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Agroforesterie

«Il n’y a pas d’agriculture durable sans arbres»

Mardi 14 janvier a eu lieu une journée technique sur l’agroforesterie et l’élevage bovin, organisée par la SRPM (Stations de recherche pluridisciplinaire des metz), à Vérigny (Toucy). Avec pour objectif de développer des actions en faveur de l’agroforesterie et de s’adapter au changement climatique qui impacte les agriculteurs et leurs productions.
Par Christopher Levé
«Il n’y a pas d’agriculture durable  sans arbres»
Le 14 janvier, une journée technique a eu lieu pour apprendre à développer des actions en faveur de l’agroforesterie et à s’adapter au changement climatique.
Le mardi 14 janvier, une journée technique sur l’agroforesterie et l’élevage bovin, intitulée «Des arbres pour mes vaches», a été organisée par la SRPM (Stations de recherche pluridisciplinaire des metz), à Vérigny (Toucy). Une journée qui s’inscrit dans un programme de plusieurs rencontres agricoles et techniques hivernales de la SRPM. «Ça fait plusieurs décennies que l’on artificialise les milieux agricoles, ce qui induit une disparition des arbres et des savoir-faire. Avec ces journées techniques, la SRPM développe des actions en faveur de l’agroforesterie pour réactualiser ces savoir-faire et en même temps s’adapter au changement climatique qui impacte fortement les agriculteurs et leur production», indique Cassandra Lafont, responsable de la communication en mission de service civique à la SRPM.
Lors de ces journée, techniciens, agriculteurs, experts de la Chambre d’agriculture ou encore élus sont présents pour échanger. «On montre concrètement quelles solutions on peut adopter pour mettre en place une agriculture durable, pour agir positivement sur l’environnement et éventuellement pour développer une filière bois locale», continue Cassandra Lafont.

Des arbres pour contribuer à rafraîchir le climat
Le mardi 14 janvier, la vingtaine de personnes présentes (dont 13 éleveurs), ont peu voir comment se réapproprier les fonctions naturelles de l’arbre et comment les intégrer dans l’agriculture, comme l’élevage bovin. «Il était également question de voir comment recréer un micro climat favorable à la fois dans la gestion de l’eau et des températures, avec de l’ombrage qui contribue à rafraîchir le climat. Et recréer également, avec des haies, des espaces naturels au sein des parcelles permettant de préserver la biodiversité et le paysage», développe Cassandra Lafont. «La question était de savoir s’il était utile ou non de remettre des arbres. Il n’y a pas d’agriculture durable sans arbre. Mais comment fait-on ? Avec quel mode de gestion ? Et quel type d’interaction avec les animaux ? Ce qui est ressorti de cette journée, c’est un vif intérêt pour l’autonomie et la résilience alimentaire pendant les périodes de sécheresse».
Le fourrage et la litière étaient donc aussi au cœur du sujet. «La plupart des essences d’arbre que l’on trouve sous nos climats tempérés produisent des fourrages à la fois appétants et digestes, avec différentes qualités nutritionnelles intéressantes», explique la responsable de la communication de la SRPM. Pour exemple le saule, que l’on trouve beaucoup en Puisaye, constitue un très bon antiparasitaire naturel. Le frêne est plus riche en minéraux et en protéines que l’herbe à la même période. «Les arbres peuvent être de très bons compléments alimentaires et permettent d’allonger la période de pâturage», précise-t-elle.
Quant à la litière ? Elle est plus souple, plus isolante, plus absorbante que la paille, plus hygiénique et plus confortable pour les animaux.

Biomasse et matière première grâce aux trognes
Le 13 décembre dernier, une journée sur le thème de l’agroforesterie a déjà été organisée, où un agriculteur a fait visiter sa parcelle et a présenté les différentes méthodes de gestion des haies et des trognes.
Mais qu’est-ce qu’une trogne ? «C’est un arbre régulièrement taillé à la même hauteur, avec une certaine technique, qui développe des bourrelés cicatriciels en réaction, au fil des années. Ce qui lui donne une silhouette assez remarquable», répond Cassandra Lafont. «La conduite en trogne est très intéressante car elle permet à l’éleveur d’avoir beaucoup de biomasse et beaucoup de matière première qui sont directement stockables sur l’arbre, tout en étant hors d’atteinte des animaux».
Un dernier rendez-vous technique est prévu courant février avec une formation de Dominique Mansion (AFAF et Gaïa C.) intitulée «Trogne, l’arbre aux mille usages». Une journée de terrain sur la création, la réhabilitation et la valorisation des trognes.