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Relance des protéines

Ils croient en la luzerne

Un voyage de presse était organisé la semaine dernière par Coop de France Déshydratation en Côte-d'€™Or. Il a notamment permis de faire le point sur le nouveau plan protéines 2015-2020 et la volonté affiché par des acteurs locaux, comme le groupe Dijon Céréales et le Conseil régional, de voir se développer la production de luzerne et de légumineuses en Bourgogne.
Par Aurélien Genest
Ils croient en la luzerne
Jacques Rebillard, Dominique Garnaud, Claude Nocquard, Éric Guillemot et Pierre Guez devant l'usine de déshydratation.
[I]«Par manque d'€™attractivité économique par rapport à d'€™autres cultures, la luzerne a vu sa production chuter de moitié lors des 20 dernières années, pour tomber à 800 000 tonnes aujourd'€™hui»[i] explique à‰ric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation, [I]«cette année, sur le marché français, il nous manque au minimum 100 000 tonnes, il y a des demandes en permanence. En plus, le marché mondial des protéines est très tendu. A tel point qu'€™il existe un risque de rupture d'€™approvisionnement pour un certain nombre d'€™éleveurs»[i].
Une relance de la production est donc proposée dans le cadre du Plan protéines sur la période 2015-2020. Ce dernier devrait comporter quatre points distincts: une aide couplée avec une MAE spécifique légumineuses, un programme de recherche et développement, la mise en place d'€™une contractualisation au sein de la filière et le lancement d'€™un plan de communication et de promotion des productions légumineuses.
Bonne nouvelle pour ce secteur de production, les textes européens de la prochaine Pac prévoient justement un fond de relance des protéines. [I]«Ce sujet est entièrement pris en compte par les politiques. Les sommes disponibles évoquées permettraient de pouvoir faire quelque chose d'€™intéressant. Il faut désormais que le ministre français le mette en application»[i] souligne le directeur de Coop de France Déshydratation.

[INTER]Dijon Céréales se positionne[inter]
Plusieurs visites étaient au programme de la journée du 23 octobre, avec en ouverture un chantier de récolte et pour conclure celle d'€™un élevage laitier utilisateur de luzerne, le Gaec Soufflet à Hauteroche. Entre temps, la visite à Baigneux des installations de la coopérative agricole de déshydratation de la Haute-Seine, dirigée par Dominique Garnaud et présidée par Claude Nocquard, a permis de montrer l'€™importance de cet outil pour le maintien d'€™une filière locale.
Pierre Guez, directeur général de Dijon Céréales et président de Vitagora, a lui aussi apporté son soutien à la relance de la luzerne et des légumineuses dans la région : [I]«Cette plante est une formidable tête d'€™assolement qui reprend de la valeur aujourd'€™hui. A mon avis, nous sommes dans une fin d'€™un cycle, cela fait 30 ans que nous avons l'€™assolement colza, blé, orge»[i]. Il rappelle la [I]«stagnation»[i] des rendements et une certaine [I]«fatigue des sols»[i], des problématiques pour laquelle les légumineuses apportent des alternatives et des solutions.

[INTER]Des blés comme des grands vins[inter]
Un blé de meilleure qualité est obtenu après une légumineuse. [I]«Notre gros problème à l'€™export est justement le taux de protéines. Tous nos acheteurs nous demandent un minimum de 11,5%. Un quintal sur deux en Bourgogne est produit aujourd'€™hui pour ce marché des meuniers méditerranéens. Avec la luzerne, on peut vraiment se donner une très belle image des blés de Bourgogne, comparable à celle de nos vins !»[i], lâche le directeur de Dijon Céréales. D'€™autres soutiens existent en Bourgogne pour soutenir cette production. A Baigneux, Jacques Rebillard, vice-président du Conseil régional de Bourgogne en charge de l'€™agriculture, a rappelé celui de son institution [I]«qui veut contribuer également à travers la production locale de protéines végétales au soutien de l'€™élevage»[i]. Le pôle de compétitivité Vitagora travaille de son côté à la recherche d'€™autres débouchés pour les légumineuses, notamment en alimentation humaine.