Distributeurs de matériels agricoles
Investir dans l’avenir
Les Distributeurs de matériels agricoles et d’espaces verts investissent plus que jamais dans l’emploi et la formation. Tel est l’enseignement de leur tour de France, lequel s’est arrêté en Bourgogne Franche-Comté.

Le Syndicat national des distributeurs de matériels agricoles et espaces verts (Sedima)) a terminé son tour de France annuel. Du 7 novembre au 7 décembre, il a ainsi rassemblé 65 % de ses adhérents lors des réunions de fédérations. Outre les informations économiques, sociales, juridiques ou encore fiscales que ces temps forts apportent, l’accent était mis cette année sur l’emploi, la formation et le recrutement. Malgré la crise que subit la profession, préparer l’avenir pour fournir un service de qualité à leurs clients reste l’un des enjeux stratégiques de la distribution.
Pour la région Bourgogne Franche-Comté, c’était à Beaune, le 15 novembre, que le Sedima a poursuivi ses réunions de fédérations 2017. Cette étape a réuni quarante-deux sociétés adhérentes, en présence du président régional Alexandre Mortier (Ets Mortier, 21), de Jean-Paul Breton, membre du bureau exécutif du Sedima, d’Anne Fradier, secrétaire générale, et Gilbert Daverdisse, responsable du service Formation du Sedima.
Faibles signes d’améliorations
Côté conjoncture et au niveau national, la tendance du second semestre 2017 s’est révélée moins alarmante qu’en 2016. Les prises de commandes de matériels neufs, tous marchés confondus (grandes cultures, polyculture élevage, équipements d’élevage, viti-viniculture, espaces verts) ont été stables à -0,5 %. Quant au matériel d’occasion, les niveaux de stocks sont revenus à la normale et les ventes affichaient une tendance positive à +2,5 %. Les activités pièces et atelier étaient positives à respectivement +1 % et +2,8 %. Cependant, les immatriculations de tracteurs standards à dix mois (de janvier à octobre) affichaient une forte baisse de -14,9 % (contre +0,3 % en moyenne sur la même période 2016).
Pour la région Bourgogne Franche-Comté, 33 % des distributeurs estimaient des prises de commandes du matériel neuf et du matériel d’occasion en hausse au second semestre 2017 par rapport à la même période 2016, 33 % prévoyaient la stabilité et 34 % une baisse.
Si la rentabilité des entreprises reste fragilisée, le moral des concessionnaires et de leurs clients laissait enfin entrevoir un léger optimisme.
41 % des dirigeants en région grandes cultures et 57 % en région de polyculture élevage indiquaient ainsi que leurs clients avaient un moral «moyen». Ceci étant, les professionnels n’envisageaient pas pour autant un retour significatif à la croissance sur le 1er semestre 2018.
Un axe prioritaire
Dans ce contexte morose, les distributeurs se projettent dans l’avenir. Ils ont effectué 2 200 recrutements en 2017 sur des postes techniques dont 36 % en contrat en alternance (contrats d’apprentissage ou de professionnalisation).
Pour autant 75 % des entreprises ont déclaré toujours rencontrer des difficultés à recruter, et cela faute de candidats. «Notre vivier de départ de fils d’agriculteurs n’est plus là», constatait Anne Fradier. Le défi est donc désormais d’attirer des jeunes citadins ou périurbains dont les parents ne connaissent pas le métier. «Il est trop dommage d’imaginer des jeunes partant dans des filières avec du chômage au bout», relève-t-elle. «Il faut leur donner des perspectives».
Pour le Sedima, il s’agit vraiment d’un déficit de communication sur le métier auprès des jeunes, car les salaires sont corrects et les salariés restent dans les entreprises. Aussi le syndicat s’est-il engagé dans une campagne de communication en 2017 et cherche à travailler avec les organismes de formation pour améliorer le niveau des professionnels au vu des défis techniques de demain. Le Syndicat a aussi lancé une étude pour évaluer les besoins en recrutement de la profession à cinq ans. Les résultats seront communiqués aux régions et académies.
Pour poursuivre le partenariat initié depuis plus de cinquante ans avec les établissements de formation, le Sedima avait invité les représentants de ces établissements pour échanger sur les évolutions des métiers de la distribution et leurs répercussions sur le niveau de compétences attendu. En Bourgogne Franche-Comté, les proviseurs et chefs de travaux du lycée de Vesoul, de la MFR de Montbozon et des CFA de l’Automobile de Mâcon et Poly de Nevers avaient répondu présents. Pour renforcer le lien local entre les établissements scolaires et les entreprises de distribution, le Sedima a nommé un référent par région qui a pour mission le suivi des organismes de formation et des actions de promotion des métiers.
