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Bruits de couloirs

Il se dit que la FDSEA ne ferait rien pour l’IBR !

Voilà le grondement. Le grognement…? qui nous parviennent.
Par Stéphane Aurousseau, président de la FDSEA
Faut-il rappeler que nous nous sommes mobilisés sur le sujet plus qu’aucune FDSEA. Ce qui nous a souvent valu de lire l’étonnement dans le regard de nos collègues des autres départements. Nous avons aussi, sur le sujet, faillit nous fâcher durablement avec nos collègues éleveurs qui nous représentent au Groupement de Défense Sanitaire. Nous sommes parvenus avec nos arguments à convaincre un temps la Fédération Nationale Bovine qui a obtenu que le sujet soit réexaminé au CNOPSAV (Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale) en décembre. Et nous avons gagné du temps, de la progressivité dans la mise en œuvre de la réforme de la réglementation IBR. Mais force est de constater que le mouvement n’a pas pris, qu’aucun autre département n’est venu soutenir et prendre le relais de nos inquiétudes. Et maintenant le décret est publié.
Sommes-nous plus fragilisés que d’autres par cette évolution ? Peut-on argumenter d’un traitement de faveur pour nos éleveurs ?
Effectivement il reste dans la Nièvre 11 000 bovins positifs. Un élevage sur quatre en détient encore. Certains en ont beaucoup plus que d’autres. Et bien sûr, le moment est mal choisi. Nos élevages sont précarisés par plusieurs années de détérioration de nos marchés. La météo entre sécheresse et pluies record vient compliquer un peu plus ce qui l’est déjà. Sans parler, mais quand même…de la mise en œuvre de la PAC qui ne cessant de prendre du retard provoque la dégradation de nos trésoreries.
De surcroit, la vaccination contre l’IBR ne convainc pas quant à son efficacité. Certains d’entre nous ont fréquemment de nouveaux cas positifs en dépit d’un protocole vaccinal qui ne peut être que respecté puisque réalisé par les vétérinaires. La fiabilité des tests de dépistage n’est pas non plus perçue comme suffisante.
Et puis enfin, quelle est l’urgence ? Cette maladie, bien peu nombreux sont ceux qui en ont l’expérience. Une maladie imaginaire ? Alors que tant d’autres problèmes, bien concrets eux, y compris dans le domaine sanitaire vaudraient que l’on s’y consacre un peu plus.
C’est tout cela que nous n’avons de cesse de répéter et nous allons continuer. Mardi soir, Emmanuel Bernard, notre président de la section bovine a rencontré sur le sujet le Président de la Fédération Française des Marchés de Bétail Vifs (FMBV), Gilles Rousseau, qui se dit prêt à regarder comment il peut nous aider à nous adapter, mais qui réaffirme aussi dans le même temps que c’est une bonne chose d’éradiquer l’IBR. Nous l’avons invité à venir dans les semaines qui viennent dans le département à la rencontre des éleveurs. Et nous allons aussi dans les prochains jours ressaisir les parlementaires, Monsieur le Préfet, le président du Conseil départemental, pour tenter une fois de plus de collecter les soutiens indispensables. Et ce bien que les sujets syndicaux s’accumulent et qu’il est parfois compliqué d’être sur tous les fronts. Bien sûr le sujet IBR est essentiel, mais l’avenir du zonage défavorisé, le durcissement des réglementations dans l’accès aux produits phytosanitaires, l’exagération en matière de bien-être animal, l’ouverture à l’export du marché des broutards, l’étiquetage des viandes, l’installation des jeunes, etc., ne le sont pas moins.
La section bovine a aussi pris contact avec les départements voisins pour recueillir leur avis. Nous avons relancé sur le sujet le staff national de la FNB afin d’obtenir un traitement spécifique pour la Nièvre… qui est pour l’instant et à ma connaissance la seule à le demander.
Alors non, la FDSEA n’est pas inactive sur le sujet. Mais pour autant, mes amis, je ne sais si la lucidité et le réalisme ont à voir avec le bon sens paysan mais elles ont certainement à voir avec les qualités utiles à tout chef d’entreprise, ce que nous sommes.