Faire plier la distorsion

Près d'une vingtaine de tracteurs étaient présents pour répondre à l'appel à manifester de la FDSEA 58 et des JA 58 face aux accords du Mercosur, le 26 septembre à Nevers.

De ce contexte, Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, sourit sans pour autant s'en amuser. « Nous sommes presque en pèlerinage ! En effet, nous sommes au même endroit, pour les mêmes revendications, qu'en 2024. Ensuite, nous allons inaugurer la nouvelle cité administrative avec quelques bennes car manifestement nous ne sommes pas entendus à hauteur de ce qu'il faudrait ».

Des demandes claires

Pour lui, le temps n'est donc plus à rire mais bien à acter : « il n'y a pas de prise de conscience de l'ampleur de l'exaspération générale face à l'incohérence continue de certaines décisions qui a des conséquences. Actuellement, nous ne pouvons plus être compétitifs puisque les productions sont indexées sur les cours mondiaux mettant en compétition les exploitants français bordés par des normes face aux autres qui eux n'ont peu ou prou de carcan réglementaire. De ce fait, nous avons deux demandes claires au niveau départemental. La première est la mise en place d'une réunion d'urgence pour les productions végétales réunissant l'État, les banques, les assureurs, la MSA, les organismes stockeurs… afin de faire un état des lieux et pour viser un allègement des charges pour les situations critiques. Et, malheureusement, il y en a beaucoup. Le second élément est de faire venir le nouveau président du Conseil régional dans une exploitation céréalière nivernaise afin qu'il se rende compte de la situation. Car c'est lui qui gère la redistribution des budgets notamment sur l'installation… il doit comprendre que les actions ont des conséquences ». De son côté, Cyrille Forest, président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre, présent au barrage filtrant à Varennes-Vauzelles, explique : « la Chambre est là en soutien pour tous les agriculteurs et toutes les agricultures. Et, aujourd'hui, il n'est plus acceptable d'en demander toujours plus aux agriculteurs en matière de réglementation tout en important des produits qui ne respectent pas le même cadre. Il y a une distorsion et il faut qu'elle s'arrête. Cette action doit permettre de mobiliser les députés afin qu'ils remontent la situation au Président de la République pour qu'il se positionne enfin clairement sur les accords du Mercosur. Ensuite, ce moment particulier peut montrer aux eurodéputés l'importance de leur fermeté pour les clauses miroirs ». Il conclut : « Nous ne lâchons rien et nous travaillerons toujours à la protection des consommateurs et au bien vivre des agriculteurs ». Pour rappel, outre le barrage filtrant positionné sur l'A77 à Varennes-Vauzelles, des visites pour contrôler la provenance des denrées alimentaires ont été réalisées dans diverses enseignes de distribution par des délégations des deux groupes syndicaux. Si l'adage « on prend les mêmes et on recommence » pourrait être à propos, il semble surtout être le témoin d'une situation enlisée depuis un an…