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Cecna

Innovation et diversification pour valoriser des expertises

Innover, se diversifier, développer et valoriser de nouvelles technologies seule ou en partenariats, trouver de nouveaux marchés, optimiser l’efficacité des déplacements et maîtriser ses charges : autant d’axes stratégiques développés par la Cecna pour compenser la baisse des activités dans l’élevage bovin et  valoriser des savoir-faire tout en créant de nouvelles ressources.
Par François Noël
Innovation et diversification pour valoriser des expertises
Jean Doudeau, vice-président et Olivier Darasse, directeur de la Cecna.
Présidée par Jean Doudeau, vice-président de la Cecna, (le président Pascal Beets, présent à cette assemblée, avait délégué  sa responsabilité lors de l’exercice écoulé), l’assemblée générale de la Cecna qui s’est tenue jeudi 15 mars à Troyes, a été l’occasion de mettre l’accent sur les efforts déployés par la coopérative pour faire front aux impacts des aléas de prix et climatiques qui ont marqué l’élevage bovin. Les nombreux indicateurs  sur l’exercice passé présentés par Olivier Darasse, directeur de la coopérative, révèlent des chutes d’activités (voir notre encadré).
En effet, cet exercice, clos le 30 septembre 2017, se traduit par une forte baisse du nombre des utilisateurs de l’insémination bovine (-9,8%) et  des inséminations totales réalisées (-11%). Elle s’inscrit dans un mouvement général sur toutes les régions. La zone d’activité de la Cecna a été frappée durant cet exercice par des aléas climatiques pénalisant la qualité des fourrages et impactant la reproduction plus particulièrement dans l’élevage allaitant.   Cette situation expliquerait en bonne partie l’augmentation de 4,4% de l’activité synchronisation, qui est déjà une spécificité de la Cecna par rapport aux autres coopératives d’insémination. Fort heureusement, la campagne de reproduction en bovin allaitant 2018 se redresse nettement.

Une baisse globale des IA bovines de 31% en 10 ans
Globalement, Olivier Darasse rappelle : «en l’espace de 10 ans nous avons perdu 31 000 inséminations, représentant une chute de 31%, soit une moyenne de 3% par an». Cependant, les autres espèces connaissent des évolutions positives : +13,7% en doses porcines et près de + 50% en deux ans, grâce à l’accord passé avec Gènes Diffusion  et aux investissements réalisés dans la mise aux normes et l’agrandissement de la verraterie (3 salles, 63 places de 6m2 par animal, 7 schémas de sélection) ; +17% en élevage caprin et +5,2% en ovin, en raison d’une réorganisation du service avec la spécialisation d’une inséminatrice pour ses espèces ; +13,1% en activité équine, qui confirme l’expertise acquise en 7 ans et la fidélité de la clientèle.  Quant aux autres faits marquants de l’exercice écoulé, Olivier Darasse souligne que la digitalisation fait son chemin : amélioration de la commande de doses en ligne, numérisation des documents (avec Alysé), de la facturation et d’autres documents techniques. 2017 a été aussi marquée par l’arrivée d’un nouveau vétérinaire, Aurélie Jugand, et le renouvellement du PSE (Plan Sanitaire de l’Elevage) de la Cecna.

Des innovations s’appuyant sur des expertises
Pour 2018, les projets  visent tous à maîtriser les charges et surtout à trouver de nouvelles ressources suite à ce nouvel exercice déficitaire. Si  les prix des déplacements et des mises en place ont été augmentés pour gagner sur le 1er objectif, le second axe connaît déjà de belles avancées. Ainsi  la Cecna a repris le haras des Bréviaires dans les Yvelines, qui jouit d’une très bonne notoriété en Ile de France et dont l’activité est supérieure à celle de la Cecna avec plus de 200 juments mises à la reproduction. Pour Olivier Darras, ce développement permet de consolider l’expertise de la Cecna en insémination  équine, de disposer d’une position stratégique sur un bassin de clientèle  très important et donc d’ouvrir d’autres possibilités de diversification et de filiales, cela au bénéfice de la structure qui est touchée par l’activité socle bovine malmenée. Seconde innovation: le lancement par la filiale elexinn, qui permet de lever des fonds, d’XtremET, 1er pistolet de transfert embryonnaire simplifié sur vaches comme sur génisses. Après XtremiA, permettant de déposer la semence au plus près de l’endroit de fécondation, XtremET, grâce à un embout encore plus affiné et plus rigide, améliore les résultats de l’intervention de transfert tout en la rendant accessible à tout inséminateur formé à la dépose XtremiA et en supprimant l’épidurale. Elle ouvre aussi de belles voies au développement de la pratique des réimplantations qui sont très demandées à l’international.

