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Parc

Facile quand on est à l’extérieur !

La radicalisation de plus en plus perceptible sur le projet de parc est due en grande partie à un manque d’explications.
Par JLB
Facile quand on est à l’extérieur !
Le parc doit revenir à la commande initiale, à savoir celle de l’observation de la forêt feuillue.
Pourquoi tant d’incompréhension entre les partisans et les opposants du parc ? Chacun est pourtant animé par la même bonne intention : celle  de développer son territoire.
L’explication vient justement d’un manque d’explications.

Le cœur est une zone de contraintes
Le hiatus vient de l’amalgame qui est fait sur l’aire du futur parc. Certes les trois zones (adhésion, cœur et réserve) sont bien évoquées lors des consultations successives mais on ne classe pas les réponses en fonction de leur origine géographique. Il en est de même lorsque la parole est donnée aux individus qui s’expriment sur les médias.
Or, il ne fait aucun doute qu’un parc national c’est déjà, en zone de cœur et de réserve, une somme de contraintes réglementaires codifiées dans le code de l’environnement et qui peuvent être aggravées par la charte à écrire. Qui accepterait de se laisser priver de liberté sans réagir, a fortiori lorsque celle-ci touche à son activité professionnelle ?
Le sophisme est de faire croire que le zonage repose sur une sérieuse expertise scientifique en pontifiant sur la «continuité écologique» et les «impératifs de conservation de la biodiversité».
Les agriculteurs, les propriétaires et les acteurs économiques en général qui sont directement concernés, c’est-à-dire ceux qui sont dans le cœur, ne veulent plus s’en entendre conter. Ils refusent cette dialectique incompréhensible où il n’est jamais question d’économie, si ce n’est dans de vagues projets agro-touristiques. Ils ont fait connaître leur position lors de la dernière assemblée du GIP puisqu’ils ont voté à l’unanimité contre le rapport de prise en considération. Le manque d’argumentation des promoteurs du parc laisse alors le champ libre à des considérations à l’emporte-pièce du style: «le territoire se meurt, c’est une chance à saisir».
Cet avis est respectable mais plus que discutable lorsqu’il émane de personnes domiciliées à l’extérieur du cœur ou qui ne subiront aucune contrainte.
En réclamant «0» hectare dans le cœur, les agriculteurs et les organisations syndicales majoritaires qui les représentent, expriment la volonté de préserver un espace de liberté qui se restreint chaque jour.

Revenir au projet de départ
Pourquoi ce parc doit-il stériliser 3000 hectares de forêt et mettre sous cloche plus de 73 000 hectares de bois et terres supplémentaires pour exister ? C’est plus de 7 fois la surface de Paris ! Certes la zone est quasi désertique mais il y a de l’activité économique et de nombreux villages (d’ailleurs bizarrement exclus du cœur sans se soucier de la valeur patrimoniale qui est censée être un critère de classement…). Non, ces périmètres ne sont pas pertinents, ils sont le fruit d’élucubrations de quelques savants, ou de transactions politiques. Les acteurs de terrain pourront-ils enfin co-construire autrement que par des consultations tronquées ?
C’est ce que propose la profession agricole, c’est ce que demandent tous les acteurs économiques, et c’est ce qu’attendent  les élus de plus en plus perplexes face à cette gouvernance musclée aux ordres d’une commande supérieure !
Puisque nous sommes dans l’attente de la validation de l’approbation par l’Etat du rapport de prise en considération du projet de parc, espérons que ces demandes légitimes seront bien prises en considération. Il est encore temps de changer de chemin pour rejoindre celui du bon sens et de la concertation, mais c’est au guide de le faire à savoir à la ministre de l’Écologie qui a déjà été sollicitée à plusieurs reprises par des élus locaux de Côte d’Or et Haute-Marne pour se prononcer sur ce dossier. Et pourquoi ne viendrait-elle pas sur le terrain s’interrogent aussi les responsables syndicaux.