JA 89
L’accès au foncier au cœur des débats
La session nationale JA consacrée au foncier se déroulait cette année dans l’Yonne. L’occasion pour les départements présents de partager les problématiques locales rencontrées en matière d’accès aux terres agricoles
Trois jours durant, à Brannay, dans le nord Sénonais, des représentants JA venus de divers départements, se sont penchés sur la question du foncier, thème cette année du futur rapport d’orientation qui sera voté au congrès du Mans en juin 2015. Loi Alur, Loi d’avenir, statut du fermage, protection des terres face à l’urbanisation galopante…, autant d’interrogations et de sujets évoqués, notamment lors de la table ronde qui a clôturé ces rencontres. Avec comme fil rouge des débats ces questions soulevées par les participants : «aujourd’hui, un jeune qui s’installe emprunte sur 20 ou 30 ans et le souci est, que si derrière les propriétaires fonciers ne souhaitent plus lui donner cette perspective comment faire ?... Comment demain permettre à un fermier de continuer des améliorations de fond, s’il n’a pas au moins cette perspective de 25 ans. Et encore…, 25 ans, c’est une génération mais pas une carrière !... Dans le monde agricole, le seul élément stable jusqu’alors, c’était le bail, tout le reste bouge, que ce soit les aides, les prix, le temps…»
Une pression foncière qui fait grimper les prix dans les DOM
Parmi les participants, Olivier Fontaine, président JA de la Réunion. Installé avec son frère et son épouse sur une vingtaine d’ha, à l’est de l’île. Avec pour culture majoritaire la canne à sucre et plusieurs activités de diversification (ananas victoria, litchis et en projet, du maraîchage hors sol).
- Votre exploitation est représentative de la moyenne sur l’Ile ?
«Au vu du nombre d’associés, oui, du fait que la moyenne des exploitations à la Réunion n’est que de 7,5 ha. En gros, l’économie agricole à la Réunion, repose pour un tiers, sur la canne à sucre (50 % des surfaces), un autre tiers pour tout ce qui est fruits et légumes, le reste, sur l’élevage. Mais il y a de plus en plus d’ateliers de diversification, pour pallier le manque de foncier que nous connaissons…»
- Quelle est justement la situation foncière sur l’île ?
«Elle fait environ 2500 km2, mais compte seulement 47 000 ha cultivés, du fait du volcan, du parc national et de l’urbanisation. L’île est partagée aujourd’hui entre la nature, le tourisme et l’urbanisation, ce qui engendre une grosse pression foncière. Et l’un de nos enjeux aujourd’hui est de pouvoir conserver nos terres, pour continuer à pérenniser dans le temps notre économie agricole…»
- Quel est le prix des terres ?
«Elles ont fortement augmenté ces dernières années, du fait justement de cette concurrence et le prix du foncier est largement au dessus de la moyenne nationale, se situant aujourd’hui entre 10 et 12 K€ de l’ha et ce, quel que soit l’endroit..»
- Un problème supplémentaire pour les jeunes souhaitant s’installer ?
«Nous avons un défi à relever, avec près de la moitié des jeunes de moins de 25 ans au chômage. Des jeunes de plus en plus attirés par l’agriculture, créatrice d’emplois. Nous sommes confrontés aussi au renouvellement des générations avec 50 % d’agriculteurs de plus de 50 ans. Mais tous ces enjeux sont forcément limités du fait de l’accès au foncier...»
- Quelles solutions pour l’avenir ?
«Il y a eu une prise de conscience politique, on ne peut pas le nier, avec le Schéma d’Aménagement Rural, qui a contribué à limiter l’érosion des sols. Nous avons aussi plus de 7 000 ha de friches, même si ce ne sont pas les meilleures terres et qu’il faut bien 2 à 3 ha de friches pour compenser la disparition d’1 ha de terres en périphérie urbaine…»
- La Safer a un rôle important sur place ?
«Elle joue son rôle de gendarme, même si elle le fait difficilement du fait de peu de moyens financiers, face à l’Établissement Public Foncier. Aujourd’hui, toute la profession agricole se mobilise pour «sauver le soldat Safer», même si on peut lui reprocher de ne pas toujours faire les meilleurs choix…»
Une pression foncière qui fait grimper les prix dans les DOM
Parmi les participants, Olivier Fontaine, président JA de la Réunion. Installé avec son frère et son épouse sur une vingtaine d’ha, à l’est de l’île. Avec pour culture majoritaire la canne à sucre et plusieurs activités de diversification (ananas victoria, litchis et en projet, du maraîchage hors sol).
- Votre exploitation est représentative de la moyenne sur l’Ile ?
«Au vu du nombre d’associés, oui, du fait que la moyenne des exploitations à la Réunion n’est que de 7,5 ha. En gros, l’économie agricole à la Réunion, repose pour un tiers, sur la canne à sucre (50 % des surfaces), un autre tiers pour tout ce qui est fruits et légumes, le reste, sur l’élevage. Mais il y a de plus en plus d’ateliers de diversification, pour pallier le manque de foncier que nous connaissons…»
- Quelle est justement la situation foncière sur l’île ?
«Elle fait environ 2500 km2, mais compte seulement 47 000 ha cultivés, du fait du volcan, du parc national et de l’urbanisation. L’île est partagée aujourd’hui entre la nature, le tourisme et l’urbanisation, ce qui engendre une grosse pression foncière. Et l’un de nos enjeux aujourd’hui est de pouvoir conserver nos terres, pour continuer à pérenniser dans le temps notre économie agricole…»
- Quel est le prix des terres ?
«Elles ont fortement augmenté ces dernières années, du fait justement de cette concurrence et le prix du foncier est largement au dessus de la moyenne nationale, se situant aujourd’hui entre 10 et 12 K€ de l’ha et ce, quel que soit l’endroit..»
- Un problème supplémentaire pour les jeunes souhaitant s’installer ?
«Nous avons un défi à relever, avec près de la moitié des jeunes de moins de 25 ans au chômage. Des jeunes de plus en plus attirés par l’agriculture, créatrice d’emplois. Nous sommes confrontés aussi au renouvellement des générations avec 50 % d’agriculteurs de plus de 50 ans. Mais tous ces enjeux sont forcément limités du fait de l’accès au foncier...»
- Quelles solutions pour l’avenir ?
«Il y a eu une prise de conscience politique, on ne peut pas le nier, avec le Schéma d’Aménagement Rural, qui a contribué à limiter l’érosion des sols. Nous avons aussi plus de 7 000 ha de friches, même si ce ne sont pas les meilleures terres et qu’il faut bien 2 à 3 ha de friches pour compenser la disparition d’1 ha de terres en périphérie urbaine…»
- La Safer a un rôle important sur place ?
«Elle joue son rôle de gendarme, même si elle le fait difficilement du fait de peu de moyens financiers, face à l’Établissement Public Foncier. Aujourd’hui, toute la profession agricole se mobilise pour «sauver le soldat Safer», même si on peut lui reprocher de ne pas toujours faire les meilleurs choix…»