Alysé
«Il faut avoir de l’humour avec les chèvres…»
Les projets d’installation en élevage caprin se multiplient et ils étaient nombreux à participer à la visite organisée par Alysé sur une exploitation du vézelien, dans le cadre des journées Portes Ouvertes «Passion Élevage».
Constater les points forts, les points faibles, analyser les problèmes rencontrés, recueillir des conseils… Il est important avant tout projet d’installation ou de diversification, d’aller visiter des exploitations existantes pour se faire une idée plus précise de son projet. C’est tout le sens des journées Portes Ouvertes qu’organise chaque année Alysé, en collaboration avec les Chambres d’agriculture.
Ancienne éducatrice, Catherine Andral a commencé à réfléchir à la création d’un atelier d’élevage caprin et de fabrication de fromages à la ferme en agriculture biologique au début de l’année 2011. Déposée quelques mois plus tard, la demande de permis de construire est revenue acceptée en février 2012, pour un début des travaux en août de la même année et des premières mises bas en mars 2013. Tout projet demande du temps, comme le rappelle Isabelle Cadoux, conseillère en bâtiment : «il ne faut pas dire je m’installe aujourd’hui, je fais des fromages demain… Cela prend entre un an et un an et demi dans le meilleur des cas et il est important d’y réfléchir longuement en allant voir sur le terrain, discuter avec les personnes…». Des témoignages précieux confirme Catherine Andral, car le plus souvent, «on sait ce qu’on ne veut pas, mais on ne sait pas ce qu’on veut…».
Entre 550 et 600 litres de lait par animal
C’est au hameau de la Graineterie, à l’écart du village de Saint-Père-sous-Vézelay qu’a été construit le bâtiment à ossature et bardage bois, pour mieux se fondre dans le paysage. D’une surface totale de 323 m2, il permet de loger une trentaine de chèvres, le stockage fourrage, la salle de traite et la fromagerie. Ici, les chèvres sont reines, avec un ratio de surface aire paillée/animal, 4,7 m2, bien supérieur aux normes en vigueur. Constitué de 28 chèvres de race Poitevine, 4 chevrettes et 2 boucs, le troupeau a accès à la pâture et aux bois environnants toute l’année, voire parfois plus loin, sur la route, reconnaît Catherine Andral : «avec les chèvres, il faut savoir avoir de l’humour ! Mais elles ont un GPS intégré et chaque soir, à 17h45, reviennent pour la traite…» La production par animal s’établit entre 550 et 600 litres de lait à l’année. Avec pour alimentation, en plus des 4 ha de pâtures d’herbe, du foin de pré et des céréales achetés à un agriculteur bio voisin, auxquels se rajoutent des concentrés. Pour une ration quotidienne d’environ 500 gr de céréales et autant d’aliment complémentaire par jour. Ici, pas de course au rendement, mais le choix d’un système extensif privilégiant avant tout la qualité fromagère. Entre 6 500 et 7 000 fromages produits par an, vendus essentiellement à la ferme, à une clientèle d’habitués, dans quelques restaurants de la région et sur le marché d’Avallon. L’aspect pédagogique était important dans le montage du projet et la traite du soir est ouverte aux visiteurs de passage. Fabriqué «maison», le quai de la salle de traite abrite 4 place de cornadis, avec distribution de concentrés pendant la lactation : «un bon moyen pour leur faire baisser la tête au bon moment…».
Un projet hors subvention, de 137 500 €
Le curage de l’aire paillée s’effectue tous les trois mois. La gestion des effluents a nécessité l’installation d’une fosse toutes eaux enterrée juste derrière la salle de fabrication. Les effluents étant ensuite regroupés dans une préfosse avant de subir un traitement aérobic via un système de filtres plantés de roseaux sur deux étages.
Coût total du bâtiment : 137 500€, une partie des travaux ayant été réalisée par les exploitants eux-mêmes (partie traite, mezzanine, cloisonnement de la fromagerie, carrelage…), pour un montant de subventions PMBE perçues de 28 350 €. Soit un coût ramené à la place par chèvre, s’établissant à 3 638 € (ou 290 €/m2)
Point forts du projet : salle de traite et fromagerie de plein pied, bâtiments lumineux et bonne ambiance, facilité de distribution des fourrages, couloir d’alimentation surélevé facilitant la surveillance. Quelques points faibles toutefois : silos de concentrés d’aliment à l’intérieur du bâtiment, ce qui n’est pas sans poser de problème pour remplir et reprendre, un espace réduit pour sortir les fumiers, pas d’évacuation des effluents au niveau de la salle de traite, une zone de manœuvre trop étroite du fait de la topographie de la parcelle.
