Focus sur l'adaptation au changement climatique

Changement climatique, équipements numériques, attentes sociétales : l’élevage fait face à des mutations d’ampleur et doit s’adapter. À quoi ressemblera son futur ? Le Sommet de l'Élevage se revendique aux avant-postes de ces évolutions. Travail génétique sur les races pour maximiser leur adaptation, pompage solaire pour valoriser des estives, équipements numériques… Des initiatives dessinent déjà les contours de l’élevage de demain. La race Charolaise, à l'honneur cette année, en prend sa part. Comme toutes les races bovines, elle doit s’adapter à des conditions de plus en plus contrastées. « Les années très humides sont difficiles et à l’inverse, les étés sont désormais des périodes où on manque de fourrage », précise Sébastien Cluzel, président du Herd-Book Charolais. Cela implique une gestion plus fine des prairies, l’introduction d’espèces fourragères résistantes et des troupeaux plus rustiques, avec des chargements ajustés.

Création génétique

Pour s’adapter à ces conditions climatiques, le Herd-Book Charolais s’attache à travailler sur la création génétique. « Aujourd’hui, on cherche à faire évoluer les animaux en fonction des attentes des éleveurs, de la filière et des contextes pédoclimatiques auxquels on sera confronté demain », continue Sébastien Cluzel. Pour ça, il apparaît nécessaire d’adapter les critères de sélection pour que les animaux traversent le mieux possible les périodes de sécheresse, de sous-alimentation. Et la Charolaise a des atouts à faire valoir de ce point de vue : « elle a la capacité à valoriser des fourrages très grossiers que l’on peut avoir en période de sécheresse. L’herbe a tendance à monter à l’épi, à devenir plus dure, plus raide. Lors de ces cycles d’austérité, notre race a la grande capacité de perdre du poids en puisant dans ses réserves puis d’en reprendre rapidement quand la saison devient meilleure. » Un bel exemple de résilience à mettre en lumière lors de ce Sommet.