Groupama PVL
L’addition est lourde
Marquée par une succession de phénomènes climatiques quasiment sans précédent, l’année 2016 s’est traduite pour la Caisse régionale de Groupama Paris Val de Loire par une facture particulièrement lourde en matière d’indemnisations, notamment au titre de l’assurance récolte.
L’actualité principale de 2016 dans le milieu assurantiel aura bien sur été marquée par les épisodes de grêle et de gel intervenus à la fin du printemps, particulièrement pour Groupama, premier acteur de l’assurance dans le monde agricole. Située à l’épicentre des phénomènes climatiques, la Caisse régionale Paris Val de Loire a été fortement impactée, notamment suite aux inondations ayant touché plusieurs départements de la zone, comme l’Yonne et le Loiret. Environ 4 200 sinistres enregistrés, dont la majeure partie (3 800) concernait les bâtiments, qu’ils soient privés ou professionnels, comme l’explique Eric Gelpe, directeur général de la Caisse : «on n’en a pas la preuve absolue, mais il semblerait que le dispositif d’alerte par SMS, de la montée des eaux, via une filiale de Météo France et contractualisé en ce début d’année, ait bien fonctionné et joué un rôle majeur en permettant à nombre de sociétaires de mettre leur véhicule à l’abri». Globalement, la facture pour la Caisse régionale sera de l’ordre de 41 millions €, dont 15 M€ pour le seul département du Loiret et 10 M€ pour l’Ile de France, avec deux départements principalement concernés : l’Essonne et la Seine et Marne. Dans l’Yonne, les dégâts se chiffrent à 1,8 M€ et touchent majoritairement les bâtiments (1,6 M€).
Des récoltes indemnisées à hauteur de 150 millions
L’autre volet du phénomène climatique concerne les dégâts occasionnés aux cultures, suite à l’excès d’eau et au manque de rayonnement. Avec à la clé, des rendements ne dépassant pas dans nombre de cas les 50% d’une récolte normale : «statistiquement, cet événement sur les récoltes n’arrive qu’une fois tous les deux siècles, cela vous donne une idée du côté spectaculaire du phénomène». Et là encore, la facture est lourde pour la Caisse Paris Val de Loire, avec un total d’indemnisations de 150 millions€ (dont plus de 110 M€ pour les cultures d’hiver), sur les 400 M€ remboursés par l’ensemble du groupe au niveau national. Comme le rappelle Philippe Renoux, Président de la fédération départementale des caisses locales de l’Yonne et membre du Conseil d’administration à Groupama PVL : «en agriculture, un bon temps, c’est un temps qui ne dure pas et là, ça a duré». Un choc financier doublé d’un choc opérationnel, souligne Eric Gelpe : «l’un des premiers défis à relever, était d’absorber les déclarations au fur et à mesure qu’elles arrivaient, de sorte d’envoyer les experts sur les exploitations au plus vite et leur permettre de faire leurs constats avant les récoltes. Des expertises très techniques qui ont mobilisé la soixantaine de professionnels que compte notre Caisse et permis d’indemniser la quasi totalité des cultures d’hiver, début octobre». L’Yonne fait valeur d’exemple, avec plus de 50% d’exploitations assurées, toutes cultures confondues, contre 38% sur l’ensemble de la Caisse régionale et 30% pour la Ferme France.
Quel rôle pour les pouvoirs publics ?
Le maillon faible de l’assurance reste le milieu viticole et l’Yonne n’échappe pas à la règle, avec seulement 1 500 ha assurés sur l’ensemble du vignoble, sans trouver pour autant d’explications, selon le directeur général de la Caisse régionale : «en fait, je pense que nous sommes face à des phénomènes irrationnels véhiculant de fausses idées. On a tendance à considérer que l’assurance coûte trop cher et ne rapporte rien mais c’est normal, elle n’est pas faite pour ça». Directeur de l’antenne auxerroise, Jacques Blanchot a pour sa part fait les comptes : «si on prend un secteur comme Saint-Bris, où personne n’est assuré et comme base, l’assurance dite «coup dur», avec une franchise de 40%, il est vrai qu’en dessous de ce seuil, on n’indemnise pas. C’est une garantie qui vaut approximativement un peu plus d’1 hecto litre par hectare assuré. Sur des rendements de l’ordre de 60 hl/ha, avec comme cette année, des pertes estimées à 80%, on serait intervenu pour 48 hl de remboursement. Vous divisez ce chiffre par environ 1,5 hl et vous avez 30 à 40 années de cotisations qui sont reversées au viticulteur ce jour là. C’est ni plus ni moins, le principe de l’assurance vie».
