Arboriculture
Il sera bien court le temps des cerises...
Les multiples averses de grêle et le gel ont ruiné les espoirs de l’arboriculture icaunaise. Les fruits seront rares cette année, particulièrement les cerises, dont certaines parcelles ont été touchées à 100 %.
L’accent traîne un peu parfois à la fin des phrases, trahissant des origines helvétiques. Bernard Duruz est arboriculteur à Jussy et avec Alain, son fils, exploite une dizaine d’hectares en fruits dont la moitié, plantée de cerisiers.
En temps normal, la récolte à l’année avoisine les 20 tonnes de cerises. Mais la grêle et le gel ont réduit l’échelle et aujourd’hui, c’est en centaines de kg que l’on estime la prochaine collecte : «tous les efforts d’une année réduit à néant en dix minutes ! Ça fout le moral en l’air…» Sur les hauteurs de Jussy, un tapis de feuilles et de cerises encore vertes tapisse le sol. Sur certaines parcelles, tout espoir de commercialiser des cerises cette année s’est envolé. Et toutes les productions sont touchées, rappelle Laure, elle aussi arboricultrice sur le village : «les groseilles à maquereau ont été explosées par la grêle, les framboisiers, on ne sait pas si on va pouvoir les récolter, les cassis aussi sont impactés, des groseilliers, il ne reste que les tiges, les pêches, c’est un carnage!» L’orage du 27 mai dernier est encore dans tous les esprits et restera gravé dans l’histoire agricole du coulangeois, qui n’en finit pas de panser ses plaies.
La pourriture s’est installée
Sur les branches encore marquées par les impacts des grêlons, quelques taches couleur rouge sang, comme des traces de blessures «c’est de l’Early, une variété précoce, d’ordinaire hyper sucrée, mais là, elles sont gorgées de flotte et n’ont aucun goût» Un peu plus loin, les premières Burlat, éclatées par la pluie, invendables : «et pourtant, c’était chargé cette année ! Sans faire une récolte record, il y avait un bon potentiel à la floraison, c’était pas vilain». Avec les pluies sont arrivés les champignons : mycéliums et monilioses tapissent les bouquets de fruits et la pourriture envahit la végétation : «le gros problème, c’est que ça va attirer la mouche qui va y pondre des œufs, ça va hiverner sur les enfourchements de branches et si le prochain hiver n’est pas suffisamment rigoureux pour tout flinguer, ce sera problématique l’an prochain pour arriver à les maîtriser».
D’autant que sur les bois, les bourgeons de l’an prochain ont eux aussi été touchés par la grêle. Le seul espoir de sauver une partie de la récolte repose sur les variétés les plus tardives, comme la Summit ou l’Hedelfingen : «elles représentent environ le tiers de la récolte et on parviendra peut-être à en sauver 20 %, mais à condition que toutes les conditions météo soient réunies et qu’il arrête de pleuvoir. Mais pour le moment, on «parle à travers notre chapeau», car on ne tient rien du tout ! Imagines qu’il retombe 150 mm d’ici 15 jours, c’est torché !». Seul espoir : «que des mesures d’urgence soient prises, comme l’exonération totale des charges MSA et une année blanche sur les emprunts». S’assurer contre la grêle ? Impossible rétorque Bernard Duruz : «avec un potentiel de 4 à 5 tonnes/ha, qui pourrait se permettre 2 500 € de prime d’assurance à l’ha ? Il n’y a que dans la vallée du Rhône où c’est possible, là bas, les rendements sont trois fois plus importants». Trouver des cueilleurs pour récolter les cerises vendables ne sera pas facile non plus : «obligés à trier les fruits sur l’arbre, ils mettront trois fois plus de temps pour remplir un panier et ce ne sera pas rentable pour eux, vu qu’ils sont payés au panier». Les cerises ne chanteront pas cette année et conforteront les vers de Jean-Baptiste Clément : «il est bien court, le temps des cerises».
En temps normal, la récolte à l’année avoisine les 20 tonnes de cerises. Mais la grêle et le gel ont réduit l’échelle et aujourd’hui, c’est en centaines de kg que l’on estime la prochaine collecte : «tous les efforts d’une année réduit à néant en dix minutes ! Ça fout le moral en l’air…» Sur les hauteurs de Jussy, un tapis de feuilles et de cerises encore vertes tapisse le sol. Sur certaines parcelles, tout espoir de commercialiser des cerises cette année s’est envolé. Et toutes les productions sont touchées, rappelle Laure, elle aussi arboricultrice sur le village : «les groseilles à maquereau ont été explosées par la grêle, les framboisiers, on ne sait pas si on va pouvoir les récolter, les cassis aussi sont impactés, des groseilliers, il ne reste que les tiges, les pêches, c’est un carnage!» L’orage du 27 mai dernier est encore dans tous les esprits et restera gravé dans l’histoire agricole du coulangeois, qui n’en finit pas de panser ses plaies.
La pourriture s’est installée
Sur les branches encore marquées par les impacts des grêlons, quelques taches couleur rouge sang, comme des traces de blessures «c’est de l’Early, une variété précoce, d’ordinaire hyper sucrée, mais là, elles sont gorgées de flotte et n’ont aucun goût» Un peu plus loin, les premières Burlat, éclatées par la pluie, invendables : «et pourtant, c’était chargé cette année ! Sans faire une récolte record, il y avait un bon potentiel à la floraison, c’était pas vilain». Avec les pluies sont arrivés les champignons : mycéliums et monilioses tapissent les bouquets de fruits et la pourriture envahit la végétation : «le gros problème, c’est que ça va attirer la mouche qui va y pondre des œufs, ça va hiverner sur les enfourchements de branches et si le prochain hiver n’est pas suffisamment rigoureux pour tout flinguer, ce sera problématique l’an prochain pour arriver à les maîtriser».
D’autant que sur les bois, les bourgeons de l’an prochain ont eux aussi été touchés par la grêle. Le seul espoir de sauver une partie de la récolte repose sur les variétés les plus tardives, comme la Summit ou l’Hedelfingen : «elles représentent environ le tiers de la récolte et on parviendra peut-être à en sauver 20 %, mais à condition que toutes les conditions météo soient réunies et qu’il arrête de pleuvoir. Mais pour le moment, on «parle à travers notre chapeau», car on ne tient rien du tout ! Imagines qu’il retombe 150 mm d’ici 15 jours, c’est torché !». Seul espoir : «que des mesures d’urgence soient prises, comme l’exonération totale des charges MSA et une année blanche sur les emprunts». S’assurer contre la grêle ? Impossible rétorque Bernard Duruz : «avec un potentiel de 4 à 5 tonnes/ha, qui pourrait se permettre 2 500 € de prime d’assurance à l’ha ? Il n’y a que dans la vallée du Rhône où c’est possible, là bas, les rendements sont trois fois plus importants». Trouver des cueilleurs pour récolter les cerises vendables ne sera pas facile non plus : «obligés à trier les fruits sur l’arbre, ils mettront trois fois plus de temps pour remplir un panier et ce ne sera pas rentable pour eux, vu qu’ils sont payés au panier». Les cerises ne chanteront pas cette année et conforteront les vers de Jean-Baptiste Clément : «il est bien court, le temps des cerises».