Chambre d’agriculture
«J’ai le souhait d’être à vos côtés...»
Une actualité riche au menu de la Session de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, au lendemain de la manifestation qui a vu descendre dans la rue nombre d’exploitants icaunais, en colère contre l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Mercosur.
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C’est peu de dire qu’entre les inondations, l’accord Mercosur, les cours des marchés, la qualité de l’eau, les résultats à attendre des états généraux de l’Alimentation, les inquiétudes sont nombreuses chez les agriculteurs de l’Yonne. Le président de la Chambre, Etienne Henriot en a bien sûr fait écho, dans sa note de conjoncture, en ouverture de la Session du 22 février dernier.
Si l’on s’interroge encore sur les conséquences qu’auront eu les inondations de ces dernières semaines sur les cultures, les crues n’ont pas manqué de perturber les expéditions, faute de navigation possible sur la rivière Yonne : «des expéditions prévues sur Rouen et le Havre notamment, n’ont pu se faire, avec parfois, l’obligation de racheter des orges sur Rouen pour honorer les contrats…» Un excès de précipitations qui n’aura pas été étranger, selon le président Henriot, aux constats faits sur le terrain en matière de pollutions de captage, dues à la présence de matières actives phytosanitaires, et plus particulièrement, de leurs métabolites. S’insurgeant sur le fait que l’Yonne serait le seul département de BFC, par le biais de l’Agence Régionale de Santé, à rechercher ces métabolites dans le cadre du contrôle sanitaire : «je ne suis pas à dire que face à 0,1 mg de molécule dans l’eau, il ne faut pas en tenir compte, mais l’ARS assimile ces résultats aux molécules d’origine, alors que concernant les métabolites, il faudrait multiplier ce chiffre par 100, ce qui signifie que la plupart du temps, on pourrait distribuer l’eau à la population sans problème…» Réclamant que la réglementation en la matière, «soit la même pour tous sur toute la région» et rappelant dans le même temps le travail mené de longue date par les agriculteurs sur le terrain, comme sur le Bac de Brienon : «un travail de longue haleine et il ne faudrait pas que le monde agricole soit mis à l’index sur ce secteur, au risque de le démobiliser…»
Des mesures de restriction d’eau qui pourraient être revues à la baisse
Compte tenu de l’actualité, le préfet de l’Yonne, Patrice Latron, a souhaité être présent à la Session et apporter quelques éclairages en réponse aux inquiétudes exprimées : «j’ai pleinement conscience des difficultés que rencontre le monde agricole et j’ai le souhait d’être à vos côtés, avec les moyens limités qui sont les miens…» Se félicitant de la bonne tenue de la manifestation de la veille, «un mouvement qui de mon point de vue s’est déroulé en bonne intelligence et bien organisé, hormis un acte que je déplore à Avallon, ayant conduit à benner du fumier par-dessus les grilles de la sous-préfecture et qui brouille un peu le message…» Révisant à la baisse les chiffres annoncés, concernant le Mercosur : «ce ne sont pas 140 K tonnes de viande bovine qui rentreront sur le territoire, on en est actuellement à 70 K tonnes…», tout en reconnaissant que ce chiffre ne pouvait être satisfaisant pour les éleveurs concernés.
Concernant la révision des zones défavorisées simples et les 5 communes du département appelées à sortir du système, Patrice Latron a rappelé que la carte définie et envoyée à Bruxelles, serait complétée par la mise en œuvre d’un critère de continuité territoriale visant à solutionner tout ou partie de la problématique. S’il se dit en désaccord avec le président de la Chambre sur le fait que l’Yonne serait le seul département à rechercher des traces de métabolites du métazachlore dans l’eau potable, le préfet se dit prêt à revenir sur certaines restrictions d’eau de consommation : «je suis en train d’étudier cela avec l’ARS et il n’est pas impossible, il est même probable, qu’il y ait des mesures d’allégement dans les jours ou les semaines qui viennent…»
La matinée s’est poursuivie avec la présentation par Didier Renoux et Benoit Yot, du Syndicat Betteravier de l’Yonne, de la filière sucrière dans le département. Une intervention sur laquelle nous reviendrons dans notre prochaine édition.
Si l’on s’interroge encore sur les conséquences qu’auront eu les inondations de ces dernières semaines sur les cultures, les crues n’ont pas manqué de perturber les expéditions, faute de navigation possible sur la rivière Yonne : «des expéditions prévues sur Rouen et le Havre notamment, n’ont pu se faire, avec parfois, l’obligation de racheter des orges sur Rouen pour honorer les contrats…» Un excès de précipitations qui n’aura pas été étranger, selon le président Henriot, aux constats faits sur le terrain en matière de pollutions de captage, dues à la présence de matières actives phytosanitaires, et plus particulièrement, de leurs métabolites. S’insurgeant sur le fait que l’Yonne serait le seul département de BFC, par le biais de l’Agence Régionale de Santé, à rechercher ces métabolites dans le cadre du contrôle sanitaire : «je ne suis pas à dire que face à 0,1 mg de molécule dans l’eau, il ne faut pas en tenir compte, mais l’ARS assimile ces résultats aux molécules d’origine, alors que concernant les métabolites, il faudrait multiplier ce chiffre par 100, ce qui signifie que la plupart du temps, on pourrait distribuer l’eau à la population sans problème…» Réclamant que la réglementation en la matière, «soit la même pour tous sur toute la région» et rappelant dans le même temps le travail mené de longue date par les agriculteurs sur le terrain, comme sur le Bac de Brienon : «un travail de longue haleine et il ne faudrait pas que le monde agricole soit mis à l’index sur ce secteur, au risque de le démobiliser…»
Des mesures de restriction d’eau qui pourraient être revues à la baisse
Compte tenu de l’actualité, le préfet de l’Yonne, Patrice Latron, a souhaité être présent à la Session et apporter quelques éclairages en réponse aux inquiétudes exprimées : «j’ai pleinement conscience des difficultés que rencontre le monde agricole et j’ai le souhait d’être à vos côtés, avec les moyens limités qui sont les miens…» Se félicitant de la bonne tenue de la manifestation de la veille, «un mouvement qui de mon point de vue s’est déroulé en bonne intelligence et bien organisé, hormis un acte que je déplore à Avallon, ayant conduit à benner du fumier par-dessus les grilles de la sous-préfecture et qui brouille un peu le message…» Révisant à la baisse les chiffres annoncés, concernant le Mercosur : «ce ne sont pas 140 K tonnes de viande bovine qui rentreront sur le territoire, on en est actuellement à 70 K tonnes…», tout en reconnaissant que ce chiffre ne pouvait être satisfaisant pour les éleveurs concernés.
Concernant la révision des zones défavorisées simples et les 5 communes du département appelées à sortir du système, Patrice Latron a rappelé que la carte définie et envoyée à Bruxelles, serait complétée par la mise en œuvre d’un critère de continuité territoriale visant à solutionner tout ou partie de la problématique. S’il se dit en désaccord avec le président de la Chambre sur le fait que l’Yonne serait le seul département à rechercher des traces de métabolites du métazachlore dans l’eau potable, le préfet se dit prêt à revenir sur certaines restrictions d’eau de consommation : «je suis en train d’étudier cela avec l’ARS et il n’est pas impossible, il est même probable, qu’il y ait des mesures d’allégement dans les jours ou les semaines qui viennent…»
La matinée s’est poursuivie avec la présentation par Didier Renoux et Benoit Yot, du Syndicat Betteravier de l’Yonne, de la filière sucrière dans le département. Une intervention sur laquelle nous reviendrons dans notre prochaine édition.