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Aviculture

Indispensable revalorisation

Le 2 septembre, une délégation d’aviculteurs était reçue à Branges dans les locaux de LDC pour demander la revalorisation à hauteur de 50 €/tonne des prix pratiqués. Retour.
Par Nicolas Durand
Indispensable revalorisation
( Photo: réussir ) La demande des éleveurs porte sur une revalorisation à hauteur de 50 €/t de la rémunération, et cela quelles que soient les productions avicoles.
La rentrée menaçait d’être chaude, et elle l’est. Elle l’est pour tous, pas seulement pour le Gouvernement ou les seules filières bovine, ovine et porcine. En effet, l’aviculture n’échappe pas à la dynamique de revalorisation des prix engagée cet été dans les autres filières animales…
C’est dans ce cadre qu’une délégation d’éleveurs de la FDSEA de Saône-et-Loire et de la FDSEA de l’Ain a sollicité une rencontre avec les dirigeants de LDC Branges. Cette rencontre avait lieu le 2 septembre dernier, en présence de Christian Ragaigne, directeur des sites LDC du Grand Sud-Est, dans un climat somme toute serein, même si, comme le souligne Louis Accary, président de la section avicole de la FDSEA et de la FRSEA Bourgogne, «nous sommes déterminés à obtenir gain de cause tant notre demande est légitime». D’ailleurs, si LDC a été saisi, les autres abatteurs, notamment Ronsard, le seront prochainement…

50 € de la tonne
La demande était portée par Louis Accary, Sandie Marthoud, présidente de la section avicole de la FDSEA de l’Ain, et Régis Janichon, responsable régional de la CFA pour Rhône-Alpes. Pour appuyer celle-ci, Bernard Lacour, président de la FDSEA de Saône-et-Loire, avait tenu à être présent, parce que «ce mouvement de revalorisation des prix aux producteurs concerne toutes les filières, sans exception».
La demande porte sur une revalorisation à hauteur de 50 € de la tonne de la rémunération des éleveurs, et cela quelles que soient les productions avicoles. «Cela équivaut à une revalorisation de 5 centimes d’€ du kilogramme», note l’éleveur de Versaugues, par ailleurs membre du bureau de la CFA, la Confédération française de l’aviculture, structure qui a lancé le mot d’ordre de revalorisation des marges des éleveurs. «Les négociations entre les abatteurs et la grande distribution vont s’ouvrir dans les jours à venir et il est important que cette hausse puisse s’inscrire dans ce cadre. Il est aussi important que tous aient bien en tête notre demande et notre détermination à la faire aboutir», poursuit Louis Accary.

Stratégie de filière
L’objectif est clairement de passer ces hausses à la grande distribution et cela, pour «restaurer notre marge à la production, laquelle est dégradée et menace l’avenir même de notre filière. Nous avons besoin de retrouver de la marge pour pouvoir investir, pour maintenir le parc de bâtiments, mais aussi le renouveler. Et cela passe par une rémunération de notre travail».
Les éleveurs ont des arguments, en premier lieu le fameux accord dit du 3 mai qui stipulait que chaque fois que l’on franchissait une fourchette haute ou basse, les différents acteurs de la filière devaient se retrouver autour de la table des négociations. «Or, cela n’a pas été le cas… Aujourd’hui, nous sommes dans la fourchette basse et il est indispensable de retrouver de la rémunération pour les éleveurs», poursuit le président de la section avicole. «Les abatteurs ont intérêt à ouvrir ces négociations avec la grande distribution, au risque de nous retrouver pour des explications plus musclées».

Dans le camp des abatteurs
Louis Accary ne cache pas qu’il espère beaucoup d’une vraie dynamique et stratégie de filière, telle que lancée par la CFA et qui vise à redonner de la compétitivité aux éleveurs et aux opérateurs de la filière, pour regagner des parts de marché. Il faut dire que la France voit sa compétitivité s’éroder année après année et qu’un sursaut de la filière est indispensable. «Lors de notre rencontre, LDC a parlé d’interprofession… Pourtant, c’étaient les abatteurs qui, jusqu’alors, étaient contre. Nous, nous y avons toujours été favorables, à condition que les éleveurs y soient respectés !». En somme, les abatteurs ont clairement la possibilité de prouver qu’ils respectent les éleveurs, en accordant cette revalorisation… Et, comme Louis Accary le rappelle, il est indispensable de pérenniser et de renforcer notre filière régionale.
La balle est aujourd’hui clairement du côté des abatteurs… A suivre.