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Innov’action

L’alternative de faire du crémant bio

Mardi 24 juillet, dans le cadre des journées Innov’action organisées par la Chambre d’agriculture, François Courtet, viticulteur à Champs-sur-Yonne, a reçu des viticulteurs pour parler de sa conversion en bio et des facteurs qui l’ont poussé à faire la démarche, en prenant l’exemple du crémant.
Par CL
L’alternative de faire du crémant bio
Actuellement en première année de conversion en bio, François Courtet aura son premier millésime
certifié bio en 2022.
« Le passage en bio s’est décidé d’après plusieurs critères. Déjà par rapport à la santé, avec les produits phytosanitaires. Je voulais protéger mes employés, qui sont jeunes et qui vont passer leur vie à travailler dans les vignes », indique François Courtet, viticulteur à Champs/Yonne. « L’utilisation du cuivre et du soufre est moins dangereuse pour la santé, il n’y a pas de solvants ».
Mardi 24 juillet, ce dernier a reçu sur ses parcelles quelques viticulteurs curieux de connaître les raisons qui l’ont poussé à passer au bio. « J’ai voulu simplifier la chose en passant au bio car au niveau des désherbants, il y en a régulièrement qui ne sont plus autorisés. Donc en n’en utilisant plus il n’y a plus à s’adapter », explique-t-il. Et le désherbage n’est pas plus long. « Je me suis équipé de façon à labourer les vignes rapidement. Je fais trois intervalles à la fois, ce qui est aussi rapide que lorsque je désherbais avant ».
Concernant le vin bio, il y a aussi une demande de la clientèle. « Et le prix des produits utilisés (cuivre et souffre) qui est nettement inférieur à ceux utilisés en conventionnel. Pour moi, ça me revient à 3 000 € au lieu de 15 000 € avant, pour mes 22 hectares ».
Actuellement sur sa première année de conversion, François Courtet aura son premier millésime certifié bio en 2022. « Ma décision était de tout passer en bio (il a 3,30 hectares de crémant sur les 22 hectares totaux, ndlr). Lorsque l’on veut faire du bio, je pense que c’est plus simple de tout passer en bio, plutôt que d’en faire une partie. Au niveau des papiers déjà et au niveau du matériel. Ça évite d’avoir le matériel pour faire du conventionnel et du bio », assure-t-il.

Une journée stratégies biologiques
Au préalable, les viticulteurs avaient rendez-vous sur les vignes de la Chambre d’agriculture, à Beine. Une journée qui est la continuité de celle de l’an dernier, « où l’on avait fait un point sur les stratégies qui n’utilisaient pas de produits CMR (Cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques) qui sont les produits les plus dangereux pour l’homme », détaille Guillaume Morvan, en charge de la coordination de l’équipe vignes et vins à la Chambre d’agriculture de l’Yonne. « Cette année, c’est un point sur les stratégies biologiques ». À Beine, avec une stratégie bio la plus poussée possible en termes de protection d’une production de Chablis. Et sur les parcelles de François Courtet, sur le rendement du crémant, « où des questions sont posées, ainsi que sur la garantie de l’état sanitaire de la récolte. L’objectif est de pouvoir dire que si l’on veut passer en bio et que l’on est un producteur de crémant, on peut le faire », continue Guillaume Morvan.
Celui en charge de la coordination de l’équipe vignes et vins à la Chambre d’agriculture de l’Yonne ajoute également, qu’en termes de rendement, « en bio, c’est 78 hl/ha. C’est le plus gros rendement possible de l’appellation », conclut-il.