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Baigneux-les-Juifs

Foins terminés, place à la moisson

Le Gaec de Toutifaut terminait sa récolte d’herbe la semaine dernière, quelques jours avant de faucher ses premières orges d’hiver.
Par Aurélien Genest
Foins terminés, place à la moisson
Le gel suivi des fortes températures ont quelque peu bouleversé le calendrier.
Il a fait chaud la semaine dernière en Côte-d’Or. Le mercure dépassait les 35°C quand Killian Ehret fauchait la dernière prairie du Gaec de Toutifaut, à Magny-Lambert. «L’herbe montait vite en épiaison, il ne fallait plus tarder» relevait l’apprenti de BPREA habitant le village voisin de Duesme. Constamment à la recherche de fourrages de qualité pour son atelier laitier, le Gaec de Toutifaut, s’y est pris à deux reprises pour récolter. «Nous avons commencé avec le ray-grass le 15 avril, en avance par rapport à nos habitudes. Nous sommes en AOP Époisses et donc  quelque peu limités en concentrés  : nous essayons de récolter très tôt pour avoir des protéines et réduire les achats d’aliments» indique Thierry Perraudin, maître de stage de Killian Ehret et gérant du Gaec.

Économies à réaliser
Les luzernes, fragilisées par le gel et stoppées net dans leur développement, ont été fauchées à partir du 20 avril dans la même logique, sur les 25 hectares de l’exploitation. «Cela nous a permis de faire des deuxièmes coupes dès le 10 juin, juste avant le grand coup de chaud» poursuit Thierry Perraudin, «nous obtenons un total d’environ 5t/ha, dont 3t/ha pour la première coupe, soit la même chose qu’une seule coupe tardive aurait donné, mais avec une meilleure qualité. Les 23% de protéines vont nous permettre de limiter les tourteaux pour nos vaches Simmental et Montbéliardes». La récolte de foin s’est également déroulée en deux étapes, comme l’explique l’éleveur laitier : «la première s’est déroulée très tôt, autour du 1er juin, avec l’espoir d’une repousse rapide. En constatant de faibles tonnages, nous avons préféré arrêter pour recommencer plus tard, il y a une dizaine de jours. Au final, nous avons gagné environ 1t/ha mais certainement perdu en qualité vu les conditions météo... La qualité reste malgré tout nettement plus intéressante qu’en 2016, même si le tonnage est moins important. Un rendement maximal de 4t/ha est obtenu dans plusieurs prés, quand certains secteurs avaient permis d’en récolter 50% de plus l’an passé».

Cap sur l’orge
Rencontrés le 20 juin, les agriculteurs de Magny-Lambert ont très certainement débuté la moisson cette semaine. «Les Esterel et escourgeons tournent très vite» constatait Thierry Perraudin sous le soleil côte-d’orien. Si le gel du printemps n’aurait impacté que très peu ses grandes cultures, les fortes températures actuelles pourraient avoir des conséquences totalement différentes: «un tel coup de chaud n’est jamais bien bon et il ne faudrait pas qu’il dure trop longtemps. L’orge est proche de la maturité et devrait tenir, ce qui n’est pas forcément le cas du blé. Dans les petites terres, le mal est déjà fait. Pour les autres secteurs, la météo des prochains jours sera déterminante». Le Gaec de Toutifaut ne cultive plus de colza suite à l’agrandissement de son cheptel. Davantage de luzerne et de maïs ont fait leur apparition dans l’assolement, afin de satisfaire les besoins alimentaires du troupeau. «Le maïs  est, à cette heure, largement plus beau qu’en 2016 à la même époque» compare Thierry Perraudin, «au 15 juillet l’année dernière, quand nous traitions contre la pyrale, nous pouvions encore facilement passer dans les champs en tracteur. Aujourd’hui, les plantes sont déjà à ce stade. En revanche, les températures et le sec sont très inquiétants, un coup d’eau serait vraiment le bienvenu».