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Cultures

être plus malin que les corbeaux

La profession invite les exploitants à signaler tout dégât de corbeaux freux dans leurs champs. La possibilité de pouvoir réguler les populations est en jeu.
Par Aurélien Genest
être plus malin que les corbeaux
( Crédit photo : D.Gest, FNC )
Le corbeau est actuellement classé nuisible : et bien qu’il le reste ! Ce classement est nécessaire pour réguler les populations de diverses façons. La profession invite les agriculteurs à signaler systématiquement sa présence et ses dégâts dans leurs champs, car l’ensemble des attestations permettra de maintenir ce précieux classement nuisible remis en cause tous les trois ans au niveau national.

Des déclarations peuvent être envoyées à l’Association départementale des piégeurs de Côte d’Or, à la mairie de Fleurey-sur-Ouche (21410, à l’attention de l’ADPCO21). Chaque déclaration doit bien comporter le nom et l’adresse de l’agriculteur, la date, la culture concernée, la commune sur laquelle les dommages sont constatés et le montant des dégâts après contrôle d’une personne agréée tels qu’un maire ou
un technicien d’un organisme stockeur.

Dégâts récurrents
Le «dossier» corbeaux s’apprête à refaire parler de lui à l’approche des semis de printemps. «Nous avons principalement trois types de cultures régulièrement touchées avec le tournesol, le pois et le maïs» indique Laurent Garnier. Cet agriculteur d’Epernay-sous-Gevrey se rappelle avoir re-semé des parcelles de tournesol : «les corbeaux peuvent détruire certains champs dans leur intégralité, ils s’attaquent aux graines et aux plantules. Tout dépend de leur hébergement naturel, ils affectionnent tout particulièrement les grands parcs et châteaux, les grandes allées d’arbres le long des routes et des cours d’eau qui représentent de grandes possibilités de nidification. Dès lors que les semoirs seront sortis, nous allons voir arriver les corbeaux, c’est un problème récurrent. Je connais des agriculteurs de la plaine qui ont dû re-semer trois fois de suite lors d’une même année. Nous apprenons ce genre d’informations par hasard, au fil des discussions : il y a des situations encore plus extrêmes, avec l’abandon des cultures, car il n’y a plus de rentabilité si les semis sont trop tardifs. Dans tous les cas, une lutte contre ces ravageurs s’impose. Le classement nuisible des corbeaux est obligatoire pour assurer une régulation des populations et donc une production agricole».

Point réglementaire sur le tir (armes à feu et arc)

Le tir du corbeau freux est possible, sans formalité particulière, entre la date de clôture générale de la chasse et le 31 mars inclus. Cette période peut être étendue du 1er avril jusqu’au 10 juin, si aucune autre solution satisfaisante n’est possible. Une autorisation individuelle du préfet est alors nécessaire. Le tir du corbeau freux est également envisageable du 11 juin au 31 juillet, si aucune autre solution satisfaisante n’est possible et exclusivement pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles. Une autorisation individuelle du préfet est également nécessaire. Dans tous les cas, le tir dans les nids est interdit. Le tir doit être réalisé sans être accompagné de chien, dans l’enceinte de la corbeautière ou à poste fixe matérialisé de main d’homme en dehors de la corbeautière (source : DDT). A noter que les demandes de destruction doivent être justifiées, notamment du 11 juin au 31 juillet, période pour laquelle les motifs doivent être plus argumentés et étayés par rapport aux dégâts occasionnés.

A noter également : l’arrêté préfectoral du 15 juin 1999 interdit l’usage des armes à feu dans certains périmètres, notamment en zones urbaines. Concernant leur usage pour la destruction de certaines espèces classées nuisibles, l’article 4 de cet arrêté introduit une dérogation. Dans le cadre de cette dérogation, il est permis aux propriétaires, sur leurs propres fonds, de détruire certaines espèces classées nuisibles. L’avis du maire est nécessaire et les interventions ne peuvent être exécutées que sous le contrôle des agents de police municipale ou des lieutenants de louveterie territorialement compétents.