FDSEA 89
Glyphosate interdit: les conséquences pour la ferme Yonne
L’annonce faite par Nicolas Hulot, d’un vote français contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate, sans véritable produit de substitution, fait monter la colère chez nombre d’agriculteurs. C’est pour évoquer le problème, que la FDSEA de l’Yonne a invité les parlementaires départementaux sur une exploitation engagée en agroécologie.
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Mis sur le marché depuis plus de 40 ans, le glyphosate est aujourd’hui l’herbicide le plus utilisé au monde, que ce soit pour la gestion des intercultures, des prairies temporaires, des adventices en culture pérenne, ou encore pour l’élimination des repousses avant semis. L’annonce de son retrait, sans véritable alternative a suscité la colère et l’inquiétude chez nombre d’agriculteurs, notamment chez tous ceux dans le département, engagés dans l’agriculture de conservation. Une troisième voie entre le bio et le conventionnel, qui prône notamment le non labour du sol, alors que l’interdiction du produit impliquerait dans la plupart des cas le retour du labour et ses conséquences : tassement des sols, érosion hydrique, perte de l’activité biologique, etc.. C’est afin de les alerter sur le sujet, que la FDSEA de l’Yonne a invité les parlementaires sur l’exploitation de Thierry Desvaux (SEP de Bord), engagé avec ses associés dans l’agriculture de conservation, depuis 2009. étaient présents : le sénateur Henri de Raincourt ainsi que les députés Michèle Crouzet (LREM) et André Villiers (UDI-LR). Le député Guillaume Larrivé et la sénatrice Noelle Rauscent, retenus par ailleurs, seront reçus cette semaine.
Un outil indispensable
Pour le président de la FDSEA de l’Yonne, Damien Brayotel, l’équation est simple : «le plus gros problème que l’on ait aujourd’hui avec cette interdiction, c’est qu’elle est en train de casser la dynamique qui se met en place dans le département autour de l’agroécologie». Pour son prédécesseur, Francis Letellier, le message est on ne peu plus simple : «la concertation annoncée par le gouvernement n’est pas au rendez-vous». Engagé avec ses associations dans un système d’agriculture de conservation, Thierry Desvaux a rappelé aux parlementaires présents quels en étaient les grands principes : «une agriculture basée sur les fonctionnalités du vivant, en cherchant à copier la nature et qui repose sur trois piliers : la diminution, voire l’arrêt, du travail du sol, la diversité supplémentaire dans la rotation des cultures, ainsi que la couverture permanente du sol. Par ce type d’agriculture, on renforce le volet autofertilité du sol, en y faisant notamment se développer toute une activité vivante ou microbienne». Avec des résultats chiffrables à la clé : «on stocke en moyenne 1 tonne de carbone par ha et par an. Quant à l’activité des vers de terre, nous sommes passés de 300 kg, à plus de 3 tonnes à l’ha». Si le but affiché est bien de diminuer les intrants, voire de les supprimer totalement, comme avec les insecticides cette année, Thierry Desvaux le reconnaît : «le glyphosate est pour nous un outil indispensable et si on nous le retire, ce serait réellement dramatique, même si nous l’utilisons à des doses bien inférieures à celles autorisées, de l’ordre de 2 litres à l’ha».
Une incohérence
Engagé lui aussi dans la même démarche, pour une amélioration de la qualité de l’eau sur le Bassin de la Plaine du Saulce, Franck Pouillot a rappelé les conséquences qu’engendrerait une interdiction de l’herbicide : «à partir du moment où on a des couverts assez importants avant semis, on serait obligés pour les détruire mécaniquement, de retravailler le sol, remettant en cause le principe même de non labour». Arnaud Delestre soulignant pour sa part, la dynamique engagée aujourd’hui, notamment par la Chambre d’agriculture de l’Yonne, pour accompagner ceux qui le souhaitent, vers l’agriculture de conservation : «à ce jour, il n’existe pas de produit de substitution et nous avons besoin d’un delta temps pour parvenir à affiner et créer de la résistance pour peut-être un jour, arriver à se passer de glyphosate, mais aujourd’hui, ce n’est pas possible». Rappelant qu’une centaine d’agriculteurs étaient aujourd’hui engagés dans une agriculture de conservation sur le département, Damien Brayotel tire la sonnette d’alarme : «l’impact sur l’environnement va être pire encore, du fait de cette interdiction. C’est vraiment contreproductif, sans compter les surcoûts que cela va générer. Avec les états Généraux de l’alimentation, on parle de compétitivité, de redonner un peu d’air aux agriculteurs et là, c’est l’effet inverse. On ne peut pas dans le même temps, dire : «on veut vous aider» et nous supprimer les moyens de travailler, c’est incohérent !»
