Filière lin
«J’adore le bleu, y’en a marre du jaune…»
Agriculteur à Saint-Cyr-les-Colons, Francis Buchez fait partie des 66 producteurs céréaliers à s’être lancés dans la culture de lin, en contrat avec la coopérative 110 Bourgogne.
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«Une moiss-batt, ça se règle à genoux au sol, si tu essaies par GPS, ça va pas l’faire !» Maquillé de cambouis tout frais, Francis Buchez remonte dans sa machine pour continuer sa collecte. Il faut se presser, la fenêtre est étroite car le lin réclame un temps sec et chaud pour être moissonné avec un soleil bien présent : «pas question d’être encore dans la parcelle à minuit !» L’agriculteur et sa fille Juliette, se sont lancés dans la culture de lin il y a deux ans, par souci de diversification, face aux difficultés rencontrées avec le colza, notamment sur les terres des Plateaux : «c’est une culture qui me passionne, déjà parce qu’on ne la connaît encore pas trop. Et en plus, c’est bleu ! On en a marre du jaune ! Même si ça ne remplacera jamais le colza, car la niche est trop petite et pas assez de marchés derrière…» Il en cultive 32 ha, espérant passer à 40 ha l’an prochain, principalement autour de l’exploitation : «c’est une plante qu’il faut suivre régulièrement, mais à partir du moment où ça te plait, tu viens la voir tous les jours…» Ils sont aujourd’hui 66 producteurs dans le département, pour plus de 800 ha implantés. En contrat avec la coopérative 110 Bourgogne, qui s’est fixée pour objectif 1 000 ha à la prochaine campagne. Lors du précédent exercice, 16 000 quintaux avaient été collectés, pour un rendement compris entre 18 et 32 q/ha
Une fenêtre de travail assez courte
Un élément à privilégier : le choix de la parcelle, avec une préférence pour des sols profonds et faiblement acides. La crainte, en cas de terres humides étant que le gel ne fasse disparaître des pieds. Le lin est toutefois sensible au manque d’eau en période de floraison et il est important que les terres aient une bonne réserve hydrique. Sa culture est adaptée aux implantations sans labour, sous réserve d’un sol bien structuré en profondeur. Sa précocité le rendant en principe insensible à la sécheresse estivale, autorisant sa culture en terre moyennement fertile. Autre atout : le lin est peu exigeant en phosphore et en potasse et ne nécessite pas d’apport d’azote particulier à l’automne. Au final, une culture pas si «difficile» que ça précise Francis Buchez : «il faut simplement bien écouter les conseils des techniciens». Même si la moisson peut être un peu compliquée, du fait d’une fenêtre de travail assez courte et de conditions d’ensoleillement qu’il est impératif de respecter : «même si on a droit à 9, il ne faut pas plus de 7 d’humidité pour que ce soit impeccable et il nous faut jouer avec le soleil pour qu’il chauffe la paille pour la maintenir bien droite et faciliter son passage dans la machine…» Pas besoin de matériel spécifique, mais il est impératif d’utiliser une lame de coupe bien affutée, voire neuve, et de bien ajuster les contre-lames, de manière à couper de manière nette la tige qui, un peu comme le chanvre, contient une fibre très résistante
Autre impératif à respecter, l’apport d’un régulateur pour en limiter la vitesse de croissance, le lin pouvant atteindre un mètre de haut : «on fait un fongicide régulateur quand il arrive à mi-jambe, environ 30 cm, mais attention, si tu le rates, t’es mort !» De manière à éviter les risques de verse et compromettre la moisson. Autre point de vigilance sur lequel insiste Francis Buchez : «il ne faut jamais déchaumer et mélanger la paille de lin à la terre, mais passer un coup de rouleau et attendre qu’elle sèche…» Pour l’heure, le souci vient des fibres qui s’enroulent autour de la barre de coupe, sous forme de filasse. Francis descend de sa cabine pour jouer du cutter, retardant d’autant la fin de chantier du jour : «mais il est important avec le lin, de savoir prendre son temps et le temps, c’est de l’argent !» Encore trop tôt pour augurer des rendements de la campagne, mais l’an passé, la collecte s’est soldée par une marge brute à l’ha supérieure de 100 € par rapport au colza. Francis Buchez a raison : «vive le bleu !»
Une fenêtre de travail assez courte
Un élément à privilégier : le choix de la parcelle, avec une préférence pour des sols profonds et faiblement acides. La crainte, en cas de terres humides étant que le gel ne fasse disparaître des pieds. Le lin est toutefois sensible au manque d’eau en période de floraison et il est important que les terres aient une bonne réserve hydrique. Sa culture est adaptée aux implantations sans labour, sous réserve d’un sol bien structuré en profondeur. Sa précocité le rendant en principe insensible à la sécheresse estivale, autorisant sa culture en terre moyennement fertile. Autre atout : le lin est peu exigeant en phosphore et en potasse et ne nécessite pas d’apport d’azote particulier à l’automne. Au final, une culture pas si «difficile» que ça précise Francis Buchez : «il faut simplement bien écouter les conseils des techniciens». Même si la moisson peut être un peu compliquée, du fait d’une fenêtre de travail assez courte et de conditions d’ensoleillement qu’il est impératif de respecter : «même si on a droit à 9, il ne faut pas plus de 7 d’humidité pour que ce soit impeccable et il nous faut jouer avec le soleil pour qu’il chauffe la paille pour la maintenir bien droite et faciliter son passage dans la machine…» Pas besoin de matériel spécifique, mais il est impératif d’utiliser une lame de coupe bien affutée, voire neuve, et de bien ajuster les contre-lames, de manière à couper de manière nette la tige qui, un peu comme le chanvre, contient une fibre très résistante
Autre impératif à respecter, l’apport d’un régulateur pour en limiter la vitesse de croissance, le lin pouvant atteindre un mètre de haut : «on fait un fongicide régulateur quand il arrive à mi-jambe, environ 30 cm, mais attention, si tu le rates, t’es mort !» De manière à éviter les risques de verse et compromettre la moisson. Autre point de vigilance sur lequel insiste Francis Buchez : «il ne faut jamais déchaumer et mélanger la paille de lin à la terre, mais passer un coup de rouleau et attendre qu’elle sèche…» Pour l’heure, le souci vient des fibres qui s’enroulent autour de la barre de coupe, sous forme de filasse. Francis descend de sa cabine pour jouer du cutter, retardant d’autant la fin de chantier du jour : «mais il est important avec le lin, de savoir prendre son temps et le temps, c’est de l’argent !» Encore trop tôt pour augurer des rendements de la campagne, mais l’an passé, la collecte s’est soldée par une marge brute à l’ha supérieure de 100 € par rapport au colza. Francis Buchez a raison : «vive le bleu !»