Assemblée générale de la FDSEA
«Faites confiance à nos agriculteurs !»
La FDSEA de la Nièvre a tenu jeudi 20 avril son assemblée générale. Devant un parterre de 130 personnes, les dirigeants ont tiré la sonnette d’alarme sur une crise structurelle, économique et morale dont les agriculteurs paient toujours les frais.

«Notre métier ne fait pas de nous des salauds ! Alors nous allons riposter par la convivialité, l’accueil, la transparence, la pédagogie et le respect. Nous ne devons pas laisser le doute s’installer sur nos pratiques. L’activité d’agriculteur s’exerce en plein air, à la vue de tous !». C’est un véritable plaidoyer pour l’agriculture qu’a offert Stéphane Aurousseau, président de la FDSEA de la Nièvre à ses adhérents, lors de l’assemblée générale du syndicat. Environ 130 agriculteurs avaient répondu présents. Réunis dans la salle des fêtes de Saint-Benin d’Azy, ils ont suivi avec attention le déroulement d’une assemblée générale assombrie par le climat de crise actuelle et la défiance grandissante à l’égard de l’agriculture française.
Une crise de confiance
C’est bien cette crise de confiance, et avec elle son lot d’amertume, de découragement et de ressentiment, qui était à l’ordre du jour. La FDSEA avait d’ailleurs organisé une table ronde sur le thème : «Agriculteurs la parole est à nous!», invitant les différents protagonistes à s’exprimer sur le sujet. Animé par Lucie Lecointe, animatrice FDSEA, le débat a tenu toutes ses promesses. Réunis autour de la table: Daniel Barbier, vice-président du Conseil départemental, Sylvain Mathieu, vice-président du Conseil régional, Christian Perceau, président d’Amognes Coeur en Nivernais, Didier Guyon, président de la section grandes cultures de la FDSEA, Emmanuel Bernard, président de la section bovine et Clément Blandin, président des Jeunes Agriculteurs. C’est Emmanuel Bernard qui donnait le ton du débat : «Nous sommes souvent mis en cause sur nos pratiques en général : l’attache des animaux, l’écornage, le bruit...mais ce sont des idées reçues ! On le vit très mal individuellement parce qu’il y a des situations que l’on maîtrise et sur lesquelles on est pourtant mis en doute». Le doute, permanent, sur des pratiques pourtant respectueuses de l’environnement et du bien-être animal, c’est aussi ce qu’a relevé Clément Blandin : «quand des animaux se sauvent, c’est de notre faute, comme toujours, les gens sont de moins en moins patients». De son côté, Didier Guyon évoquait la défiance à l’égard des produits phytosanitaires et l’agressivité qui en découle : «Il n’y a pas une journée sans que l’on subisse des remarques, des coups de klaxon. On est en permanence obligés de se justifier et ça devient très pénible».
Amertume et exaspération
Un climat délétère favorisé et amplifié par les médias. «85 émissions télévisées à charge contre l’agriculture, c’est ce que la FNSEA a relevé pour 2016» devait souligner Lucie Lecointe. Les lendemains de diffusion, les choses se compliquent encore pour les agriculteurs. Et pourtant «nous agriculteurs, travaillons à ciel ouvert», soulignait Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. Sans secret, sans mystère, et pourtant exposés aux critiques les plus virulentes : «Les Vegan veulent convaincre 98% de la population à rattacher leur cause et utilisent à l’excès les images chocs, violant le droit de propriété et employant des méthodes de terroristes». «C’est notre métier, il faut que les gens comprennent ça», enchaînait Didier Guyon, tandis que Lucie Lecointe relevait, chiffres à l’appui, un paradoxe : «Les français sont plutôt attachés à leur agriculture». Et en effet d’après les sondages, 51% des citoyens mangent de la viande et soutiennent la diversité des pratiques. Paradoxe bien français, qui aime, bien châtie bien...
Quid de la restauration collective ?
C’était ensuite au tour des élus de prendre la parole : «C’est un problème de vivre ensemble» pour Daniel Barbier. Les gens ne sont tout simplement «pas assez tolérants», «la société est individualiste» et «radio Caniveau émet 24h/24». Et pourtant «l’alimentation est si variée, la gastronomie française si jalousée» devait souligner plus que l’élu, le bon vivant: «les repas sont aussi des moments de partage, de convivialité». Et Sylvain Mathieu de s’engager à son tour : «personnellement je défends le bio, l’environnement mais j’ai toujours mangé des animaux. J’en ai vu abattre à la ferme et abattu moi-même». Tous ralliés aux côtés des agriculteurs visiblement. Cela n’a pourtant pas empêché le débat de s’échauder, quand il en est venu à la restauration collective. «L’objectif est 50% d’approvisionnement local d’ici 2020». Un objectif moyennement acceptable pour certains.