Canistraw : un développement sur le marché du chien
Autre structure à évoluer en 2018: l’Ucacig, créée par les coopératives de Migennes il y a 30 ans pour développer des logiciels, qui fusionnera avec Cmre, structure déjà partenaire depuis 25 ans, pour disposer d’un établissement d’une taille adaptée et développer de nouveaux services informatiques, y compris hors agriculture sur la région parisienne toute proche, permettant ainsi de conserver l’antenne de Migennes. S’ajoute à ces innovations la refondation nécessaire du partenariat avec Gènes Diffusion dans le cadre de l’application du nouveau règlement européen, ce qui se traduira par un regroupement de l’ensemble des structures (génétique, contrôles de performances) dans une SA  simplifiant l’organisation, permettant d’ouvrir le capital à d’autres partenaires mais en modifiant la gouvernance. Une autre innovation est porteuse de beaux espoirs, il s’agit de canistraw : le développement de la technique de congélation stockage et suivi de semences aux races canines. Celle-ci consiste à valoriser le savoir-faire et les équipements de la Cecna (camion laboratoire mobile pouvant se déplacer chez les vétérinaires particuliers et sur les concours) au travers de sa filiale Planet Elevage. Sachant que le marché du chien est particulièrement porteur, avec  20% des ménages possédant au moins un chien et une forte densité en Ile de France. Autant d’initiatives, dont Jean Doudeau, au nom du conseil d’administration, rappelle qu’elles jouent sur des complémentarités avec les activités liées à l’élevage bovin, qui nécessitent l’exploration de nouveaux marchés pour participer à leur maintien : «plus que jamais  la Cecna, avec ses innovations et son effort de 400 000 euros d’accompagnement de la trésorerie des éleveurs reconduit encore pour un an, traduit sa volonté d’être à côté des éleveurs pour améliorer les performances génétiques de leurs troupeaux afin de leurs permettre de tenir dans un contexte économique difficile».

Les chiffres clés de l’exercice (1/10/2016 au 30/09/2017)

Nombre d’utilisateurs : 1062 éleveurs, en baisse de 9,8% ; 190 dans l’Aube, 273 dans le Cher et le Loiret, 172 dans la Nièvre, 17 en Seine-et-Marne et 410 dans l’Yonne.
Nombre d’inséminations totales bovines : 43 237 IA bovines laitières (-10,6%) et 24 145 IA bovines allaitantes (-11%). Deux races sont très dominantes : les IA Prim’Holstein représentent 48% du total et les IA charolaises 32%.
Synchronisation des chaleurs : 11 200, en hausse de 4,4%, dont  6 264 en lait  et 4 153 en allaitant.
Constats de gestation : 73 748, en baisse de 6,8%, dont 39 325 en suivi reproduction et 34 423 en échographies.
Suivi de reproduction : 212 éleveurs, dont 139 laitiers (154 en 2015/2016) et 73 allaitants (79 en 2015-2016)
CA approvisionnement (HT) : 306,3 K€ en nutritionnel, 22,3 K€ en mat. 1ères et 180,4 K€ en minéraux, en baisse de 5%.
Activité équine : 172 inséminations (+13,1%), 172 juments en suivis gynéco. (+13,1%), 1 831 doses d’étalons (+51%)
Activité porcine : 92757 doses vendues (+13,7%), 12513 constats de gestation (-0,7%)
Activité ovine : 1350 inséminations réalisées (+5,2%)
Activité caprine : 1 549 inséminations (+17%)
CA : 5,5 M€ (5,8M€ en 2015/2016)
Résultat d’exploitation : - 361,6 K€ ( -281,6 K€ en 2015/2016)
Bilan : 11,1 M€ de capitaux propres, 8,2M€ d’immobilisations, 3M€ de fonds de roulement encadré