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Fourrages

Ils ne manqueront pas de paille

Deux éleveurs du canton de Bligny-sur-Ouche stockent un maximum pour éviter toute mauvaise surprise durant l’hiver.
Par Aurélien Genest
Ils ne manqueront pas de paille
Benoît et Jean-Luc Lechenault mettent chaque année 800 bottes de côtés.
Les balles rondes sont nombreuses sur l’exploitation de Jean-Luc et Benoît Lechenault. Elles atteignent le nombre impressionnant de 2500 chaque fin d’année. Si le fonctionnement de cette ferme basée à Veilly nécessite de grandes quantités de paille, les deux éleveurs préfèrent «voir large» en stockant systématiquement un maximum.

Près de 800 bottes datent ainsi de l’année 2013. «Nous avons cette logique pour faire face à de faibles récoltes et pour être moins tributaires des fournisseurs» explique Benoît Lechenault, «tout le monde se souvient des années difficiles de 2003 et 2011... En 2003, nous avions dû nous faire livrer de la paille de la région parisienne, chère et de piètre qualité. Nous n’avions plus de stocks cette année là car 2002 avait déjà été une campagne très moyenne en fourrages».

L’éleveur côte d’orien note également la tardiveté de la mise à l’herbe l’an passé : «nous avions fini de lâcher les bêtes le 7 juin avec le printemps très humide, la consommation en paille avait été revue à la hausse avec des animaux restés plus longtemps dans la stabulation. Pour toutes ces raisons, nous faisons du stockage l’une de nos priorités». «Nous avons 400 bêtes en stabulation et la consommation en paille est importante» informe son frère Jean-Luc, «en ce moment, neuf bottes sont utilisées chaque jour en litière. Une est destinée quotidiennement à l’alimentation. A ce rythme et pour une moyenne de 170 jours, nous avons une consommation de plus ou moins 1 700 bottes».

Les soixante hectares de cultures que possèdent les deux éleveurs ne suffisent pas à combler les besoins de leurs bovins. «Nous achetons de la paille en andains chez trois autres agriculteurs, pour atteindre une surface d’environ 150 hectares» poursuit Jean-Luc Lechenault, qui relève l’importance de bien «honorer les contrats» : «l’an dernier, nous avions beaucoup de stocks et pas forcément besoin de paille supplémentaire, mais nous avons tout de même débarrassé les champs des agriculteurs avec qui nous travaillons. En 2011, alors que nous étions dans le besoin, ils nous avaient donné la paille qu’ils devaient broyer. Il est important de bien s’entendre dans ces cas là».