Dans le township de Windhoek-Namibie
Home of Good Hope, l’espoir d’une vie meilleure
Cinq heures du matin. Monica Imanga se lève tôt pour cuisiner. Il faut dire qu’elle attend de nombreux invités ce midi, tous des enfants. Combien seront-ils ? 450 comme hier ? 570 comme avant-hier ? Elle n’en sait rien, mais pour ces invités, elle va préparer trois marmites de 20 litres d’un plat unique, qu’elle emportera en taxi jusqu’à l’association.

Son fils Peacemaker prendra la relève vers 10 heures et en préparera deux autres. C’est ainsi chaque jour de la semaine, seul le dimanche est consacré à la famille et à Dieu.
Monica vit à Wanaheda, un des quartiers de Katutura, le township de Windhoek, capitale de la Namibie. Katutura, une ville dans la ville, résultat de l’apartheid instauré dans les années 50. 200 000 habitants sur les 300 000 que compte la capitale. Le township est constitué de petites maisons en dur mais aussi de cabanes en tôle, où s’entassent des familles souvent nombreuses venues des campagnes chercher un eldorado en ville. Les conditions de vie sont difficiles sur fond de précarité, petits boulots, chômage galopant et tout ce que cela entraîne : alcool, drogues,… Comment Monica en est-elle arrivée à servir 500 repas chaque jour aux enfants de ces quartiers ? Une belle rencontre sur fond d’une réalité bien triste.
Une rencontre de femmes courageuses
Années 2000, Maria, l’une des 5 enfants de Monica, est hospitalisée durant de longues semaines. Maria a 16 ans et est prise en affection par Eileen Green, une professeure canadienne venue former les infirmières de l’hôpital de Katutura. Eileen fera son maximum pour Maria, mais en vain. Putain de sida !
De ce drame naitra la rencontre avec Monica, une amitié grandissante autour d’un projet commun : informer et combattre ce fléau auprès des jeunes filles. L’idée de créer une association germe rapidement : Home of Good Hope est née. Eileen récolte les fonds au Canada et l’ONG voit le jour en 2007. Mais à Goreangab, le quartier le plus pauvre de Katutura où il faut aller chercher de l’eau à la pompe, comment sensibiliser des jeunes qui ont souvent le ventre vide. Finalement Home of Good Hope deviendra une soupe populaire.
Eileen finance la nourriture, Monica et son amie Sandra préparent les plats. Le premier jour, 46 enfants avertis par l’entourage, viennent à la «soup kitchen», improvisée dans la rue devant la maison de Monica. Rapidement, le bouche à oreille fait son effet. Erika, Anna et Caroline, trois infirmières suédoises en stage à l’hôpital, intègrent l’ONG et récoltent également des fonds. En 2009, un bâtiment en tôles est construit en plein Goreangab pour accueillir des enfants de plus en plus nombreux. En 2010, Maria Van de Vall, une autre bienfaitrice résidant aux Pays-Bas sponsorise l’association. L’équipe se renforce, Ménété, Yvonne et Peacemaker rejoignent la petite équipe.
Aujourd’hui, en moyenne 500 enfants de 1 à 15-16 ans se pressent chaque jour à l’ONG. Les plus jeunes viennent en fin de matinée. Dès lors, une mécanique se met en place. En file indienne, ils attendent leur plat unique à base de riz ou de pâtes avec de la viande, des carottes ou des haricots, des plats équilibrés, approuvés par des nutritionnistes. Les plus petits, souvent carencés, recevront des vitamines. Un jus de fruit complète ce repas, souvent le premier voire le seul de la journée.
En attendant l’arrivée des plus grands, ceux qui sont scolarisés, arrivent à leur tour, les petits resteront jouer. Souvent, ils profiteront des bénévoles de l’hôpital, venus aider les permanents. Car ce moment passé à l’ONG est bien plus qu’un simple repas pour ces enfants qui marchent souvent plusieurs kilomètres. Issus de familles nombreuses souvent «disloquées», (parents absents, violents, sur fond d’alcool), ces enfants sont adultes bien avant l’heure et participent activement aux tâches ménagères : aller chercher de l’eau à la fontaine, ménage, lessive…
Le manque d’affection est manifeste.
Des projets de développement,... malheureusement
Durant ces quelques heures passées à l’ONG, au contact des bénévoles et permanents, ils redeviennent des enfants. Dans cette vie précaire, l’école représente l’espoir d’une vie meilleure, Home of Good Hope, un repère dans leur quotidien et le foot, le plaisir de jouer ensemble. Car en parallèle, Peacemaker a monté un programme sportif avec les enfants de l’ONG. Les entrainements de la semaine et les matchs en championnat sortent ces enfants du quotidien.
Malheureusement, la désertification des campagnes continue et les enfants affluent encore plus nombreux chaque année. Home of Good Hope n’est pas près de s’arrêter. L’ONG envisage de construire un bâtiment qui serait plus fonctionnel. Les fonds sont rassemblés. Seulement, la municipalité traîne des pieds pour leur octroyer un terrain, peut-être parce qu’officiellement, la vie n’est pas si dure dans le township. A plus court terme, l’ONG veut acheter un véhicule pour le transport de la nourriture et les enfants qui nécessitent des soins et ainsi ne plus dépendre des taxis.
