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Moissons

Hétérogénéité dans les blés

La collecte de blé s’est achevée cette semaine pour la quasi-totalité des agriculteurs icaunais. Une récolte précoce dont les premiers bilans sont marqués par l’hétérogénéité des résultats et certaines déceptions.
Par Orianne Mouton
Hétérogénéité dans les blés
Les rendements du blé ont été décevants cette année sur les terres à fort potentiel.
Dans l’Yonne, la moisson du blé s’est déroulée sereinement : dans de bonnes conditions météo et sans stress lié à la pluie ou aux orages.
Georges Lemineur, chef de région à Soufflet Agriculture dresse un premier bilan. « Les rendements sont hétérogènes non seulement dans la région mais au sein même des exploitations. Les agriculteurs ont vraiment du mal à nous faire part de leurs rendements, ceux qui stockent encore plus. Sur une même ferme, j’ai eu des échos de 45 q/ha en terres non filtrantes et 85 q/ha en terres filtrantes… difficile de faire une moyenne significative ! » Il note une satisfaction plus prononcée dans les plateaux de Bourgogne, obtenant environ 65 à 70 q/ha de moyenne en terres caillouteuses, ainsi que dans le nord de l’Yonne, aux rendements moyens avoisinant les 85 q/ha.
Arnaud Rondeau, agriculteur à Compigny, au nord du département, n’en revient toujours pas d’avoir moissonné ses blés fin juin en terres superficielles filtrantes : « Du jamais vu ! » Cette précocité a amené de bonnes surprises, avec des rendements autour de 80 q/ha, et des résultats très variables dans les « bonnes terres », de 100 q/ha à 60 q/ha en fonction des parcelles. La qualité était toutefois au rendez-vous avec des résultats moyens de 10,5 à 11,5 % en protéines et 79 à 82 de PS.

« On a péché par excès dans nos espoirs de rendements »
Georges Lemineur note une certaine déception chez les agriculteurs « on a péché par excès dans nos espoirs de rendements ». À l’image de Thierry Michon, agriculteur céréalier à Soucy dans le Sénonais, qui espérait beaucoup de ses rendements en terres filtrantes. « Sur ces parcelles, les conditions étaient bonnes, il a plu quand il le fallait et les blés étaient beaux… C’est peut-être au moment de la fécondation que ça a péché, les températures étaient trop faibles pendant la constitution des épis, ce qui a donné un faible nombre de grains ». Avec à la clé des rendements de 77 q/ha, un taux de protéines variant de 10,9 à 11,6 % et un PS autour de 74. Même schéma dans le Tonnerrois chez Christophe Perret, agriculteur à Gland, déçu par ses 65 q/ha dont la qualité est variable en fonction des variétés. « On s’attendait à mieux en zone intermédiaire sur les terres filtrantes, il y avait un vrai potentiel mais on restera sur une année moyenne, après quatre années difficiles ».
L’agriculteur se console néanmoins avec de bonnes nouvelles pour l’orge de printemps, récolté récemment « On a fait 45 q/ha. Dans les pays de l’Est, la moisson a été très mauvaise, ce qui fait que les prix ont bien grimpé ! Ils ont pris 20 €/tonne récemment ».