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Vendanges

Ils attaquent demain

Le début des vendanges est plus qu’imminent au domaine Pillot-Henry basé à Comblanchien.
Par Aurélien Genest
Ils attaquent demain
Thomas Henry, entouré de ses salariés Bertrand et Ghislain.
Les sécateurs seront sortis dans moins de 24 heures. Près de 30 vendangeurs seront mobilisés durant six jours au domaine Pillot-Henry. «Tout est prêt» assure Thomas Henry, viticulteur exploitant 7,80 hectares de vignes sur les Côtes de Beaune et de Nuits. La main d’oeuvre, principalement des habitués, a été facilement recrutée. La date de ce début de vendanges, elle, est fixée depuis un petit moment. «Différentes méthodes ont permis de la déterminer» informe le Côte d’Orien de 36 ans, «les premières sont purement analytiques : nous passons dans les parcelles avec un réfractomètre qui nous indique le taux probable d’alcool. Nous prélevons également 200 baies par appellation : le laboratoire nous donne rapidement les résultats. Il y a aussi la dégustation de baies : rien ne vaut une bonne appréciation en bouche en compagnie de l’œnologue. A ce titre, la pellicule se déchire bien, la pulpe se détache facilement du pépin et la couleur du raisin est celle recherchée : c’est le moment de vendanger».

Quelle récolte ?
D’un point de vue quantitatif, Thomas Henry ne s’attend pas à quelque chose d’exceptionnel : «loin de là, il manque des raisins sur un certain nombre de parcelles. Il n’y a pas eu de grosses sorties de raisins, nous avons de 3 à 5 grappes en moyenne par pied. Dans certains cas, il n’y en a même pas une... Un stress s’était fait ressentir l’an passé lors de la floraison, à cause de la sécheresse printanière. Cela a des conséquences aujourd’hui : la sortie de grappes d’une année n est corrélée aux conditions climatiques de la floraison à l’année n-1. La mise en réserve n’a pas été optimale». Il devrait manquer jusqu’à 30% de raisins par endroits. «Ce sera le cas dans le secteur de Pommard où des parcelles ont été grêlées trois années de suite. Les précédents dégâts n’ont rien arrangé. Là, de toute façon, je ne m’attendais pas à faire beaucoup d’hectolitres» note le viticulteur installé depuis 2008.

L’aspect qualitatif devrait quant à lui «largement rattraper la donne». «Nous nous dirigeons vers un très bon millésime avec des tannins très fins» annonce Thomas Henry. Le viticulteur reconnaît s’être inquiété du devenir de ses vignes après un mois de juillet très chaud et sec: «le retour des précipitations était vraiment nécessaire, il a totalement débloqué la situation. Fin juillet, la maturité était languissante, le stade véraison était bloqué avec des raisins qui ne changeaient plus de couleur. Les fortes chaleurs les avaient fait flétrir. Certaines feuilles avaient même viré au jaune : on se serait presque cru après les vendanges».
S’il réside à Comblanchien, Thomas Henry dispose d’un caveau à Pommard, village autour duquel le tiers de ses parcelles est mené en viticulture raisonnée. Plus de 90% de sa production est vendue à des particuliers, le reste part à l’export avec des destinations comme le Japon, le Danemark, la Belgique ou encore la Suisse.
Contact : earl.pillot-henry@orange.fr
Web : domaine-pillot-henry.com