Et si cette succession d’évènements climatiques devait se répéter plus souvent, quel type de soutien devraient apporter les Pouvoirs publics au monde assurantiel ? Selon Éric Gelpe, «il est évident que si ces phénomènes par leur répétition et leur intensité, devaient rester à des niveaux très élevés, les Pouvoirs publics ne pourront pas rester à côté du sujet. L’an passé a été mis en place « l’assurance socle », destinée à faire que la moitié de la ferme France soit assurée, mais cela n’a pas bougé. Aujourd’hui, c’est toute la filière agricole au sens large qui a la question de l’assurance sur les bras et les pouvoirs publics, même s’ils ont déjà mis un pied dedans, devront obligatoirement mettre un autre pied».
Des récoltes indemnisées à hauteur de 150 millions
L’autre volet du phénomène climatique concerne les dégâts occasionnés aux cultures, suite à l’excès d’eau et au manque de rayonnement. Avec à la clé, des rendements ne dépassant pas dans nombre de cas les 50% d’une récolte normale : «statistiquement, cet événement sur les récoltes n’arrive qu’une fois tous les deux siècles, cela vous donne une idée du côté spectaculaire du phénomène». Et là encore, la facture est lourde pour la Caisse Paris Val de Loire, avec un total d’indemnisations de 150 millions€ (dont plus de 110 M€ pour les cultures d’hiver), sur les 400 M€ remboursés par l’ensemble du groupe au niveau national. Comme le rappelle Philippe Renoux, Président de la fédération départementale des caisses locales de l’Yonne et membre du Conseil d’administration à Groupama PVL : «en agriculture, un bon temps, c’est un temps qui ne dure pas et là, ça a duré». Un choc financier doublé d’un choc opérationnel, souligne Eric Gelpe : «l’un des premiers défis à relever, était d’absorber les déclarations au fur et à mesure qu’elles arrivaient, de sorte d’envoyer les experts sur les exploitations au plus vite et leur permettre de faire leurs constats avant les récoltes. Des expertises très techniques qui ont mobilisé la soixantaine de professionnels que compte notre Caisse et permis d’indemniser la quasi totalité des cultures d’hiver, début octobre». L’Yonne fait valeur d’exemple, avec plus de 50% d’exploitations assurées, toutes cultures confondues, contre 38% sur l’ensemble de la Caisse régionale et 30% pour la Ferme France.
Quel rôle pour les pouvoirs publics ?
Le maillon faible de l’assurance reste le milieu viticole et l’Yonne n’échappe pas à la règle, avec seulement 1 500 ha assurés sur l’ensemble du vignoble, sans trouver pour autant d’explications, selon le directeur général de la Caisse régionale : «en fait, je pense que nous sommes face à des phénomènes irrationnels véhiculant de fausses idées. On a tendance à considérer que l’assurance coûte trop cher et ne rapporte rien mais c’est normal, elle n’est pas faite pour ça». Directeur de l’antenne auxerroise, Jacques Blanchot a pour sa part fait les comptes : «si on prend un secteur comme Saint-Bris, où personne n’est assuré et comme base, l’assurance dite «coup dur», avec une franchise de 40%, il est vrai qu’en dessous de ce seuil, on n’indemnise pas. C’est une garantie qui vaut approximativement un peu plus d’1 hecto litre par hectare assuré. Sur des rendements de l’ordre de 60 hl/ha, avec comme cette année, des pertes estimées à 80%, on serait intervenu pour 48 hl de remboursement. Vous divisez ce chiffre par environ 1,5 hl et vous avez 30 à 40 années de cotisations qui sont reversées au viticulteur ce jour là. C’est ni plus ni moins, le principe de l’assurance vie».
Et si cette succession d’évènements climatiques devait se répéter plus souvent, quel type de soutien devraient apporter les Pouvoirs publics au monde assurantiel ? Selon Éric Gelpe, «il est évident que si ces phénomènes par leur répétition et leur intensité, devaient rester à des niveaux très élevés, les Pouvoirs publics ne pourront pas rester à côté du sujet. L’an passé a été mis en place « l’assurance socle », destinée à faire que la moitié de la ferme France soit assurée, mais cela n’a pas bougé. Aujourd’hui, c’est toute la filière agricole au sens large qui a la question de l’assurance sur les bras et les pouvoirs publics, même s’ils ont déjà mis un pied dedans, devront obligatoirement mettre un autre pied».