Culture performante sur les plans agronomique, économique et environnemental
L’alternative Chanvre
Les agriculteurs du secteur Nord de la Nièvre étaient conviés à Rix, près de Clamecy, à découvrir la culture du chanvre. Objectif affiché par la coopérative La Chanvrière : convaincre des agriculteurs de la zone de se lancer sur cette culture, dont la demande est en forte progression.
La salle des fêtes de Rix était à peine assez grande pour contenir les nombreux agriculteurs qui avaient répondu à l’invitation de Lison Delsalle pour cette découverte de la culture du chanvre au travers des interventions de Pierre Marie Allard de Terres Inovia, Daniel Maillard de la coopérative La Chanvrière et d’Anicet Bretagne, administrateur à La Chanvrière et agriculteur à Gy-lévêque dans l’Yonne. D’abord, le contexte : celui des bassins d’alimentation de captage de Clamecy et des communes alentours, avec pas moins de 5 captages sensibles concernant 5 communes associées à leur protection.
C’est la mission de Louison Delsalle, animatrice agro-environnement sur les Bac Grenelle nivernais du bassin Seine-Normandie. Ensuite, la recherche d’une alternative économiquement attractive et agronomiquement satisfaisante pour pallier la perte de rentabilité et les difficultés actuelle du colza dans ces zones de culture.
D’où l’importance de la présentation par Louis-Marie Allard des aspects technico-économiques du chanvre, culture qui ne demande aucun pesticide et bien peu d’azote. Les avantages de la culture se résument en trois étapes : «je sème, je fertilise, je récolte». Entre ces trois étapes l’agriculteur peut vaquer à d’autres occupations tout en regardant pousser son chanvre à la vitesse «grand V». Le «chanvre c’est cool» insiste le technicien de Terres Inovia... C’est cool parce que sa mise en oeuvre est simple, c’est cool aussi parce que l’on valorise l’ensemble de la plante fibre, cœur et graines ; au travers d’une filière bien structurée au sein d’une interprofression reconnue. Une filière aussi où les opérateurs ont su convaincre des marchés en fort développement qui soutiennent la demande et nécessitent donc de conquérir de nouveaux espaces de culture.
«Dans le chanvre tout est bon» : la paille, séparée en fibre et en chenevotte et le chenevis (les graines). Encore faut-il respecter quelques étapes essentielles à la réussite de cette culture industrielle, placée sous haute surveillance. Il faut ainsi obligatoirement utiliser des semences certifiées (taux de THC contrôlé), veiller à l’implantation sur un sol bien travaillé et structuré pour assurer une levée rapide. Culture de printemps, le chanvre bénéficie d’un cycle court de 110-130 jours pour une récolte en août ou septembre.
C’est une plante ligneuse, fibreuse à biomasse qui peut mesurer entre 3 et 4m (voire plus) et le regain d’intérêt pour cette production correspond au développement de nouveaux débouchés. Chaque bassin de production possède ses propres spécificités en termes de qualité et de conduite culturale.
Anicet Bretagne producteur de grandes cultures dans l’Yonne à Gy-Lévêque constate que le chanvre s’est bien intégré dans un assolement diversifié et une rotation sur 7 ans. La culture du colza, qui montrait ses limites revient seulement tous les cinq ans. Le chanvre quant à lui se satisfait de ces terres superficielles, qui s’avèrent pénalisantes pour la paille mais qui profitent aux graines. Pour optimiser la récolte le céréalier a appris à utiliser et à adapter du matériel qui sert en général aux éleveurs. «Avec deux faucheuses et une moissonneuse batteuse, à trois producteurs nous récoltons en commun 80 ha de chanvre» témoigne Anicet Bretagne, qui apprécie le retour économique assuré par une culture plutôt bien valorisée sur les marchés actuels. En système diversifié le chanvre peut ainsi devenir une bonne tête de rotation et un bon précédent pour les céréales (notamment le blé qui voit ses rendements améliorés quand il succède au chanvre).
Maintenant, si les avantages sont attractifs, la culture «se raisonne, se réfléchit et s’organise» avertit Daniel Maillard. Car les marchés haut de gamme sont particulièrement exigeants en termes de qualité, les cahiers des charges et l’engagement des producteurs doivent donc être à la mesure de cette exigence. Si l’implantation requiert une certaine pratique, la récolte demande beaucoup d’organisation et surtout «de se tenir prêt» pour ne pas rater la fenêtre idéale.
Le conditionnement en balles rondes standardisée, le recours à des ficelles de chanvre uniquement, un matériel protégé et adapté à la récolte de fibres et enfin un bâtiment de stockage à l’abri, complètent les exigences inhérentes à cette culture.
Côté coopérative, les adhérents signe un contrat d’approvisionnement de cinq ans et s’engagent sur un tonnage. Ils sont payés en fonction de la qualité du produit livré (conditions d’humidité et de propreté ). Même si les conditions idéales de cultures se trouvent dans les terres profondes, le chanvre reste une culture rustique «plastique» qui s’adapte au contexte de la culture et résiste bien au stress.
C’est la mission de Louison Delsalle, animatrice agro-environnement sur les Bac Grenelle nivernais du bassin Seine-Normandie. Ensuite, la recherche d’une alternative économiquement attractive et agronomiquement satisfaisante pour pallier la perte de rentabilité et les difficultés actuelle du colza dans ces zones de culture.
