Accès au contenu
MFR

J’ai moins de 14 ans et je «n’aime pas l’école»

Les Maisons Familiales Rurales ont aussi pour mission depuis plusieurs années, d’accueillir des jeunes de moins de 14 ans en rupture scolaire, pour les aider à s’orienter en leur faisant découvrir différents métiers.
Par Dominique Bernerd
J’ai moins de 14 ans et je «n’aime pas l’école»
Les jeunes passés par le dispositif réservé aux moins de 14 ans, entourés pour certains de leurs parents, avec également les formateurs et responsables des MFR de l’Yonne
Que faire de jeunes de moins de 14 ans pas ou peu adaptés au système scolaire classique ? Depuis quelques années, un dispositif leur permet d’être accueillis au sein des MFR, pour des «séquences d’observation» à la découverte de différents métiers, jusqu’à ce qu’ils aient l’âge légal pour poursuivre leur formation au sein d’une entreprise. Une douzaine d’entre eux étaient réunis à Villevallier, accompagnés pour certains, de leurs parents, pour une restitution des trois semaines passées en alternance dans les différentes MFR du département, ainsi que du temps consacré à découvrir le monde du travail, que ce soit en entreprise ou auprès de collectivités locales.
Ils se prénomment Kévin, Coline, Marie, Axel…, avec pour dénominateur commun, de «ne pas aimer l’école». Pas facile à assumer, quand on n’a pas 14 ans révolus et que l’on veut malgré tout se forger un avenir. Le fait qu’un établissement scolaire puisse les accueillir en mettant un place un système d’accompagnement aura été pour beaucoup, salutaire, comme en témoigne le père d’Adrien : «il était heureux de quitter le cycle de l’école traditionnelle et le fait d’effectuer en alternance, une semaine de stage et une semaine en MFR, lui a permis de définir ce vers quoi il souhaite s’orienter plus tard. Le fait aussi de découvrir la collectivité, de vivre en internat, ça l’a débloqué et l’a fait grandir dans sa tête» Les uns ont découvert le métier de paysagiste ou d’agriculteur, d’autres celui de cuisinier, de toiletteur canin… Avec la possibilité de pouvoir changer d’avis en cours de route, comme le rappelle Stéphane Perennes, directeur de la MFR de Gron : «c’est aussi l’un des avantages de ce dispositif, à l’image de ce jeune passé du métier de paysagiste à celui de pâtissier. S’il s’était directement engagé plus tard en apprentissage paysagiste et qu’il se soit arrêté au bout de quelques mois, que serait-il devenu ?» Autre témoignage : celui d’une jeune qui, après un temps d’observation sur une exploitation ovine, décide de se rediriger vers la filière restauration. Pour Yannick Villain, directeur de la MFR de Villevallier, «c’est l’une des missions de l’enseignement agricole que de pouvoir orienter des jeunes en milieu rural et leur trouver une solution pour se diriger vers un métier. D’expérience, je peux vous dire que la plupart de ceux qui ont goûté à l’alternance avant de rentrer en apprentissage, sont moins nombreux par la suite à rompre un contrat, comparés à des jeunes sortant directement de 4e ou 3e, car vous avez déjà une petite idée de l’entreprise et avez pris certaines habitudes…» Des jeunes arrivant sur le marché de l’emploi, qui intéressent notamment l’armée, du fait d’une connaissance de la vie collective et de certaines valeurs humaines et sociales inculquées au sein des MFR : «vous êtes déjà dans le bain, même s’il vous faudra encore «grandir»…»