Bovins
«Il était temps de lâcher»
Deux éleveurs de l’Auxois nous reçoivent sur leur exploitation, en pleine mise à l’herbe.
Ni en retard, ni en avance dans le calendrier : Franck et Julien Jeannin étaient plutôt «dans les temps» en commençant de lâcher leurs animaux il y a une dizaine de jours dans le secteur de Pouilly-en-Auxois. Si la météo des dernières heures n’a pas été trop pluvieuse, les deux éleveurs devraient, sous toute vraisemblance, avoir terminé aujourd’hui vendredi 23 avril, la mise à l’herbe de leur cheptel composé de 550 bovins, dont 220 mères charolaises. Comme l’indiquait Franck, 41 ans, en fin de semaine dernière : «il était temps de lâcher».
En effet, les stocks de l’exploitation étaient presque réduits à néant. «Il n’y avait plus grand chose avec la sécheresse de 2015» poursuit l’éleveur, «sur les 700 bottes initiales de foin, il n’en reste plus que 80. Du maïs, il n’y en a plus, tout comme l’enrubannage et les céréales...
Les animaux mangent beaucoup : ce sont des journées qui nous coûtent cher, c’est plutôt mal venu avec la conjoncture et des prix de la viande qui continuent de baisser».
Une portance perfectible
Lâcher plus tôt n’était pas possible comme le décrit Julien, le frère de Franck : «Cette année, la hauteur d’herbe est importante mais la portance des prés fait défaut, c’est encore bien humide». Prenant en compte cette portance perfectible, les deux éleveurs n’ont pas hésité à lâcher leurs animaux dans l’intégralité de leurs prés pour alléger le chargement et ne pas altérer une pousse de l’herbe particulièrement intéressante. «Nous souhaiterions, comme tout le monde, avoir une bonne récolte et assez précoce. Nous espérons faire de l’enrubannage et avons l’espoir de pouvoir profiter d’une repousse. Nous réunirons les bêtes quand la portance le permettra, d’ici quelques jours» signale Franck Jeannin.
Vêlages et vaccins terminés
La mise à l’herbe met un terme aux nombreux «coups de bourre» de l’agenda hivernal des éleveurs. Si une «grosse» semaine est généralement nécessaire pour lâcher leurs animaux, un certain nombre d’opérations très gourmandes en temps sont à effectuer préalablement au lâcher. «Le travail le plus prenant est sans doute l’entretien des clôtures, celui-ci nous monopolise près d’un mois chaque année avec un millier de poteaux à contrôler et parfois à changer, c’est plus long que la moisson» note Franck Jeannin. Cette opération fait suite aux vêlages. Sur ce point, les deux éleveurs se félicitent d’une relative bonne année pour leur 228 naissances : «les maladies ont été peu nombreuses, les veaux n’ont pas eu de diarrhée et quasiment pas de grippe. Seulement neuf césariennes ont été enregistrées, ce qui limite considérablement les frais vétérinaires». D’un point de vue sanitaire, les vaccins ont été effectués durant l’hiver, et notamment ceux de l’entérotoxémie, jugés «particulièrement utiles cette année avec les risques potentiellement engendrés par un fort taux d’azote de l’herbe». Comme tous les ans, un dernier déparasitage sur les veaux aura été nécessaire avant de lâcher.
Les cultures prennent le relais
La fin de la mise à l’herbe marque généralement le début du curage de la stabulation, de l’entretien du matériel mais aussi le début des travaux aux champs. L’année 2016 ne déroge pas à la règle puisque les agriculteurs préparent déjà leurs semis de maïs et ont réalisé plusieurs traitements dans leurs parcelles, quand le temps des derniers jours l’aura permis. Des récoltes précoces sont attendues cette année avec une certaine «absence d’hiver» et pas le moindre ralentissement du développement végétatif des plantes. Ce devrait être le cas pour l’herbe mais aussi pour les parcelles de blé, d’orges, de colza et de pois d’hiver de l’exploitation. Cette dernière culture est d’ailleurs une nouveauté pour les deux agriculteurs. «Cette culture protéagineuse, semée sur 6 hectares, a été choisie pour remplir les exigences de la nouvelle Pac au sujet des surfaces d’intérêt écologique. Nous n’avions pas assez de haies dans nos champs pour arriver au taux réglementaire de 5% de SIE. Faire du pois d’hiver est relativement risqué avec le gel, mais les douces températures hivernales n’ont pas du altérer la culture qui est plutôt belle aujourd’hui. Nous ferons le bilan à la mi-juillet, lors de la récolte» commente Franck Jeannin.