D’où l’importance de la présentation par Louis-Marie Allard des aspects technico-économiques du chanvre, culture qui ne demande aucun pesticide et bien peu d’azote. Les avantages de la culture se résument en trois étapes : «je sème, je fertilise, je récolte». Entre ces trois étapes l’agriculteur peut vaquer à d’autres occupations tout en regardant pousser son chanvre à la vitesse «grand V». Le «chanvre c’est cool» insiste le technicien de Terres Inovia... C’est cool parce que sa mise en oeuvre est simple, c’est cool aussi parce que l’on valorise l’ensemble de la plante fibre, cœur et graines ; au travers d’une filière bien structurée au sein d’une interprofression reconnue. Une filière aussi où les opérateurs ont su convaincre des marchés en fort développement qui soutiennent la demande et nécessitent donc de conquérir de nouveaux espaces de culture.
«Dans le chanvre tout est bon» : la paille, séparée en fibre et en chenevotte et le chenevis (les graines). Encore faut-il respecter quelques étapes essentielles à la réussite de cette culture industrielle, placée sous haute surveillance. Il faut ainsi obligatoirement utiliser des semences certifiées (taux de THC contrôlé), veiller à l’implantation sur un sol bien travaillé et structuré pour assurer une levée rapide. Culture de printemps, le chanvre bénéficie d’un cycle court de 110-130 jours pour une récolte en août ou septembre.
C’est une plante ligneuse, fibreuse à biomasse qui peut mesurer entre 3 et 4m (voire plus) et le regain d’intérêt pour cette production correspond au développement de nouveaux débouchés. Chaque bassin de production possède ses propres spécificités en termes de qualité et de conduite culturale.
Anicet Bretagne producteur de grandes cultures dans l’Yonne à Gy-Lévêque constate que le chanvre s’est bien intégré dans un assolement diversifié et une rotation sur 7 ans. La culture du colza, qui montrait ses limites revient seulement tous les cinq ans. Le chanvre quant à lui se satisfait de ces terres superficielles, qui s’avèrent pénalisantes pour la paille mais qui profitent aux graines. Pour optimiser la récolte le céréalier a appris à utiliser et à adapter du matériel qui sert en général aux éleveurs. «Avec deux faucheuses et une moissonneuse batteuse, à trois producteurs nous récoltons en commun 80 ha de chanvre» témoigne Anicet Bretagne, qui apprécie le retour économique assuré par une culture plutôt bien valorisée sur les marchés actuels. En système diversifié le chanvre peut ainsi devenir une bonne tête de rotation et un bon précédent pour les céréales (notamment le blé qui voit ses rendements améliorés quand il succède au chanvre).
Maintenant, si les avantages sont attractifs, la culture «se raisonne, se réfléchit et s’organise» avertit Daniel Maillard. Car les marchés haut de gamme sont particulièrement exigeants en termes de qualité, les cahiers des charges et l’engagement des producteurs doivent donc être à la mesure de cette exigence. Si l’implantation requiert une certaine pratique, la récolte demande beaucoup d’organisation et surtout «de se tenir prêt» pour ne pas rater la fenêtre idéale.
Le conditionnement en balles rondes standardisée, le recours à des ficelles de chanvre uniquement, un matériel protégé et adapté à la récolte de fibres et enfin un bâtiment de stockage à l’abri, complètent les exigences inhérentes à cette culture.
Côté coopérative, les adhérents signe un contrat d’approvisionnement de cinq ans et s’engagent sur un tonnage. Ils sont payés en fonction de la qualité du produit livré (conditions d’humidité et de propreté ). Même si les conditions idéales de cultures se trouvent dans les terres profondes, le chanvre reste une culture rustique «plastique» qui s’adapte au contexte de la culture et résiste bien au stress.
Le chanvre
Les règles d’or de l’implantation
- Viser un travail profond et une bonne structure de sol pour assurer une levée rapide
- Procéder à un faux semis pour ameublir le sol et maîtriser les adventices
- Semer tôt pour un meilleur rendement en paille et en chenevis.
Côté fertilisation un apport de 30 unités minimum d’azote au semis assure un démarrage rapide, les besoins en azote du chanvre étant de 13-15 u/t de matière sèche produite. Le démarrage rapide de la culture étouffe les éventuels adventices.
Un redoutable ennemi : l’orobranche rameuse
Plante parasite du chanvre, l’orbranche rameuse nécessite une attention toute particulière pour limiter sa dissémination, car à ce jour on ne connaît aucun traitement efficace. Ce parasite est un véritable frein à l’expansion de la culture dans certaines régions, mais il pourrait être contrôlé par la voie génétique. Les mesures prohylatiques à privilégier actuellement sont la destruction des foyers isolés avant fructification, l’implantation de cultures faux-hôtes ou non-hôtes dans la rotation, la gestion des adventices. Les moyens de recherche sont mis en oeuvre pour avancer dans la connaissance de ce parasite .
- Viser un travail profond et une bonne structure de sol pour assurer une levée rapide
- Procéder à un faux semis pour ameublir le sol et maîtriser les adventices
- Semer tôt pour un meilleur rendement en paille et en chenevis.
Côté fertilisation un apport de 30 unités minimum d’azote au semis assure un démarrage rapide, les besoins en azote du chanvre étant de 13-15 u/t de matière sèche produite. Le démarrage rapide de la culture étouffe les éventuels adventices.
Un redoutable ennemi : l’orobranche rameuse
Plante parasite du chanvre, l’orbranche rameuse nécessite une attention toute particulière pour limiter sa dissémination, car à ce jour on ne connaît aucun traitement efficace. Ce parasite est un véritable frein à l’expansion de la culture dans certaines régions, mais il pourrait être contrôlé par la voie génétique. Les mesures prohylatiques à privilégier actuellement sont la destruction des foyers isolés avant fructification, l’implantation de cultures faux-hôtes ou non-hôtes dans la rotation, la gestion des adventices. Les moyens de recherche sont mis en oeuvre pour avancer dans la connaissance de ce parasite .