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Moisson

«Je suis plutôt optimiste»

Bruno Guyard est polyculteur éleveur de porc sur la commune de La Marche. Vendredi dernier, il débutait sa moisson de blé qui est en cours de conversion vers l’agriculture biologique. Contrairement à ses collègues dans le conventionnel, l’éleveur avait plutôt le sourire.
Par Théophile Mercier
«Je suis plutôt optimiste»
Bruno Guyard et Emmanuel Brossard sont en cours de conversion bio. Ils ont créé ensemble une banque de travail avec laquelle ils échangent du matériel.
Nous vous l’avions présenté durant la période de confinement pour évoquer sa production de porc. Cette fois, nous avons suivi Bruno Guyard au démarrage de sa moisson de blé en C2, c’est-à-dire dans sa deuxième année de conversion. «Les premières impressions sont pour l’instant très bonnes. Lorsque je me compare aux collègues qui sont en conventionnel, j’ai l’impression de bien tirer mon épingle du jeu, tout en sachant que je ne peux pas encore annoncer de rendement. Néanmoins, je reste optimiste et confiant par rapport à ce que je constate visuellement. J’ai certes semé tard, mais ma culture a été emblavée dans de bonnes conditions, mais l’hiver ne m’a pas permis de faire plus grand que 12 ha. En termes de travail du sol, je suis encore resté dans du travail superficiel, mais de plus en plus avec ma conversion bio, j’envisage de passer au labour en fonction du salissement des parcelles» poursuit-il. Dans sa conduite toutes les céréales produites vont être valorisées pour nourrir ses cochons.

Un assolement qui va forcément changer à partir du 14 mars 2021  date de sa conversion officielle. «Je vais apporter plus de soja et du sorgho grains en plus de ma rotation habituelle : blé, l’orge d’hiver, féverole, pois de printemps et lentille. L’idée est d’apporter de la protéine à mes cochons» explique le polyculteur. Pour les moissons, il s’est associé à Emmanuel Brossard, lui aussi en cours de conversion : «J’ai toujours aimé travailler en collectif. L’avantage c’est que l’on peut partager nos expériences.Nous avons créé aussi une banque du travail dans laquelle nous pouvons nous prêter notre matériel personnel, ce qui nous évite des investissements inutiles». «Au-delà de l’aspect économique, notre complémentarité est utile et elle nous permet de prendre du recul sur notre propre exploitation. Nous pouvons aussi nous apporter mutuellement des conseils notamment pour notre partie vente directe, même si nous n’avons pas la même façon de travailler. Et puis il y a toujours plus d’idées dans deux têtes que dans une» ajoute à son tour Emanuel Brossard. Les deux agriculteurs vont se concentrer ensuite sur la moisson d’orge de printemps et d’avoine et ils espèrent pouvoir récolter un peu de féveroles.