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Bassin Alimentation de Captage

«Journée azote» sur les Bac de Brienon et Champlost

Perdre peu d’azote sous les parcelles: c’est l’objectif que se sont fixés les agriculteurs installés sur ces bassins. Depuis 2 ans, un tour de plaine est organisé mi-septembre, avec la Chambre d’agriculture et l’Inra, afin d’observer couverts et repousses de colza. Des observations qui en disent long sur l’azote en jeu dans les parcelles et la réussite du piégeage à l’interculture.

Par Ma signature
«Journée azote» sur les Bac de Brienon et Champlost
Le groupe en train d’observer un couvert déjà en carence azotée, à Bellechaume.

C’est sous un grand soleil que s’est déroulé ce tour de plaine, le 12 septembre dernier, sur les Bac de Brienon et Champlost. Cette démarche Bac, unique en son genre, est portée par les agriculteurs qui y sont installés. Leur objectif est d’avoir peu d’azote dans les sols à fin octobre et ainsi, peu de pertes d’azote avec les pluies de l’hiver sous les parcelles des 2 Bac. L’essentiel étant d’obtenir qu’il y ait peu d’azote lessivable dans les parcelles en entrée d’hiver. Pour y parvenir, plusieurs leviers agronomiques sont privilégiés collectivement :

- Laisser les repousses de colza au moins 2 mois (jusqu’au 15 septembre) et ne les détruire qu’en cas de carence azote bien marquée

- Couvrir le sol après une récolte de pois

- Réussir ses cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan), en les semant avant les semis de colza et en les laissant le plus longtemps possible.

Les agriculteurs se retrouvent mi-septembre pour observer les couverts et repousses. C’est le moment idéal pour évaluer collectivement leur efficacité sur le piégeage de l’azote et pronostiquer s’il en reste encore dans le sol. C’est aussi la bonne période pour échanger sur les conditions de semis et de levée des couverts, parler des difficultés rencontrées et trouver ensemble des solutions pour y remédier. Au total 10 parcelles ont ainsi pu être visitées par une vingtaine d’agriculteurs. Les observations et échanges ont été animés par les conseillers de la Chambre d’agriculture de l’Yonne : Laurette Paravano, Marianne Fournel et Eric Bizot, ainsi que Raymond Reau et Lorène Prost de l’INRA Grignon. Cette journée riche et constructive s’est déroulée dans la convivialité et autour d’un repas pris en commun.

 

Mieux piéger l’azote

La visite s’est terminée dans un champ du Gaec Ythier, près de Brienon, où étaient testées différentes conduites pour favoriser les repousses de colza :

- Sans travail du sol

- Avec travail superficiel (5 cm) d’un outil à disques

- Avec travail profond (15 cm) d’un outil à dents

- Avec travail superficiel (5 cm), d’un outil à dents

- Et une bande gérée sans repousses.

Objectif de cet essai : définir la conduite la plus efficace cette année pour piéger l’azote. Des profils de sol ont permis d’observer que l’enracinement de toutes les modalités était plus profond qu’escompté, preuve que le colza explore une grande partie des sols pour piéger l’azote. Des reliquats seront réalisés en octobre et permettront d’établir l’efficacité des modalités sur les quantités d’azote restant sur le sol avant les pluies d’hiver.

En fin de journée, des agriculteurs du Bac sont intervenus avec différents outils (un Lemken rubin, un Optimer khun, un vibroculteur Kokerling et deux Horsch Terrano), afin d’observer lesquels étaient les plus appropriés pour détruire les repousses. Une destruction mécanique des repousses est en effet à privilégier, pour éviter le plus possible le recours au glyphosate. Des différences importantes ont été observées entre les outils, avec un net avantage pour les outils à dents. Toutefois, le réglage de l’outil, notamment la profondeur, a aussi été mis en évidence.

Suspens jusqu’au début de l’hiver pour savoir si cette année, les agriculteurs du Bac ont bien réussi à avoir peu d’azote lessivable dans les champs. L’an dernier, les résultats étaient encourageants, aussi, les agriculteurs ont souhaité le faire savoir en positionnant à cet effet des panneaux dans leurs champs.

Pour plus de renseignements sur les actions mises en place, n’hésitez pas à contacter Laurette Paravano ou Eric Bizot à la Chambre d’agriculture de l’Yonne ou rendez-vous sur le site www.yonne.chambagri.fr