En effet, les stocks de l’exploitation étaient presque réduits à néant. «Il n’y avait plus grand chose avec la sécheresse de 2015» poursuit l’éleveur, «sur les 700 bottes initiales de foin, il n’en reste plus que 80. Du maïs, il n’y en a plus, tout comme l’enrubannage et les céréales...
Les animaux mangent beaucoup : ce sont des journées qui nous coûtent cher, c’est plutôt mal venu avec la conjoncture et des prix de la viande qui continuent de baisser».
Une portance perfectible
Lâcher plus tôt n’était pas possible comme le décrit Julien, le frère de Franck : «Cette année, la hauteur d’herbe est importante mais la portance des prés fait défaut, c’est encore bien humide». Prenant en compte cette portance perfectible, les deux éleveurs n’ont pas hésité à lâcher leurs animaux dans l’intégralité de leurs prés pour alléger le chargement et ne pas altérer une pousse de l’herbe particulièrement intéressante. «Nous souhaiterions, comme tout le monde, avoir une bonne récolte et assez précoce. Nous espérons faire de l’enrubannage et avons l’espoir de pouvoir profiter d’une repousse. Nous réunirons les bêtes quand la portance le permettra, d’ici quelques jours» signale Franck Jeannin.
Vêlages et vaccins terminés
La mise à l’herbe met un terme aux nombreux «coups de bourre» de l’agenda hivernal des éleveurs. Si une «grosse» semaine est généralement nécessaire pour lâcher leurs animaux, un certain nombre d’opérations très gourmandes en temps sont à effectuer préalablement au lâcher. «Le travail le plus prenant est sans doute l’entretien des clôtures, celui-ci nous monopolise près d’un mois chaque année avec un millier de poteaux à contrôler et parfois à changer, c’est plus long que la moisson» note Franck Jeannin. Cette opération fait suite aux vêlages. Sur ce point, les deux éleveurs se félicitent d’une relative bonne année pour leur 228 naissances : «les maladies ont été peu nombreuses, les veaux n’ont pas eu de diarrhée et quasiment pas de grippe. Seulement neuf césariennes ont été enregistrées, ce qui limite considérablement les frais vétérinaires». D’un point de vue sanitaire, les vaccins ont été effectués durant l’hiver, et notamment ceux de l’entérotoxémie, jugés «particulièrement utiles cette année avec les risques potentiellement engendrés par un fort taux d’azote de l’herbe». Comme tous les ans, un dernier déparasitage sur les veaux aura été nécessaire avant de lâcher.
Les cultures prennent le relais
La fin de la mise à l’herbe marque généralement le début du curage de la stabulation, de l’entretien du matériel mais aussi le début des travaux aux champs. L’année 2016 ne déroge pas à la règle puisque les agriculteurs préparent déjà leurs semis de maïs et ont réalisé plusieurs traitements dans leurs parcelles, quand le temps des derniers jours l’aura permis. Des récoltes précoces sont attendues cette année avec une certaine «absence d’hiver» et pas le moindre ralentissement du développement végétatif des plantes. Ce devrait être le cas pour l’herbe mais aussi pour les parcelles de blé, d’orges, de colza et de pois d’hiver de l’exploitation. Cette dernière culture est d’ailleurs une nouveauté pour les deux agriculteurs. «Cette culture protéagineuse, semée sur 6 hectares, a été choisie pour remplir les exigences de la nouvelle Pac au sujet des surfaces d’intérêt écologique. Nous n’avions pas assez de haies dans nos champs pour arriver au taux réglementaire de 5% de SIE. Faire du pois d’hiver est relativement risqué avec le gel, mais les douces températures hivernales n’ont pas du altérer la culture qui est plutôt belle aujourd’hui. Nous ferons le bilan à la mi-juillet, lors de la récolte» commente Franck Jeannin.