Une mobilisation constante
Pour attirer les jeunes et les demandeurs d’emplois dans ses filières de formation, le Sedima se doit de donner plus de visibilité sur la technologie et la modernité des métiers proposés par les distributeurs de matériels agricoles et d’espaces verts.
Pour valoriser les atouts de la profession (100 % d’embauches en CDI, emplois de proximité, technologie de pointe, diversité, polyvalence et contacts clients…), la branche Machinisme(1) a décidé d’une campagne médiatique vers des supports de communication grand public à destination des parents et des demandeurs d’emploi.
Le Sedima poursuit par ailleurs son implication dans les Olympiades des métiers (régionales, nationales, européennes, et mondiales), le Concours général des Métiers, les échanges d’élèves en stages à l’étranger, et la création d’outils, comme une valise pédagogique pour les collèges qui a été conçue et diffusée en 2017.
Enfin, une des missions du Sedima est de mettre à disposition de ses adhérents une plateforme de services adaptée et en constante évolution vis-à-vis de la conjoncture économique et sociale de la profession. Plusieurs sujets étaient ainsi abordés au cours des réunions 2017 :
- les évolutions sociales (régime de prévoyance, pénibilité, application des ordonnances Macron pour la distribution) ;
- les nouveautés juridiques (conséquences de la mise sur le marché des matériels agricoles roulant à plus de 40 km/h, actualités en matière du droit des sociétés…) ;
- l’expertise de l’occasion avec la découverte des évolutions du site Simo-net ;
- la signature d’une convention avec le ministère de l’Intérieur pour permettre aux adhérents de procéder à l’immatriculation des matériels agricoles, y compris MAGA et MIAR.
(1) La branche Machinisme (Sedima pour la distribution du machinisme agricole ; DLR pour la distribution du TP ; Fnar pour les artisans ruraux) représente 7 300 entreprises et 80 000 salariés, dont 40 000 affectés au service technique sur le territoire français.
Pour la région Bourgogne Franche-Comté, c’était à Beaune, le 15 novembre, que le Sedima a poursuivi ses réunions de fédérations 2017. Cette étape a réuni quarante-deux sociétés adhérentes, en présence du président régional Alexandre Mortier (Ets Mortier, 21), de Jean-Paul Breton, membre du bureau exécutif du Sedima, d’Anne Fradier, secrétaire générale, et Gilbert Daverdisse, responsable du service Formation du Sedima.
Faibles signes d’améliorations
Côté conjoncture et au niveau national, la tendance du second semestre 2017 s’est révélée moins alarmante qu’en 2016. Les prises de commandes de matériels neufs, tous marchés confondus (grandes cultures, polyculture élevage, équipements d’élevage, viti-viniculture, espaces verts) ont été stables à -0,5 %. Quant au matériel d’occasion, les niveaux de stocks sont revenus à la normale et les ventes affichaient une tendance positive à +2,5 %. Les activités pièces et atelier étaient positives à respectivement +1 % et +2,8 %. Cependant, les immatriculations de tracteurs standards à dix mois (de janvier à octobre) affichaient une forte baisse de -14,9 % (contre +0,3 % en moyenne sur la même période 2016).
Pour la région Bourgogne Franche-Comté, 33 % des distributeurs estimaient des prises de commandes du matériel neuf et du matériel d’occasion en hausse au second semestre 2017 par rapport à la même période 2016, 33 % prévoyaient la stabilité et 34 % une baisse.
Si la rentabilité des entreprises reste fragilisée, le moral des concessionnaires et de leurs clients laissait enfin entrevoir un léger optimisme.
41 % des dirigeants en région grandes cultures et 57 % en région de polyculture élevage indiquaient ainsi que leurs clients avaient un moral «moyen». Ceci étant, les professionnels n’envisageaient pas pour autant un retour significatif à la croissance sur le 1er semestre 2018.
Un axe prioritaire
Dans ce contexte morose, les distributeurs se projettent dans l’avenir. Ils ont effectué 2 200 recrutements en 2017 sur des postes techniques dont 36 % en contrat en alternance (contrats d’apprentissage ou de professionnalisation).
Pour autant 75 % des entreprises ont déclaré toujours rencontrer des difficultés à recruter, et cela faute de candidats. «Notre vivier de départ de fils d’agriculteurs n’est plus là», constatait Anne Fradier. Le défi est donc désormais d’attirer des jeunes citadins ou périurbains dont les parents ne connaissent pas le métier. «Il est trop dommage d’imaginer des jeunes partant dans des filières avec du chômage au bout», relève-t-elle. «Il faut leur donner des perspectives».
