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Cuma

Gagner du temps et de l’argent

Les chantiers de semis étaient au programme de la journée annuelle des Cuma de Côte d’Or. Ces derniers ont illustré les bénéfices du matériel partagé.
Par Aurélien Genest
Gagner du temps et de l’argent
Les cumistes se sont réunis vendredi 8 avril à Barges.
Travailler moins et dépenser moins, c’est possible... en intégrant une coopérative d’utilisation de matériel agricole. L’antenne Côte d’Or de la fédération Cuma Bourgogne l’a rappelé lors de sa journée annuelle des Cuma avec des exposés qui se sont intéressés aux chantiers de semis. «Cette thématique a fait l’objet d’un travail régional» indique le président Frédéric Faurois, «l’étude économique conduite sur les semoirs rapides pour le semis direct ou le semis simplifié laisse apparaître de gros écarts». En guise d’exemple, un agriculteur qui travaille seul et utilise un semoir semis direct à disques 4 mètres mécaniques dépense jusqu’à 69,50€ à l’hectare et consacre 28 minutes de son temps sur cette même surface. S’il était en Cuma, ce même agriculteur ne dépenserait que 29,80 euros pour seulement 15 minutes de travail (gain de temps généré par l’acquisition d’un matériel plus performant comme un semoir pneumatique SD ou TCS 6 mètres). Les bénéfices augmentent pour les cumistes optant pour un assolement commun et une meilleure organisation du travail (27,40€/ha et 12min/ha). «Le matériel est de plus en plus cher et les semoirs ne sont pas une exception. Pour leur largeur, on arrive aujourd’hui aux environs de 10 000 euros du mètre...» relève Frédéric Faurois, rappelant que le partage des charges rend le matériel performant beaucoup plus accessible, le tout en gagnant en efficacité avec des débits de chantier plus importants. «Ceux qui choisissent l’assolement en commun vont encore plus loin» poursuit le président, «en Cuma intégrale, les charges de mécanisation peuvent baisser à 200€/ha, alors qu’un exploitant en individuel peut parfois monter à 500€/ha. La différence est énorme et doit amener des réflexions dans les fermes, à l’heure où la conjoncture économique est très mauvaise». Le président de l’antenne côte d’orienne espère assister à une augmentation du nombre d’adhésions : «nous sommes encore dans un monde assez individualiste. Mais vu la conjoncture actuelle et l’économie en général, adhérer à une Cuma est plus que jamais d’actualité». Lors de cette assemblée, le conseiller machinisme Jérémie Nobs a précisé plusieurs points clés sur le partage de matériels : «Se regrouper permet de mieux rentabiliser du matériel de grande largeur. Pour que cela reste rentable, il faut mettre en place une organisation humaine qui optimise les jours agronomiquement disponibles. Il faut aussi maximiser le potentiel d’hectares semables par an pour un même semoir. Pour ce faire, il est conseillé d’utiliser ce semoir pour les cultures de printemps, mais aussi pour les couverts et les dérobés».
Contact : 03 80 28 81 90.

Assurément gagnant

En plus des avantages liés au matériel partagé, de nombreux services sont proposés au cumistes tout au long de l’année. Sur le plan administratif, 64 assemblées générales de Cuma ont été animées par un animateur de l’antenne, 14 d’entre elles ont même fait appel à la fédération pour envoyer les convocations. L’antenne côte d’orienne accompagne les Cuma sur des questions ponctuelles : 21 coopératives ont été conseillées ou accompagnées l’an passé. Pas moins de 97 simulations de financement et de calculs de prix de revient ont été réalisés lors du dernier exercice. Quatre Cuma ont été aidées dans le montage de dossiers de demandes du fond d’allègement des charges. Sur l’aspect pratique, des banc d’essais sont régulièrement organisés: 43 tracteurs ont bénéficié d’un diagnostic en 2015. Les dates des prochaines sessions ont été dévoilées lors de cette assemblée générale, ces dernières se dérouleront du 13 au 17 juin, du 2 au 4 novembre et du 14 au 18 novembre avec des lieux restant à déterminer. Les agriculteurs intéressés à recevoir l’une de ces journées sont invités à se faire connaître. D’autres rendez-vous sont également sur l’agenda des cumistes, comme des démonstrations de matériels, différents essais, et même diverses formations. Sur le plan évènementiel, la fédération Cuma donne rendez-vous le 27 mai à Aiserey pour «Tech&bio» avec des démonstrations et échanges techniques sur les sols, la fertilisation et la gestion des adventices. L’utilisation d’une écimeuse sera au programme du 7 juin à Ladoix Serrigny, en partenariat avec la Chambre d’agriculture de Côte d’Or. Enfin, sur le plan institutionnel, la Fédération Bourgogne travaille sur la fusion avec la Franche-Comté. «Une fois validé, ce rapprochement sera bénéfique sur de nombreux points, notamment sur l’échange de compétences des techniciens» commente Frédéric Faurois.