«La responsabilité plutôt que le principe de précaution»
«On devrait imposer 100% de produits français dans les restaurants collectifs», soulignait Stéphane Aurousseau dans son rapport moral, évoquant notamment l’opération «manger français». «Sur le prix de la viande, notre stratégie c’est le cœur de gamme et il nous faut développer nos débouchés sur le sol français. Dans toutes les cantines de France on veut des produits français». Avec en toile de fond la crise économique, météorologique et sanitaire, Stéphane Aurousseau a rappelé l’urgence de «donner aux agriculteurs les outils afin de réagir et de faire face», préconisant la mise en place d’une réserve de précaution. «Il faut aussi que nos compétences progressent et que les travaux scientifiques, sur l’agronomie et la génétique, retrouvent leurs lettres de noblesse. Nous refusons d’être cantonnés à une agriculture de paysage, nous devons d’abord garantir une capacité à nourrir». Evoquant enfin les relations avec le monde de la chasse, le président de la FDSEA rappelait que l’agriculture devait «rester l’activité prioritaire sur nos territoires». Invitant la population à «faire confiance aux agriculteurs» et ceux-ci à appliquer «la responsabilité plutôt que le principe de précaution».
Une crise de confiance
C’est bien cette crise de confiance, et avec elle son lot d’amertume, de découragement et de ressentiment, qui était à l’ordre du jour. La FDSEA avait d’ailleurs organisé une table ronde sur le thème : «Agriculteurs la parole est à nous!», invitant les différents protagonistes à s’exprimer sur le sujet. Animé par Lucie Lecointe, animatrice FDSEA, le débat a tenu toutes ses promesses. Réunis autour de la table: Daniel Barbier, vice-président du Conseil départemental, Sylvain Mathieu, vice-président du Conseil régional, Christian Perceau, président d’Amognes Coeur en Nivernais, Didier Guyon, président de la section grandes cultures de la FDSEA, Emmanuel Bernard, président de la section bovine et Clément Blandin, président des Jeunes Agriculteurs. C’est Emmanuel Bernard qui donnait le ton du débat : «Nous sommes souvent mis en cause sur nos pratiques en général : l’attache des animaux, l’écornage, le bruit...mais ce sont des idées reçues ! On le vit très mal individuellement parce qu’il y a des situations que l’on maîtrise et sur lesquelles on est pourtant mis en doute». Le doute, permanent, sur des pratiques pourtant respectueuses de l’environnement et du bien-être animal, c’est aussi ce qu’a relevé Clément Blandin : «quand des animaux se sauvent, c’est de notre faute, comme toujours, les gens sont de moins en moins patients». De son côté, Didier Guyon évoquait la défiance à l’égard des produits phytosanitaires et l’agressivité qui en découle : «Il n’y a pas une journée sans que l’on subisse des remarques, des coups de klaxon. On est en permanence obligés de se justifier et ça devient très pénible».
Amertume et exaspération
Un climat délétère favorisé et amplifié par les médias. «85 émissions télévisées à charge contre l’agriculture, c’est ce que la FNSEA a relevé pour 2016» devait souligner Lucie Lecointe. Les lendemains de diffusion, les choses se compliquent encore pour les agriculteurs. Et pourtant «nous agriculteurs, travaillons à ciel ouvert», soulignait Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. Sans secret, sans mystère, et pourtant exposés aux critiques les plus virulentes : «Les Vegan veulent convaincre 98% de la population à rattacher leur cause et utilisent à l’excès les images chocs, violant le droit de propriété et employant des méthodes de terroristes». «C’est notre métier, il faut que les gens comprennent ça», enchaînait Didier Guyon, tandis que Lucie Lecointe relevait, chiffres à l’appui, un paradoxe : «Les français sont plutôt attachés à leur agriculture». Et en effet d’après les sondages, 51% des citoyens mangent de la viande et soutiennent la diversité des pratiques. Paradoxe bien français, qui aime, bien châtie bien...
Quid de la restauration collective ?
