Ils l'ont énervé
Antoine Carré, le président de la FDSEA de Côte-d'Or, partage son agacement devant l'actualité nationale des derniers jours.

Il ne fallait pas croiser Antoine Carré en début de semaine. Le président de la FDSEA de Côte-d'Or était pour le moins agacé. Cet agriculteur de Verrey-sous-Salmaise a accepté de livrer son ressenti sur certains faits des derniers jours. « Vous êtes le troisième à m'appeler après la radio et le quotidien. Une phrase résume bien mon état d'esprit par rapport à tout ça : il y en a vraiment marre de ces gauchos ! », lâche sans la moindre retenue le responsable syndical. Les propos de la députée verte Sandrine Rousseau, qui n'en a « rien à péter de la rentabilité des agriculteurs » sont « à l'image de ce qui ne va pas en France » selon Antoine Carré : « c'est de l'idiotie pure… Mais comment voulez-vous faire avancer la nation et l'économie avec ça ? Je préfère, malgré tout, laisser cette femme de côté, elle se fait plus de mal qu'autre chose. À la limite, ce qui m'inquiète le plus et de loin, ce sont ses électeurs. Plein de gens ont voté pour elle et vont recommencer… ».
Peur et mensonges
Le président de la FDSEA enchaîne avec la pétition de la loi Duplomb. « C'est bien le plus important. Et cette situation est tout aussi incroyable… Les écolo-gauchos avaient bloqué les débats parlementaires par un nombre inconsidéré d'amendements. Et maintenant que la loi est passée, ils veulent un débat, tiens donc ! ». Antoine Carré rappelle que les lois sont votées par les parlementaires et non par les citoyens, via des pétitions : « on ne gouverne pas un pays avec des référendums. De notre côté, la seule chose que nous demandons, c'est l'absence de surtranspositions de normes. L'acétamipride est autorisé en Europe, la molécule doit donc l'être en France. Point final, fin du débat ! Nous ne sommes pas des scientifiques : si c'est dangereux on l'interdit et on s'y plie, mais alors dans ce cas, on le fait partout ». Antoine Carré regrette le sentiment de peur et de mensonges alimenté par les médias. « Cet insecticide est le nouveau glyphosate dans la tête des gens. En même temps, si on leur rabâche à longueur de journée que cette molécule est cancérigène et qu'elle tue les abeilles, forcément, l'opinion publique va aller dans le sens de la pétition ».
« Remettre l'église au centre du village »

Une conférence de presse s'est tenu mercredi matin à Quetigny : des responsables professionnels ont tenu à éclaircir le débat, faire le point avec des journalistes et répondre à leurs questions. « Cette loi permet d'être à peu près à égalité avec nos voisins européens, nous demandons juste à être traités comme ces derniers, pour pouvoir produire comme eux », a rappelé Jacques de Loisy, président de la Chambre d'agriculture. Didier Lenoir, Antoine Duthu et Antoine Carré, présidents respectifs de Dijon Céréales, des Jeunes agriculteurs et de la FDSEA, ont tous regretté cette « déferlante médiatique et cette importante désinformation ». « La loi Duplomb ne saurait se résumer à l'acétamipride qui, par ailleurs, est régulièrement utilisé dans toutes les maisons françaises pour lutter contre les fourmis ou punaises de lit. Les agriculteurs européens l'utilisent, pourquoi pas les agriculteurs français ? ».