Irrigation
Irriguer : «une bataille au quotidien»
Le syndicat des irrigants s’est réuni en assemblée générale à Fauvernet le 7 juin dernier. L’irrigation a ses détracteurs, par méconnaissance souvent de la situation réelle, mais l’évolution climatique oblige dès maintenant à travailler pour assurer l’avenir, alors que les canicules vont devenir plus fortes, plus fréquentes et que la pression sur tous les usages de l’eau va s’accentuer.

Message aux nombreux irrigants présents à cette assemblée générale à Fauverney : «il ne faut pas se sentir coupable d’irriguer», mieux même renchérit Pascal Chadoeuf, président du syndicat des irrigants, il faut savoir que «l’irrigation représente un facteur favorable de limitation du réchauffement climatique». Il n’empêche... quand l’eau commence à manquer, l’irrigation a mauvaise presse auprès du grand public et les irrigants sont rapidement montrés du doigt. La France pourtant se distingue en Europe par une consommation plutôt limitée à 1700 m3/ha/an, en regard des 4800 m3/ha/an en Espagne et des 4000m3/ha/an en Italie. Les surfaces irriguées en France concernent 0,03% du territoire contre plus de 13% en moyenne en Europe. Comment expliquer d’ailleurs que notre pays se situe dans le peloton de queue pour le stockage de l’eau, loin derrière l’Espagne dont les capacités sont dix fois supérieures. En France, les irrigants porteurs de projet se heurtent systématiquement à des freins budgétaires, alors que partout en Europe, le stockage est encouragé. Au final l’irrigation agricole ne représente que 11% des volumes prélevés et 6% de la SAU. Chacun sait pourtant, comme le rappelle les participants à cette assemblée générale, que l’irrigation joue directement sur la qualité et le volume des productions, dans un département où les filières agro-alimentaires restent peu nombreuses et d’autant plus fragiles.
Des nappes au plus haut en 2018
Après l’important déficit en eau de 2016, 2017 a vu un certain retour à la normale. En 2018, les fortes précipitations enregistrées jusqu’à présent ont porté les nappes à un niveau jamais atteint depuis 40 ans. Au point d’assurer une certaine tranquillité d’esprit aux irrigants «au moins pour 2018 et peut-être même jusqu’en 2019». Une embellie de courte durée si l’on en croit Frédéric Levrault, expert agriculture et changement climatique pour les Chambres d’agriculture. L’évolution du climat dans les décennies à venir va nécessiter des adaptations qui appellent une recherche et une réflexion collective. Alors que se finalise la rédaction du schéma départemental d’irrigation, Pascal Chadoeuf a ainsi invité les irrigants à s’interroger sur l’avenir. Frédéric Levrault, a donc planté le décor et tracé les grandes lignes du changement climatique à l’œuvre.
Craindre la surchauffe et s’y préparer
En un siècle la température en France a connu une augmentation moyenne de 3,7°, à comparer avec les 1,79° enregistré au niveau mondial. La France pourrait bien être plus rapidement que prévu au bord de la surchauffe, avec pour conséquence une nette augmentation de l’évapotranspiration.
C’est un fait majeur, car ce n’est pas la raréfaction des pluies qu’il faut craindre, mais bien plutôt une augmentation des températures sur le long terme, une situation qui favorise l’évapotranspiration et donc limite les écoulements. En une décennie les eaux douces ont vu leur température augmenter de 3 à 4°, tandis que la rétractation des glaciers s’accentuait. Le changement climatique serait notamment responsable pour moitié du plafonnement des rendements. Le 21ème siècle va connaître une réduction des écoulements plus forte et une variabilité des événements climatiques plus marquée. La diminution forte elle aussi, voire la disparition des épisodes de grand gel va modifier la structuration des sols.
Contrairement à ce que l’on présente généralement au grand public, l’enjeu du futur climat sera donc plutôt un enjeu thermique qu’un enjeu hydraulique. Pour les céréales à paille cela peut se résoudre avec des variétés plus précoces, mais la variabilité des phénomènes et l’accélération de certains cycles de cultures, vont bouleverser les repères. Des stratégies différenciées de gestion des risques devront être envisagées. Rien n’est sûr dans les détails mais les grandes tendances se confirment à mesure que les modélisations s’affinent. Ce que Pascal Chadoeuf conseille aux irrigants, c’est dès maintenant de procéder au recensement de leurs besoins actuels, au plus juste, et de travailler à les modérer. Ce qui passe par une évaluation fine de toutes les marges de manœuvre restantes pour accroître l’efficience de l’irrigation.
Des nappes au plus haut en 2018
Après l’important déficit en eau de 2016, 2017 a vu un certain retour à la normale. En 2018, les fortes précipitations enregistrées jusqu’à présent ont porté les nappes à un niveau jamais atteint depuis 40 ans. Au point d’assurer une certaine tranquillité d’esprit aux irrigants «au moins pour 2018 et peut-être même jusqu’en 2019». Une embellie de courte durée si l’on en croit Frédéric Levrault, expert agriculture et changement climatique pour les Chambres d’agriculture. L’évolution du climat dans les décennies à venir va nécessiter des adaptations qui appellent une recherche et une réflexion collective. Alors que se finalise la rédaction du schéma départemental d’irrigation, Pascal Chadoeuf a ainsi invité les irrigants à s’interroger sur l’avenir. Frédéric Levrault, a donc planté le décor et tracé les grandes lignes du changement climatique à l’œuvre.
Craindre la surchauffe et s’y préparer
En un siècle la température en France a connu une augmentation moyenne de 3,7°, à comparer avec les 1,79° enregistré au niveau mondial. La France pourrait bien être plus rapidement que prévu au bord de la surchauffe, avec pour conséquence une nette augmentation de l’évapotranspiration.
C’est un fait majeur, car ce n’est pas la raréfaction des pluies qu’il faut craindre, mais bien plutôt une augmentation des températures sur le long terme, une situation qui favorise l’évapotranspiration et donc limite les écoulements. En une décennie les eaux douces ont vu leur température augmenter de 3 à 4°, tandis que la rétractation des glaciers s’accentuait. Le changement climatique serait notamment responsable pour moitié du plafonnement des rendements. Le 21ème siècle va connaître une réduction des écoulements plus forte et une variabilité des événements climatiques plus marquée. La diminution forte elle aussi, voire la disparition des épisodes de grand gel va modifier la structuration des sols.
Contrairement à ce que l’on présente généralement au grand public, l’enjeu du futur climat sera donc plutôt un enjeu thermique qu’un enjeu hydraulique. Pour les céréales à paille cela peut se résoudre avec des variétés plus précoces, mais la variabilité des phénomènes et l’accélération de certains cycles de cultures, vont bouleverser les repères. Des stratégies différenciées de gestion des risques devront être envisagées. Rien n’est sûr dans les détails mais les grandes tendances se confirment à mesure que les modélisations s’affinent. Ce que Pascal Chadoeuf conseille aux irrigants, c’est dès maintenant de procéder au recensement de leurs besoins actuels, au plus juste, et de travailler à les modérer. Ce qui passe par une évaluation fine de toutes les marges de manœuvre restantes pour accroître l’efficience de l’irrigation.