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JA 89

Fin de mandat

A quelques jours de la fin de son mandat, Julien Caillard revient sur les deux années passées à la tête de Jeunes Agriculteurs de l’Yonne.
Par Propos recueillis par Dominique Bernerd
Fin de mandat
Julien Caillard avait été nommé président de JA 89 en mars 2014.
L’Assemblé générale de JA 89 se déroule ce vendredi, au lycée la Brosse, avec pour thème « la réforme territoriale : la région dans le 2e pilier de la PAC » Elle se tiendra, comme le veut la tradition en année électorale, dans l’enceinte du lycée La Brosse. L’occasion de jeter un œil dans le rétroviseur avec son président, Julien Caillard, dont le mandat arrive à son terme, après deux ans d’exercice.

- S’il fallait tirer un bilan à l’issue de ce mandat ?
Julien Caillard : «le projet de mandature était bâti sur l’installation, la communication et le foncier. Concernant ce dernier point, on avait quasiment atteint l’objectif après un an : signature de la charte sur une bonne utilisation du foncier, accueil dans le département de la session nationale sur le foncier, les actions moissons… Sur la communication, en interne notamment, il nous reste encore à travailler, pour faire remonter ou descendre l’info entre les cantons, même si entre temps, on a mis en place notre compte facebook, à l’attention du grand public bien sur, mais aussi des adhérents. Pour ce qui est de la communication extérieure, nous avons été présents sur un plus grand nombre de manifestations ne dehors des classiques comme la Foire Saint-Martin ou la fête JA, comme : la fête du bourru, la fête des vins sur les quais, la foire d’Auxerre, etc. Côté installation, ce n’est pas faute d’avoir travaillé, mais on est forcément déçu : c’est un peu comme pour les bassins de captage, on fait des efforts, mais ce n’est pas forcément payé en retour ! Nous avons aussi travaillé pendant ces deux ans, à reconsolider les comptes et le prochain mandat démarre sur des bases saines, avec un déficit résorbé».

- Voir le nombre d’installation de jeunes divisé de moitié en deux ans, c’est inquiétant ?
«Oui, clairement ! Mais ce devrait être une inquiétude aussi, pour les filières et les coopératives, car quand on ne s’installe plus et qu’on ne renouvelle pas les générations, ce n’est pas bon signe ! Nous avons pourtant toujours maintenu pour cela, des manifestations comme le forum des métiers ou des interventions dans les classes, malgré la baisse des financements du Conseil départemental. Mais l’intérêt pour la profession est toujours la. Il suffit de regarder le nombre de jeunes passant par le point info installation chaque année : plus de 250 ! Après, c’est sur qu’il est de plus en plus compliqué de trouver le financement derrière pour le faire. Par ailleurs, je connais de nombreux jeunes ayant loupé une installation parce que d’autres dans le même temps voulaient s’agrandir. Il y a aussi les incertitudes réglementaires auxquelles on doit faire face, la retraite qui est repoussée. Car il ne faut pas oublier sur ce point que s’il y a moins d’installations, il y a aussi dans le même temps, moins de dépars en retraite. Alors déçu par le résultat en matière d’installation ? Je répondrai par l’affirmative, mais pas par rapport au travail investi et mis en place».

- D’autres déceptions à l’issue de ce mandat ?
«Le fait d’avoir un peu levé le pied sur les formations, même si c’est surtout par manque de candidats. En deux ans, nous avons mis en place des formations comme «les bas volumes, «les semis sous couverts», avec des intervenants identiques à ceux d’autres organismes, comme la Chambre d’agriculture, et pour un coût relevant quasiment de la gratuité, grâce à Vivea, mais il y a eu de nombreux désistements et d’annulations derrière. Déçu également de ne pas avoir travaillé sur les filières, car si chez JA, on défend tout le monde, il aurait été intéressant de nommer un responsable par filière, de sorte d’avoir une personne au top techniquement parlant face aux interlocuteurs que l’on peut être amené à rencontrer sur différents sujets, entre autres, avec les OPA. Si le travail reste à faire sur ce point, la crise a révélé chez nous des gens qui comprennent l’intérêt de s’engager et cela pourra sans doute évoluer».

- Il y a 15 jours se tenait une réunion co-animée par JA et la FDSEA 89, avec les transformateurs et la grande distribution. Est-ce à dire qu’est venu le temps de la concertation et des négociations ?
«Des gens sont venus, ont tendu des perches, il nous faut maintenant prendre rendez-vous. A mes yeux, un délai d’un mois est suffisant pour obtenir des engagements. Au-delà, on retournera les voir, mais sous une autre forme… Tous ceux qui n’ont pas répondu à cette invitation ou ne sont pas venus à cette réunion, pour eux, c’est clair, il y aura sanction ! Mais une réunion comme celle qui s’est tenue à Vincelles, c’est aussi le fruit de notre présence sur le terrain. Il est certain que si on l’avait organisée il y a un an ou deux, avant tout ce qui s’est passé cet été ou plus récemment à Avallon, on n’aurait eu personne !»

- Des raisons d’être fier à l’issue de ce mandat ?
«Fier du travail accompli et fier de l’équipe. Le fait déjà, que l’on ait appris à se connaître, en dehors même parfois, de JA. C’est sur, on aurait voulu s’investir plus encore, mais il y a tellement de choses à faire qu’on a parfois l’impression de n’avoir rien fait!»