Pour le Sedima, il s’agit vraiment d’un déficit de communication sur le métier auprès des jeunes, car les salaires sont corrects et les salariés restent dans les entreprises. Aussi le syndicat s’est-il engagé dans une campagne de communication en 2017 et cherche à travailler avec les organismes de formation pour améliorer le niveau des professionnels au vu des défis techniques de demain. Le Syndicat a aussi lancé une étude pour évaluer les besoins en recrutement de la profession à cinq ans. Les résultats seront communiqués aux régions et académies.
Pour poursuivre le partenariat initié depuis plus de cinquante ans avec les établissements de formation, le Sedima avait invité les représentants de ces établissements pour échanger sur les évolutions des métiers de la distribution et leurs répercussions sur le niveau de compétences attendu. En Bourgogne Franche-Comté, les proviseurs et chefs de travaux du lycée de Vesoul, de la MFR de Montbozon et des CFA de l’Automobile de Mâcon et Poly de Nevers avaient répondu présents. Pour renforcer le lien local entre les établissements scolaires et les entreprises de distribution, le Sedima a nommé un référent par région qui a pour mission le suivi des organismes de formation et des actions de promotion des métiers.
Une mobilisation constante
Pour attirer les jeunes et les demandeurs d’emplois dans ses filières de formation, le Sedima se doit de donner plus de visibilité sur la technologie et la modernité des métiers proposés par les distributeurs de matériels agricoles et d’espaces verts.
Pour valoriser les atouts de la profession (100 % d’embauches en CDI, emplois de proximité, technologie de pointe, diversité, polyvalence et contacts clients…), la branche Machinisme(1) a décidé d’une campagne médiatique vers des supports de communication grand public à destination des parents et des demandeurs d’emploi.
Le Sedima poursuit par ailleurs son implication dans les Olympiades des métiers (régionales, nationales, européennes, et mondiales), le Concours général des Métiers, les échanges d’élèves en stages à l’étranger, et la création d’outils, comme une valise pédagogique pour les collèges qui a été conçue et diffusée en 2017.
Enfin, une des missions du Sedima est de mettre à disposition de ses adhérents une plateforme de services adaptée et en constante évolution vis-à-vis de la conjoncture économique et sociale de la profession. Plusieurs sujets étaient ainsi abordés au cours des réunions 2017 :
- les évolutions sociales (régime de prévoyance, pénibilité, application des ordonnances Macron pour la distribution) ;
- les nouveautés juridiques (conséquences de la mise sur le marché des matériels agricoles roulant à plus de 40 km/h, actualités en matière du droit des sociétés…) ;
- l’expertise de l’occasion avec la découverte des évolutions du site Simo-net ;
- la signature d’une convention avec le ministère de l’Intérieur pour permettre aux adhérents de procéder à l’immatriculation des matériels agricoles, y compris MAGA et MIAR.
(1) La branche Machinisme (Sedima pour la distribution du machinisme agricole ; DLR pour la distribution du TP ; Fnar pour les artisans ruraux) représente 7 300 entreprises et 80 000 salariés, dont 40 000 affectés au service technique sur le territoire français.
En attente d’un mieux
L’entretien d’un matériel agricole de plus en plus technique nécessite une meilleure rémunération des distributeurs pour que ceux-ci puissent perdurer, a expliqué Pierre Prim, président du Syndicat des entreprises de service et distribution du machinisme agricole (Sedima), le 12 décembre. Selon lui, les agriculteurs peuvent payer un matériel de plus en plus pointu, mais pas forcément l’entretien qui va avec. «On continue à embaucher pour assurer ces services après vente, alors que le marché a été divisé par deux en quelques années», a-t-il continué.
Aussi estime-t-il que les constructeurs devraient réfléchir à une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière des agroéquipements. Anne Fradier, secrétaire générale, s’interroge de son côté sur la pérennité de ces ateliers, répartis dans les campagnes, du fait du manque de rentabilité des distributeurs dont les taux de marge restent faibles. «Les structures se regroupent. Les ateliers perdurent. Mais pour combien de temps ?», a-t-elle observé.
Aussi estime-t-il que les constructeurs devraient réfléchir à une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière des agroéquipements. Anne Fradier, secrétaire générale, s’interroge de son côté sur la pérennité de ces ateliers, répartis dans les campagnes, du fait du manque de rentabilité des distributeurs dont les taux de marge restent faibles. «Les structures se regroupent. Les ateliers perdurent. Mais pour combien de temps ?», a-t-elle observé.