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Cultures

Ils n’avaient rien d’autre à faire

Des faucheurs volontaires viennent de décimer une parcelle de colza près de Beaune, prétextant que celle-ci contenait le type Clearfield.
Par Ma signature
Ils n’avaient rien d’autre à faire
Près de cent-dix personnes ont détruit une parcelle d’essais.
Leur dernière intervention en Côte-d’Or datait du mois de novembre. Samedi dernier, des faucheurs volontaires ont refait parler d’eux en décimant 6,3 hectares de colza dans un champ de Villy-le-Moutier. «J’ai été prévenu par le maire, lui-même avait été alerté par la gendarmerie» indique l’agriculteur propriétaire des lieux. Surpris et choqué, celui-ci a dénombré plus d’une centaine de personnes dans sa parcelle d’essais mise à la disposition de la société KWS. Le producteur côte-d’orien s’est entretenu avec les faucheurs durant près d’une heure trente: «il était trop tard, ils avaient tout piétiné, arraché et saccagé. Ces activistes étaient venus des quatre coins de la France, y compris la Bourgogne. Ils pensaient que la parcelle appartenait à BASF et qu’elle contenait du colza de type Clearfield qu’ils assimilent à une manière de déguiser les OGM... La discussion autour du Clearfield, bien qu’autorisé en France, n’avait pas lieu d’être : il s’agit d’un champ dédié à la recherche variétale pour améliorer le rendement et la sensibilité aux maladies. Je travaille également avec BASF, mais pour une plateforme de blé et d’orge s’intéressant aux régulateurs et aux fongicides. Bien que dans le tort, ils n’ont rien voulu savoir ni entendre. Ce sont des anti-tout !» Se demandant bien ce qui lui arrivait, l’exploitant s’est défendu comme il le pouvait : «je leur ai dit qu’à l’image de 99% des paysans de France, j’ai effectué un désherbage tout à fait autorisé, assuré une fumure des plus normale et réalisé des interventions raisonnées avec différents avertissements reçus de nos organismes agricoles. La société KWS n’en demande pas plus pour ne pas fausser les résultats se voulant au plus proches du terrain, spécifiques à notre petite région. Nous travaillons avec KWS depuis une trentaine d’années : tout s’est toujours très bien passé et là, on nous incrimine pour rien». Tous les faucheurs ont donné leur identité à la gendarmerie à l’issue de la manifestation. Une plainte a été déposée en début de semaine par KWS.