Ancienne éducatrice, Catherine Andral a commencé à réfléchir à la création d’un atelier d’élevage caprin et de fabrication de fromages à la ferme en agriculture biologique au début de l’année 2011. Déposée quelques mois plus tard, la demande de permis de construire est revenue acceptée en février 2012, pour un début des travaux en août de la même année et des premières mises bas en mars 2013. Tout projet demande du temps, comme le rappelle Isabelle Cadoux, conseillère en bâtiment : «il ne faut pas dire je m’installe aujourd’hui, je fais des fromages demain… Cela prend entre un an et un an et demi dans le meilleur des cas et il est important d’y réfléchir longuement en allant voir sur le terrain, discuter avec les personnes…». Des témoignages précieux confirme Catherine Andral, car le plus souvent, «on sait ce qu’on ne veut pas, mais on ne sait pas ce qu’on veut…».
Entre 550 et 600 litres de lait par animal
C’est au hameau de la Graineterie, à l’écart du village de Saint-Père-sous-Vézelay qu’a été construit le bâtiment à ossature et bardage bois, pour mieux se fondre dans le paysage. D’une surface totale de 323 m2, il permet de loger une trentaine de chèvres, le stockage fourrage, la salle de traite et la fromagerie. Ici, les chèvres sont reines, avec un ratio de surface aire paillée/animal, 4,7 m2, bien supérieur aux normes en vigueur. Constitué de 28 chèvres de race Poitevine, 4 chevrettes et 2 boucs, le troupeau a accès à la pâture et aux bois environnants toute l’année, voire parfois plus loin, sur la route, reconnaît Catherine Andral : «avec les chèvres, il faut savoir avoir de l’humour ! Mais elles ont un GPS intégré et chaque soir, à 17h45, reviennent pour la traite…» La production par animal s’établit entre 550 et 600 litres de lait à l’année. Avec pour alimentation, en plus des 4 ha de pâtures d’herbe, du foin de pré et des céréales achetés à un agriculteur bio voisin, auxquels se rajoutent des concentrés. Pour une ration quotidienne d’environ 500 gr de céréales et autant d’aliment complémentaire par jour. Ici, pas de course au rendement, mais le choix d’un système extensif privilégiant avant tout la qualité fromagère. Entre 6 500 et 7 000 fromages produits par an, vendus essentiellement à la ferme, à une clientèle d’habitués, dans quelques restaurants de la région et sur le marché d’Avallon. L’aspect pédagogique était important dans le montage du projet et la traite du soir est ouverte aux visiteurs de passage. Fabriqué «maison», le quai de la salle de traite abrite 4 place de cornadis, avec distribution de concentrés pendant la lactation : «un bon moyen pour leur faire baisser la tête au bon moment…».
Un projet hors subvention, de 137 500 €
Le curage de l’aire paillée s’effectue tous les trois mois. La gestion des effluents a nécessité l’installation d’une fosse toutes eaux enterrée juste derrière la salle de fabrication. Les effluents étant ensuite regroupés dans une préfosse avant de subir un traitement aérobic via un système de filtres plantés de roseaux sur deux étages.
Coût total du bâtiment : 137 500€, une partie des travaux ayant été réalisée par les exploitants eux-mêmes (partie traite, mezzanine, cloisonnement de la fromagerie, carrelage…), pour un montant de subventions PMBE perçues de 28 350 €. Soit un coût ramené à la place par chèvre, s’établissant à 3 638 € (ou 290 €/m2)
Point forts du projet : salle de traite et fromagerie de plein pied, bâtiments lumineux et bonne ambiance, facilité de distribution des fourrages, couloir d’alimentation surélevé facilitant la surveillance. Quelques points faibles toutefois : silos de concentrés d’aliment à l’intérieur du bâtiment, ce qui n’est pas sans poser de problème pour remplir et reprendre, un espace réduit pour sortir les fumiers, pas d’évacuation des effluents au niveau de la salle de traite, une zone de manœuvre trop étroite du fait de la topographie de la parcelle.