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Plaine dijonnaise et Val-de-Saône

Inondations : la végétation en cause

La profession agricole a convié la DDT à une visite terrain mettant en évidence des défauts d’entretien des cours d’eau.
Par Aurélien Genest
Inondations : la végétation en cause
Les arbres au milieu de la rivière sont autant d’obstacles qui peuvent accentuer la montée des eaux.
Les inondations des 4 et 5 novembre ont fait déborder la Vouge et la patience des agriculteurs de son bassin versant. Issus d’une quinzaine de communes, les exploitants ont fait remonter des problèmes d’entretien des cours d’eau à l’origine de dégâts dans les cultures. La FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture de Côte d’Or avaient aussitôt alerté le directeur et trois chefs de service de la DDT qui ont participé à une visite terrain jeudi 18 décembre sur les communes d’Izeure, Brazey-en-Plaine et Esbarres. «Cette problématique est récurrente dans le département et la situation ne cesse de s’aggraver» note Jean-Luc Loizon, responsable professionnel à la Chambre d’agriculture, «suite aux revendications des agriculteurs, nous n’avons pas eu de réponses de la part du syndicat du bassin de la Vouge. Nous avons voulu montrer ce qu’il en était à la DDT».

La possibilité d’entretenir le lit mineur du cours d’eau est demandé. «Nous sommes conscients qu’il faut de la végétation au bord des rivières» rappelle Jean-Luc Loizon, «celle qui est présente entre les cultures et la berge ne nous gène pas, ce n’est pas le cas des arbres en plein milieu du cours d’eau : il font obstacles et perturbent l’écoulement de la rivière. Résultats : des précipitations inférieures à 20 mm peuvent faire monter d’un mètre ou plus le niveau de la Vouge, à n’importe quel moment de l’année». Pour Pierre-Étienne Contesse, responsable du dossier cours d’eau à la FDSEA, les propriétaires riverains et les syndicats de rivières doivent pouvoir se réapproprier  l’entretien régulier des rivières qui a été «délaissé» depuis plusieurs années et que «l’ensemble des acteurs» soient conscients des problèmes qui accentuent les phénomènes d’inondations: «Nous progressons régulièrement dans les dialogues mais les paroles ne se traduisent toujours pas en actes. Le phénomène d’inondation n’est pas assez pris en compte dans la gestion de l’eau. L’équilibre des milieux, que nous ne contestons pas, doit être couplé à la protection des personnes et des cultures». Pierre-Étienne Contesse regrette un certain «renvoi de balle» : «la DDT a un pouvoir juridique mais l’action incombe au syndicat de la Vouge... Nous souhaitons que l’agriculture remonte rapidement dans la hiérarchie des critères pris en compte dans la gestion de l’eau».