Monica a confiance en l’aboutissement de ces projets, pour le bien de ces enfants qu’elle considère un peu comme les siens, tellement elle les connaît.
Combien d’enfants guide-t-elle vers une vie meilleure ? Elle ne se pose pas la question. Elle se doit de les aider. Elle le fait, c’est tout.
www.homeofgoodhope.org
Monica vit à Wanaheda, un des quartiers de Katutura, le township de Windhoek, capitale de la Namibie. Katutura, une ville dans la ville, résultat de l’apartheid instauré dans les années 50. 200 000 habitants sur les 300 000 que compte la capitale. Le township est constitué de petites maisons en dur mais aussi de cabanes en tôle, où s’entassent des familles souvent nombreuses venues des campagnes chercher un eldorado en ville. Les conditions de vie sont difficiles sur fond de précarité, petits boulots, chômage galopant et tout ce que cela entraîne : alcool, drogues,… Comment Monica en est-elle arrivée à servir 500 repas chaque jour aux enfants de ces quartiers ? Une belle rencontre sur fond d’une réalité bien triste.
Une rencontre de femmes courageuses
Années 2000, Maria, l’une des 5 enfants de Monica, est hospitalisée durant de longues semaines. Maria a 16 ans et est prise en affection par Eileen Green, une professeure canadienne venue former les infirmières de l’hôpital de Katutura. Eileen fera son maximum pour Maria, mais en vain. Putain de sida !
De ce drame naitra la rencontre avec Monica, une amitié grandissante autour d’un projet commun : informer et combattre ce fléau auprès des jeunes filles. L’idée de créer une association germe rapidement : Home of Good Hope est née. Eileen récolte les fonds au Canada et l’ONG voit le jour en 2007. Mais à Goreangab, le quartier le plus pauvre de Katutura où il faut aller chercher de l’eau à la pompe, comment sensibiliser des jeunes qui ont souvent le ventre vide. Finalement Home of Good Hope deviendra une soupe populaire.
Eileen finance la nourriture, Monica et son amie Sandra préparent les plats. Le premier jour, 46 enfants avertis par l’entourage, viennent à la «soup kitchen», improvisée dans la rue devant la maison de Monica. Rapidement, le bouche à oreille fait son effet. Erika, Anna et Caroline, trois infirmières suédoises en stage à l’hôpital, intègrent l’ONG et récoltent également des fonds. En 2009, un bâtiment en tôles est construit en plein Goreangab pour accueillir des enfants de plus en plus nombreux. En 2010, Maria Van de Vall, une autre bienfaitrice résidant aux Pays-Bas sponsorise l’association. L’équipe se renforce, Ménété, Yvonne et Peacemaker rejoignent la petite équipe.
Aujourd’hui, en moyenne 500 enfants de 1 à 15-16 ans se pressent chaque jour à l’ONG. Les plus jeunes viennent en fin de matinée. Dès lors, une mécanique se met en place. En file indienne, ils attendent leur plat unique à base de riz ou de pâtes avec de la viande, des carottes ou des haricots, des plats équilibrés, approuvés par des nutritionnistes. Les plus petits, souvent carencés, recevront des vitamines. Un jus de fruit complète ce repas, souvent le premier voire le seul de la journée.
En attendant l’arrivée des plus grands, ceux qui sont scolarisés, arrivent à leur tour, les petits resteront jouer. Souvent, ils profiteront des bénévoles de l’hôpital, venus aider les permanents. Car ce moment passé à l’ONG est bien plus qu’un simple repas pour ces enfants qui marchent souvent plusieurs kilomètres. Issus de familles nombreuses souvent «disloquées», (parents absents, violents, sur fond d’alcool), ces enfants sont adultes bien avant l’heure et participent activement aux tâches ménagères : aller chercher de l’eau à la fontaine, ménage, lessive…
Le manque d’affection est manifeste.
Des projets de développement,... malheureusement
Durant ces quelques heures passées à l’ONG, au contact des bénévoles et permanents, ils redeviennent des enfants. Dans cette vie précaire, l’école représente l’espoir d’une vie meilleure, Home of Good Hope, un repère dans leur quotidien et le foot, le plaisir de jouer ensemble. Car en parallèle, Peacemaker a monté un programme sportif avec les enfants de l’ONG. Les entrainements de la semaine et les matchs en championnat sortent ces enfants du quotidien.
Malheureusement, la désertification des campagnes continue et les enfants affluent encore plus nombreux chaque année. Home of Good Hope n’est pas près de s’arrêter. L’ONG envisage de construire un bâtiment qui serait plus fonctionnel. Les fonds sont rassemblés. Seulement, la municipalité traîne des pieds pour leur octroyer un terrain, peut-être parce qu’officiellement, la vie n’est pas si dure dans le township. A plus court terme, l’ONG veut acheter un véhicule pour le transport de la nourriture et les enfants qui nécessitent des soins et ainsi ne plus dépendre des taxis.
Monica a confiance en l’aboutissement de ces projets, pour le bien de ces enfants qu’elle considère un peu comme les siens, tellement elle les connaît.
Combien d’enfants guide-t-elle vers une vie meilleure ? Elle ne se pose pas la question. Elle se doit de les aider. Elle le fait, c’est tout.
www.homeofgoodhope.org