Accès au contenu
Médaille du travail

Fidèle à la même exploitation pendant 41 ans

Parcours exemplaire d’un salarié agricole hors pair, demeuré plus de 40 ans chez les mêmes employeurs, qui s’est vu remettre la médaille Grand Or du travail, à l’aube d’une retraite amplement méritée
Par Dominique Bernerd
Fidèle à la même exploitation pendant 41 ans
Didier Boivin s’est vu remettre la médaille Grand Or du travail, par le député de la circonscription, Guillaume Larrivé.
Didier Boivin ne s’imaginait sans doute pas, cet été 1976, en franchissant avec sa mobylette les portes de la ferme de René Faucheux, qu’il se verrait remettre 42 ans plus tard la médaille Grand Or du travail en présence même de celui qui allait, avec son frère Luc, être son employeur quatre décennies durant…
Député, Conseiller départemental, Maire de la commune, agriculteurs, amis… Ils étaient nombreux ce samedi matin en mairie de Courson-les-Carrières, à honorer de leur présence le héros du jour, devenu figure incontournable de cette commune de Forterre et que tout le monde aurait souhaité embaucher, comme l’a rappelé son maire, Jean-Claude Denos : «j’ai tout de suite repéré ses compétences et une fois élu, avais souhaité le récupérer pour la commune. Il fallait avant tout aller voir ses employeurs et les convaincre : «il n’en est pas question ! Tu ne prendras jamais Didier…» La messe était dite, pour le plus grand bonheur de la famille Faucheux !
Bricoleur, dépanneur en tous genres, sachant tout faire, Didier Boivin est vite devenu le «MacGyver» de l’exploitation. Multipliant les stages de formation, pour toujours être au plus près des nouvelles technologies. Affichant même sa photo dans la France Agricole, honoré par un constructeur de matériels pour avoir contribué à l’amélioration d’un nouvel outil. Mais on ne passe pas impunément d’une couleur de tracteur à une autre, rappelle René Faucheux : «quand on a changé de marque j’ai dit au concessionnaire qu’il fallait avant tout convaincre le chauffeur !» On ne fait pas passer Didier du vert au rouge d’un claquement de doigts ! Il n’y a, comme l’a souligné dans son intervention Yves Vecten, agriculteur et Conseiller départemental, «de bons employés que quand il y a de bons patrons» Un adage que la famille Faucheux a toujours su mettre en œuvre, invitant leur employé à être de tous les voyages, à la découverte de nouveaux équipements. Passé ainsi en 40 ans, du tracteur sans cabine à la moiss-batt guidée par GPS, le tout jeune retraité en mesure encore aujourd’hui les conséquences : «j’allais avec eux sur tous les salons et connais beaucoup d’autres collègues qui n’ont jamais eu cette chance là ! J’ai toujours aimé travaillé la terre, avec l’impression d’être tombé au bon moment sur l’exploitation et d’y avoir trouvé une famille» Des mots empreints de force et d’émotion pour cet ancien enfant de l’assistance publique.