C’était ensuite au tour des élus de prendre la parole : «C’est un problème de vivre ensemble» pour Daniel Barbier. Les gens ne sont tout simplement «pas assez tolérants», «la société est individualiste» et «radio Caniveau émet 24h/24». Et pourtant «l’alimentation est si variée, la gastronomie française si jalousée» devait souligner plus que l’élu, le bon vivant: «les repas sont aussi des moments de partage, de convivialité». Et Sylvain Mathieu de s’engager à son tour : «personnellement je défends le bio, l’environnement mais j’ai toujours mangé des animaux. J’en ai vu abattre à la ferme et abattu moi-même». Tous ralliés aux côtés des agriculteurs visiblement. Cela n’a pourtant pas empêché le débat de s’échauder, quand il en est venu à la restauration collective. «L’objectif est 50% d’approvisionnement local d’ici 2020». Un objectif moyennement acceptable pour certains.
«La responsabilité plutôt que le principe de précaution»
«On devrait imposer 100% de produits français dans les restaurants collectifs», soulignait Stéphane Aurousseau dans son rapport moral, évoquant notamment l’opération «manger français». «Sur le prix de la viande, notre stratégie c’est le cœur de gamme et il nous faut développer nos débouchés sur le sol français. Dans toutes les cantines de France on veut des produits français». Avec en toile de fond la crise économique, météorologique et sanitaire, Stéphane Aurousseau a rappelé l’urgence de «donner aux agriculteurs les outils afin de réagir et de faire face», préconisant la mise en place d’une réserve de précaution. «Il faut aussi que nos compétences progressent et que les travaux scientifiques, sur l’agronomie et la génétique, retrouvent leurs lettres de noblesse. Nous refusons d’être cantonnés à une agriculture de paysage, nous devons d’abord garantir une capacité à nourrir». Evoquant enfin les relations avec le monde de la chasse, le président de la FDSEA rappelait que l’agriculture devait «rester l’activité prioritaire sur nos territoires». Invitant la population à «faire confiance aux agriculteurs» et ceux-ci à appliquer «la responsabilité plutôt que le principe de précaution».
Repères
Une activité dense en 2016
L’activité de la FDSEA de la Nièvre a été riche et dense en 2016, marquée par de nombreuses interventions et actions sur le territoire. Le syndicat a travaillé sur la reconnaissance des zones calamités dans le département. Un vaste chantier pour lequel 7 M€ ont pu être obtenus pour la Nièvre, dont 1M€ pour faire face au blocage des animaux du à la FCO. Le dossier chasse a également mobilisé les animateurs, tout comme les actions de communication. Fermes ouvertes, interventions dans les collèges, fête de la Moisson, participation au Téléthon et campagne de communication sur le Manger français.
Une pensée pour Xavier Beulin
L’émotion était également au rendez-vous lorsqu’a été évoquée la mémoire de Xavier Beulin. « Qu’une organisation comme la nôtre perde son leader est un vrai traumatisme. Xavier avait une conception très intelligente de la responsabilité », notait Stéphane Aurousseau, rejoint dans son hommage par Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA : « C’est une chance d’avoir travaillé avec un visionnaire comme Xavier. C’était quelqu’un qui déléguait et faisait confiance, un vrai capitaine. » Avant d’évoquer la mémoire de Bernard Martin, entré en 1972 à la FNSEA, ancien membre de Chambre, président de la Safer et agriculteur à Saint-Agnan, « un homme de valeur, toujours disponible, dont la stature en inspirait aux autres ».
L’activité de la FDSEA de la Nièvre a été riche et dense en 2016, marquée par de nombreuses interventions et actions sur le territoire. Le syndicat a travaillé sur la reconnaissance des zones calamités dans le département. Un vaste chantier pour lequel 7 M€ ont pu être obtenus pour la Nièvre, dont 1M€ pour faire face au blocage des animaux du à la FCO. Le dossier chasse a également mobilisé les animateurs, tout comme les actions de communication. Fermes ouvertes, interventions dans les collèges, fête de la Moisson, participation au Téléthon et campagne de communication sur le Manger français.
Une pensée pour Xavier Beulin
L’émotion était également au rendez-vous lorsqu’a été évoquée la mémoire de Xavier Beulin. « Qu’une organisation comme la nôtre perde son leader est un vrai traumatisme. Xavier avait une conception très intelligente de la responsabilité », notait Stéphane Aurousseau, rejoint dans son hommage par Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA : « C’est une chance d’avoir travaillé avec un visionnaire comme Xavier. C’était quelqu’un qui déléguait et faisait confiance, un vrai capitaine. » Avant d’évoquer la mémoire de Bernard Martin, entré en 1972 à la FNSEA, ancien membre de Chambre, président de la Safer et agriculteur à Saint-Agnan, « un homme de valeur, toujours disponible, dont la stature en inspirait aux autres ».