Un outil indispensable
Pour le président de la FDSEA de l’Yonne, Damien Brayotel, l’équation est simple : «le plus gros problème que l’on ait aujourd’hui avec cette interdiction, c’est qu’elle est en train de casser la dynamique qui se met en place dans le département autour de l’agroécologie». Pour son prédécesseur, Francis Letellier, le message est on ne peu plus simple : «la concertation annoncée par le gouvernement n’est pas au rendez-vous». Engagé avec ses associations dans un système d’agriculture de conservation, Thierry Desvaux a rappelé aux parlementaires présents quels en étaient les grands principes : «une agriculture basée sur les fonctionnalités du vivant, en cherchant à copier la nature et qui repose sur trois piliers : la diminution, voire l’arrêt, du travail du sol, la diversité supplémentaire dans la rotation des cultures, ainsi que la couverture permanente du sol. Par ce type d’agriculture, on renforce le volet autofertilité du sol, en y faisant notamment se développer toute une activité vivante ou microbienne». Avec des résultats chiffrables à la clé : «on stocke en moyenne 1 tonne de carbone par ha et par an. Quant à l’activité des vers de terre, nous sommes passés de 300 kg, à plus de 3 tonnes à l’ha». Si le but affiché est bien de diminuer les intrants, voire de les supprimer totalement, comme avec les insecticides cette année, Thierry Desvaux le reconnaît : «le glyphosate est pour nous un outil indispensable et si on nous le retire, ce serait réellement dramatique, même si nous l’utilisons à des doses bien inférieures à celles autorisées, de l’ordre de 2 litres à l’ha».
Une incohérence
Engagé lui aussi dans la même démarche, pour une amélioration de la qualité de l’eau sur le Bassin de la Plaine du Saulce, Franck Pouillot a rappelé les conséquences qu’engendrerait une interdiction de l’herbicide : «à partir du moment où on a des couverts assez importants avant semis, on serait obligés pour les détruire mécaniquement, de retravailler le sol, remettant en cause le principe même de non labour». Arnaud Delestre soulignant pour sa part, la dynamique engagée aujourd’hui, notamment par la Chambre d’agriculture de l’Yonne, pour accompagner ceux qui le souhaitent, vers l’agriculture de conservation : «à ce jour, il n’existe pas de produit de substitution et nous avons besoin d’un delta temps pour parvenir à affiner et créer de la résistance pour peut-être un jour, arriver à se passer de glyphosate, mais aujourd’hui, ce n’est pas possible». Rappelant qu’une centaine d’agriculteurs étaient aujourd’hui engagés dans une agriculture de conservation sur le département, Damien Brayotel tire la sonnette d’alarme : «l’impact sur l’environnement va être pire encore, du fait de cette interdiction. C’est vraiment contreproductif, sans compter les surcoûts que cela va générer. Avec les états Généraux de l’alimentation, on parle de compétitivité, de redonner un peu d’air aux agriculteurs et là, c’est l’effet inverse. On ne peut pas dans le même temps, dire : «on veut vous aider» et nous supprimer les moyens de travailler, c’est incohérent !»
Leur point de vue
André Villiers, député de la 2e circonscription (UDI-LR) :
«Je suis utilisateur de glyphosate et vais me conformer à ce qui se décidera au plan général, mais il faut savoir qu’aujourd’hui, le problème posé à l’agriculteur sera fondamental par rapport à la maitrise des graminées et des adventices dans les champs. Si rien n’est proposé en substitution, on ne peut pas comme ça, agronomiquement, imposer en dehors de toute vérification de l’impact sur la santé, car c’est là le sujet, une décision qui s’appliquerait de manière abrupte, parce que décidée par le ministre de l’environnement. Il faut au moins un accompagnement, c’est indispensable. En tous cas, je suis dans cette affaire, complètement sur la position prise par le ministre de l’agriculture, qui est une position attentive, de prudence et de vérification…»
Michèle Crouzet, députée de la 3e circonscription (LREM) :
«C’est bien de vouloir baisser au maximum l’utilisation de glyphosate, mais pas avec rien en échange. Il faut trouver un accompagnement, car lorsque l’on fait les choses brutalement, ça ne marche pas.
Comme on a pu l’entendre ce matin dans les différents témoignages, c’est qu’il est possible de moins en utiliser.
Et en matière d’innovation, on attend de la recherche, ce qu’elle peut proposer à la place. Il y a des paliers à passer, pour aller tranquillement, vers le retrait du produit, mais brutalement, comme cela, on va droit dans le mur !
Et en même temps, comme cela est irréalisable, ça ne se fait pas ! Mieux vaut aller vers une solution progressive».
«Je suis utilisateur de glyphosate et vais me conformer à ce qui se décidera au plan général, mais il faut savoir qu’aujourd’hui, le problème posé à l’agriculteur sera fondamental par rapport à la maitrise des graminées et des adventices dans les champs. Si rien n’est proposé en substitution, on ne peut pas comme ça, agronomiquement, imposer en dehors de toute vérification de l’impact sur la santé, car c’est là le sujet, une décision qui s’appliquerait de manière abrupte, parce que décidée par le ministre de l’environnement. Il faut au moins un accompagnement, c’est indispensable. En tous cas, je suis dans cette affaire, complètement sur la position prise par le ministre de l’agriculture, qui est une position attentive, de prudence et de vérification…»
Michèle Crouzet, députée de la 3e circonscription (LREM) :
«C’est bien de vouloir baisser au maximum l’utilisation de glyphosate, mais pas avec rien en échange. Il faut trouver un accompagnement, car lorsque l’on fait les choses brutalement, ça ne marche pas.
Comme on a pu l’entendre ce matin dans les différents témoignages, c’est qu’il est possible de moins en utiliser.
Et en matière d’innovation, on attend de la recherche, ce qu’elle peut proposer à la place. Il y a des paliers à passer, pour aller tranquillement, vers le retrait du produit, mais brutalement, comme cela, on va droit dans le mur !
Et en même temps, comme cela est irréalisable, ça ne se fait pas ! Mieux vaut aller vers une solution progressive».