaux : [I]«ils vont êtres moyens cette année, mais derrière eux se cachent des écarts significatifs. Il ne faut surtout pas oublier les zones qui ont fortement gelé au mois de février avec, au final, des rendements particulièrement médiocres et des coûts de re-semis importants. Les exploitations du plateau se retrouvent une nouvelle fois pénalisées»[i].
Damien Ronget, technicien grandes cultures à la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or, met en avant la notion de gel, responsable des grands écarts constatés dans le département: [I]«Là où le gel n'€™a pas eu d'€™effets, nous avons une variabilité normale. Le gel et ses conséquences expliquent les écarts que l'€™on a dans le département. Des records sont battus dans certains endroits. Dans d'€™autres, c'€™est catastrophique»[i].

[INTER]Une météo «inattendue»[inter]
Damien Ronget est intervenu dans plusieurs réunions techniques ces derniers jours. Pour lui aussi, l'€™année a été compliquée avec le gel. [I]«Il a fallu prendre des décisions en mars. Le mois était complètement sec et les prévisions de rendements n'€™étaient vraiment pas bonnes, surtout dans les petites terres superficielles»[i] se rappelle le technicien. La météo qui a suivi, avec des précipitations très fréquentes et des températures peu échaudantes, a été totalement [I]«inattendue». «Les cultures ont très largement compensé les déboires occasionnés par le gel. Celles implantées au printemps ont atteint des niveaux de potentiels records. Cela, nous ne pouvions pas le prévoir»[i] explique Damien Ronget. Le technicien alerte déjà pour l'€™an prochain : [I]«Pas de manque d'€™eau d'€™avril à juillet, ni de températures très échaudantes... C'€™est vraiment exceptionnel. Penser qu'€™il y aura la même météo l'€™an prochain et faire les mêmes choix de cultures sera sans doute une erreur. Les espoirs de réitérer de tels rendements sont un peu utopiques. Si les Esterel d'€™hiver semés au printemps ont donné de bons résultats cette année, c'€™est grâce au climat, il ne faut pas l'€™oublier»[i].

[INTER]Implantation du colza : pas partout la même.[inter]
Damien Ronget évoque l'€™actuelle implantation du colza, pour laquelle des disparités sont déjà constatées selon les secteurs. [I]«Nous avons une ligne de partage des eaux qui correspond a une ligne de partage des orages ! Le sud du département reste relativement bien arrosé, le nord du département manque de précipitations. Cela compromet sérieusement la qualité de l'€™implantation du colza. Certaines parcelles du plateau ont reçu a peine 20 mm. D'€™autres, sur la plaine, en ont reçu trois fois plus»[i]. Cette évolution générale du climat fait réagir Jacques de Loisy : [I]«On ne sait plus quoi penser avec ce que l'€™a vu cette année. Que ce soit par la génétique, la protection des plantes ou bien l'€™irrigation, il faut tout mettre en œuvre pour faire face à ces aléas climatiques et pouvoir répondre à la demande du marché»[i]. Le président de commission «Productions végétales» de la FDSEA termine sur une remarque économique : [I]«ceux qui n'€™ont pas trop souffert du gel vont faire une année 2012 correcte et vont pouvoir reconstituer leur trésorerie, bien utile pour faire face aux charges d'€™engrais. Pour les agriculteurs du plateau, c'€™est la double peine : ils font une petite récolte et ne profitent pas de l'€™embellie des prix des céréales, surtout après une nouvelle année de sécheresse. La FDSEA maintient la position qui a toujours été la sienne : il faut un DPU fort dans nos zones intermédiaires»[i].

Estimations de rendements 2012 en Côte d'€™Or

ajustées au mois d'€™août à partir d'€™un réseau d'€™informateurs, à considérer avec les réserves appropriées. Source : Agreste, DRAAF, SRISE) Blé tendre : 66q/ha, orge et escourgeons d'€™hiver : 60q/ha, Orge et escourgeon de printemps : 60q/ha, MaÏs grain : 96q/ha, Avoine : 38q/ha, seigle : 52q/ha, Triticale : 47q/ha, colza : 30q/ha, Tournesol : 30q/ha, soja : 30q/ha, Moutarde : 18q/ha, féveroles : 31q/ha, Pois protéagineux : 43q/ha, MaÏs fourrage : 110q/ha