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Invasive et très allergène

L'€™ambroisie, un fléau pour le tournesol

Cette plante originaire d'€™Amérique, fléau pour la culture de tournesols

Un récent article de nos confrères du Journal du Centre (daté du lundi 23 septembre) a fait réagir Jean-Pierre Condamine, président de la FDSEA58 et céréalier. Dans ses tournesols, l'€™ambroisie est un fléau. Et les moyens de lutte décidés par les services publics le long des routes semblent insuffisants.
Par Emmanuel Coulombeix
L'€™ambroisie, un fléau pour le tournesol
La fauche dite « raisonnée » est jugée insuffisante pour limiter la propagation de l'ambroisie.
Selon le ministère de la Santé, l'€™ambroisie à feuilles d'€™armoise [I]«est une espèce végétale envahissante et très allergisante, originaire d'€™Amérique du Nord..., que l'€™on retrouve le long des voies de communication, sur les surfaces agricoles et dans les chantiers»[i]...
Selon nos confrères du JDC, la Nièvre a été classée au niveau 3 sur 5 du Risque allergique d'€™exposition à son pollen (RAEP), c'€™est-à-dire que le 20 septembre dernier, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a compté 69 grains d'€™ambroisie par m3 d'€™air à Nevers, quand 5 suffisent pour déclencher une allergie. Collées aux chaussures ou aux pneus des voitures, les graines de la plante se disséminent aisément et le Val de Loire, dont les terres sablonneuses sont propices à cette plante estivale, semble désormais bien touché. La route de Narcy à Pouilly-sur-Loire, par exemple, regorge de ces [I]«mauvaises herbes»[i] le long du bitume.

[INTER]Dans les récoltes de tournesols[inter]
Etonnament, [I]«il n'€™y a pas de problème dans les cultures et le colza qui ont été désherbés au printemps»[i] témoigne Jean-Pierre Condamine qui regrette que les graines d'€™ambroisie aient la fâcheuse tendance à s'€™inviter quand même dans les parcelles de tournesols. [I]«Sitôt la moisson finie, les agriculteurs s'€™empressent de déchaumer afin de se débarrasser de ces petites graines mais l'€™ambroisie joue les prolongations et vient s'€™acoquiner, outre le bord des routes, avec les champs de tournesols»[i]. Si le fléau est avant tout allergique -l'€™ambroisie cause des rhinites, conjonctivites, trachéites, de l'€™asthme, de l'€™urticaire et de l'€™éczema-, il l'€™est aussi par son envahissement dans les tournesols. Les graines d'€™ambroisie, très résistantes, peuvent s'€™infiltrer pour une cinquantaine d'€™années dans les terres, et ainsi relancer un cycle vicieux de développement. En cause, selon le président de la FDSEA58, les techniques de fauchage des bords de route, dits [I]«raisonnés»[i], qui ne protègent pas assez efficacement contre l'€™indélicate. [I]«Sous couvert de respect de la biodiversité, et pour faire des économies, les Ponts et chaussées n'€™arrachent pas systématiquement les graines d'€™armoise»[i] qui se propagent et finissent par s'€™en prendre aux tournesols. Non seulement, les salissures dans les récoltes sont préjudiciables aux producteurs qui doivent tout nettoyer avant de livrer, mais en plus les moyens de lutte sont restreints.

[INTER]Moyens de lutte limités[inter]
[I]«La profession agricole est sensibilisée: grâce au désherbage et au déchaumage, il n'€™y a pas d'€™ambroisie dans les champs, sauf ceux de tournesols»[i] constate le responsable syndical pour qui [I]«à force de ne plus vouloir entretenir le bord des routes, la nature reprend ses droits et la friche reprend le dessus»[i]. Si l'€™arrachage à la main semble le moyen le plus efficace de lutter contre l'€™ambroisie, avant la pollinisation, il n'€™est pas suffisant pour s'€™attaquer à toutes les surfaces infestées. Selon Jean-Pierre Condamine, [I]«la lutte chimique est très peu utilisée, d'€™abord parce qu'€™on nous retire des molécules tous les ans»[i] et ensuite parce que les herbicides se révèlent coûteux. Et peu en phase avec les contraintes environnementale.

Ensuite, s'€™agissant des tournesols, la lutte est rendue encore plus complexe car c'€™est une espèce appartenant à la même famille botanique que l'€™ambroisie, [I]«ce qui rend difficile la mise au point de solutions herbicides à la fois contre l'€™ambroisie et sélectives du tournesol»[i], selon l'€™Observatoire national de l'€™ambroisie (créé en 2011). Les solutions sont multiples et coûteuses, et passent par des interventions mécanique, chimique et culturale, telles que le faux-semis, le broyage et le fauchage, le binage, le désherbage... Enfin, à plus long terme, il faut éviter de laisser les terrains nus ou en friche: plante dite [I]«pionnière»[i], l'€™ambroisie a en effet besoin de lumière pour germer et d'€™éviter la concurrence d'€™autres plantes. Il convient donc de réinstaller le plus vite possible un couvert végétal sur un sol nu, en favorisant par exemple les graminées et la luzerne...