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Campagnols

Ils sont rentrés sans frapper

Les dégâts de rongeurs sont anormalement nombreux cette année. Des agriculteurs témoignent.
Par Aurélien Genest
Ils sont rentrés sans frapper
( Crédit photo Luc Pelcé ) Le campagnol est de couleur brune, avec une queue généralement plus courte que celle de la souris et du mulot.
Des trous partout et des potentiels impactés dans les parcelles. Le constat est le même pour Dominique Bayen et Philippe Saunois, deux exploitants des cantons voisins de Châtillon-sur-Seine et Laignes. «Je n’ai jamais vu ça, c’est la première fois que j’en ai. Les campagnols sont apparus fin novembre et n’ont cessé de se multiplier» raconte Dominique Bayen, dans le village de Nod-sur-Seine. Cet agriculteur de 53 ans déplore des dégâts dans ses blés et orges d’hiver : «cela représente près d’un demi-hectare de production perdue sur chacune de mes cinq parcelles concernées. Je n’ai jamais eu ce type de problème depuis que je me suis installé il y a une trentaine d’années. Je me rappelle qu’à l’époque de mes parents, on achetait un produit que l’on mélangeait avec du blé. Cette pratique n’est plus autorisée» poursuit Dominique Bayen, qui pointe clairement du doigt le manque d’entretien des bordures de chemins : «l’herbe est haute et empêche selon moi la régulation des rongeurs par les rapaces, d’où leur pullulation». Le Côte d’orien a contacté la FDSEA puis la Fredon Bourgogne pour savoir comment lutter contre ce rongeur et a appris qu’une formation d’une journée devait être suivie pour pouvoir appliquer du produit. En attendant de suivre la formation, Dominique Bayen a installé plusieurs bottes rondes au milieu de ses champs «pour aider les buses à y siéger et jouer leur rôle de prédateurs»  : «cela fonctionne un peu mais pas suffisamment pour régler le problème» confie l’agriculteur.

Pour une lutte simplifiée
Non loin de là, à Marceney, Philippe Saunois constate les mêmes dégradations sur son exploitation : «les prairies et toutes les cultures sont concernées. Cette recrudescence des campagnols a démarré depuis la fin des dernières moissons. Ça faisait une quinzaine d’années que je n’avais rien eu moi non plus, et je ne suis pas le seul dans le secteur....». Philippe Saunois trouve complexe la procédure à suivre pour pourvoir «récupérer 20kg de produit pour se débarrasser de ces rongeurs» : «en plus de la formation, il faut faire une déclaration avec le pourcentage de présence du rongeur dans votre parcelle, en constituant des intervalles de cinq mètres dans celle-ci. Il faut renvoyer les résultats à la Fredon qui informe par la suite les communes, l’ONCFS, et l’Onema. J’ai contacté la FDSEA pour voir s’il n’y avait pas moyen d’assouplir cette démarche et voir si l’on ne pourrait pas faire quelque chose avec les OS... Pour l’instant, il y a intérêt à suivre la procédure car des contrôles peuvent être réalisés avec des conséquences sur le primes Pac». Pour Philippe Saunois, les deux derniers hivers particulièrement doux pourraient expliquer cette prolifération de campagnols.
A suivre dans nos prochaines éditions : une communication de la Fredon Bourgogne sur ce dossier des campagnols.