Accès au contenu
Agronomes et Vétérinaires sans Frontières

L'€™agriculture familiale base de tout développement !

Par Marc Labille
L'€™agriculture familiale base de tout développement !
Partout l'agriculture et l'élevage sont la base de tout développement économique.
Depuis près de 35 ans, [I]«Agronomes et vétérinaires sans frontières»[i] font du développement agricole leur cause humanitaire. Pour lutter contre la pauvreté et la faim, cette ONG parie sur l'€™agriculture familiale, plus durable, plus éthique, plus humaine.
Le 1er juillet dernier, une délégation de l'€™association humanitaire Agronomes et Vétérinaires sans frontières (AVSF) était en visite dans le département. Ce déplacement faisait suite à l'€™assemblée générale d'€™AVSF qui a eu lieu à Lyon fin juin. Tous les «coordinateurs nationaux» avaient été invités et ils ont ensuite été répartis dans les régions. La délégation Bourgogne accueillait ainsi trois coordinateurs représentant l'€™Amérique du Sud (Nicaragua, Honduras), l'€™Afrique (Togo) et le Vietnam. Reçus par Michel Prost, délégué régional et Jean-Louis Laurent, membre d'€™AVSF Bourgogne, le groupe a été conduit sur la ferme du Gaec Lavesvres à Tavernay. Deux des coordinateurs nationaux, vétérinaires de profession, étaient plus particulièrement intéressés par l'€™élevage et la région. Ils tenaient à visiter une ferme typique du bassin charolais et à découvrir le groupement de défense sanitaire. Pour ce faire, ils ont pu échanger avec le président du GDS 71 -“ Frédéric Brochot, venu en voisin ainsi que l'€™un des membres du Gaec lui-même -“ Guillaume Lavesvres, administrateur GDS. Participait également à cette présentation Jean-Louis Laurent, vétérinaire bien connu de l'€™Autunois-Morvan qui a parlé du groupement technique vétérinaire (GTV) Bourgogne. Cet entretien a permis aux coordinateurs de découvrir le fonctionnement et les vertus d'€™organisations mutualistes à la française.

[INTER]Développement agricole[inter]
Agronomes et Vétérinaires sans Frontières est le fruit de la fusion en 2004 de deux association humanitaires : «Vétérinaires sans Frontières» et le [I]«CICDA, centre international pour la coopération et le développement agricole»[i]. L'€™origine d'€™AVSF remonte à environ 35 ans. [I]«Ce sont des vétérinaires amenés à se déplacer dans le cadre de leur mission professionnelle (par exemple au sein de grands laboratoires) qui, constatant de gros besoins, se sont lancés dans l'€™humanitaire. C'€™est ainsi qu'€™ont été mis en place des programmes de vaccination animale et d'€™amélioration de l'€™alimentation»[i], décrit Michel Prost. Aujourd'€™hui, AVSF repose toujours sur le bénévolat de vétérinaires et d'€™agronomes engagés. C'€™est le cas de Michel Prost, retraité à Chassey-le-Camp qui a fait carrière dans la filière élevage viande. Idem pour Jean-Louis Laurent, qui vient de prendre sa retraite de vétérinaire rural. [I]«AVSF n'€™est pas réservé aux vétérinaires ou aux agronomes»[i], précisent cependant les représentants. Les adhésions sont ouvertes à tous. Outre les bénévoles, l'€™association AVSF compte 300 salariés dans le monde qui assurent une mission de développement agricole. AVSF intervient en Afrique de l'€™ouest, en Amérique centrale et du sud, en Asie, à Madagascar, en HaÏti...

[INTER]Sauver l'€™agriculture familiale[inter]
[I]«Notre orientation générale, c'€™est de donner la priorité à l'€™agriculture familiale. C'€™est celle qui souffre le plus. Car le paradoxe, c'€™est que les plus mal nourris dans le monde sont principalement des agriculteurs !»[i], explique Michel Prost. L'€™engagement d'€™AVSF se justifie aussi par le fait que [I]«l'€™élevage et l'€™agriculture sont la base du développement économique»[i]. L'€™une des originalités d'€™AVSF, c'€™est de s'€™appuyer sur les partenaires locaux. «Dans chacune des actions d'€™AVSF, on essaie de faire faire plus que de faire nous même», explique Michel Prost. [I]«Il s'€™agit d'€™aider à construire, à piloter en s'€™appuyant sur des organisations de producteurs locales. Sur place, on initie des démarches collectives qui pourront être mieux entendues par les pouvoirs locaux. 250 personnes salariées d'€™AVSF œuvrent ainsi dans une vingtaine de pays. Recrutés sur place, ils connaissent leur milieu et prennent leur affaires en main»[i], confie le délégué.
D'€™un continent à l'€™autre, AVSF est confrontée à une grande hétérogénéité de situations. Le développement agricole revient en général à [I]«intensifier»[i] la production, mais au sens durable du terme. Il s'€™agit à tout prix de préserver l'€™agriculture familiale et de faire en sorte qu'€™elle subvienne à ses besoins. En élevage par exemple, «nourrir un animal en bonne santé et donc productif ne coûte pas plus cher que d'€™élever des animaux malades, mal nourris», fait remarquer Jean-Louis Laurent.

[INTER]«Plus près, plus sain, plus juste»[inter]
Les missions d'€™AVSF privilégient l'€™agro-écologie. D'€™abord tout simplement parce que dans les pays pauvres, les disponibilités en intrants sont limitées, précise le responsable. Et puis les pays du sud et du nord se rejoignent finalement autour d'€™une même aspiration : avoir des produits plus sains, plus près de soi et des revenus plus justes ! C'€™est d'€™ailleurs les termes de la campagne de communication nationale que mène aujourd'€™hui AVSF : [I]«Europe, Afrique, Amérique du Sud, Asie, même combat ! Partout, des paysans sous-payés n'€™arrivent pas à vivre d'€™une agriculture confrontée à la mondialisation des échanges»[i]. Un slogan qui, toute proportion gardée, vaut aussi pour les éleveurs de la Saône-et-Loire. Tous ont en commun d'€™être face à un monde «qui marche sur la tête» où les marchés financiers privilégient délocalisation, dumping en tout genre, distorsion de concurrence, le tout au détriment des paysans locaux et même de la santé des consommateurs.

Proximité, respect de l'€™environnement, équitabilité : telles sont les valeurs qui guident AVSF dans ses actions de développement à travers le monde.