AG du Gaby
État des lieux de la Bio dans l’Yonne
L’Assemblée Générale du Groupement des Agrobiologistes de l’Yonne s’est déroulée le 13 février dernier, dans un contexte de hausse sans précédent des marchés. Un changement d’échelle au cœur des débats de l’après-midi.
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Les chiffres historiques enregistrés au cours de l’année écoulée concernant la production bio, avec une SAU atteignant désormais à l’échelle nationale, 5,7%, pour plus de 32 000 exploitations engagées. Un changement d’échelle évoqué par le Vice-président du Gaby, Christian Baqué, faisant lecture du rapport moral de l’association : «cette rapide et massive montée en puissance de la bio, que nous appelions de nos vœux et à laquelle nous travaillons depuis si longtemps, compte cependant bien des aspects inquiétants et révèle bien des paradoxes, à commencer par celui que constitue le contraste entre l’explosion de la bio comme phénomène de société et mode de consommation et d’autre part, l’incroyable dysfonctionnement des politiques publiques en matière de développement de l’AB…» Avec en toile de fond, le risque selon Christian Baqué, «de voir l’agriculture bio, ses productions et ses filières, prises en charge par des acteurs économiques et financiers puissants et indépendants, à même de peser lourdement sur les orientations du développement…»
Également dans le viseur du Vice-président du Gaby, le retard des Pouvoirs publics dans la gestion jugée «catastrophique», des aides bio : «qu’il s’agisse du versement sans cesse retardé des aides 2015 ou de l’assèchement prévu dès 2018, de l’enveloppe régionale dédiée aux aides conversion bio et maintien. Un manque d’anticipation des besoins et la pénurie de moyens qu’elle a provoquée, qui affectent très directement la santé, voire la survie financière de nombre d’exploitations bio. C’est aussi un signe négatif adressé à ceux des paysans encore nombreux, qui réfléchissent à un projet de conversion. Quelle que soit la qualité du travail de sensibilisation et d’accompagnement fourni par nos techniciens, il ne peut pallier l’absence de visibilité et l’insécurité que génère une telle situation…»
Les prix restent élevés en lait
Comme en conventionnel, la campagne en viticulture dans l’Yonne, aura été difficile, conséquence d’un épisode de gel important et d’une forte pression mildiou. Plusieurs viticulteurs en grande difficulté ont été amenés à traiter avec un produit de synthèse, repassés depuis pour les vendanges, en 1ère année de reconversion. Des conditions qui n’ont pas empêché deux domaines d’effectuer une démarche de conversion en 2016. La filière viande pour sa part affiche un manque de visibilité suite à la vague de nouvelles conversions et les prix des bovins restent proches du conventionnel. Prix en hausse en revanche pour le porc. Pour le secteur volailles, inquiétudes sur l’impact qu’auront sur les petits élevages, les mesures de biosécurité prises pour lutter contre la grippe aviaire.
En lait, les prix restent élevés (420 €/1000 l en 2016), la croissance de la consommation qui se poursuit, suffisant à absorber les volumes issus des conversions. Le secteur du maraîchage pour sa part, n’a pas été épargné par les conditions climatiques, les pluies et le manque de soleil du printemps ralentissant l’implantation et la pousse des légumes. Un secteur qui reste néanmoins attractif, principalement pour les néo ruraux mais les installations abouties demeurent assez peu nombreuses, du fait notamment d’un accès au foncier toujours très difficile.
Une SAU en hausse de 9% sur le département
Rendements largement sous la moyenne pour ce qui est des Grandes Cultures, pois et féveroles étant le plus impactés. Certaines productions s’en sortent un peu mieux (secteur séchant, luzerne), voire très bien (soja en plaine irrigué). Des rendements très bas qui ont eu pour avantage de maintenir les prix du marché, en dépit des nouvelles conversions. Le contexte reste incertain, même si une meilleure visibilité sur les prix et les aides pourrait faire exploser les surfaces converties.
Au 31 décembre 2016, on comptait 290 fermes bio sur le département (+ 7% par rapport à 2015), pour une SAU bio ou conversion de 22 244 ha (+ 9%). La part relative de l’agriculture biologique dans le département, représentant désormais 5% de la SAU et 8,7% des exploitations. La ferme bio icaunaise se répartissant principalement entre : grandes cultures (107 fermes), polyculture élevage (88 fermes), viticulture (45 domaines), maraîchage (29 exploitations), arboriculture et petits fruits (10).
Également dans le viseur du Vice-président du Gaby, le retard des Pouvoirs publics dans la gestion jugée «catastrophique», des aides bio : «qu’il s’agisse du versement sans cesse retardé des aides 2015 ou de l’assèchement prévu dès 2018, de l’enveloppe régionale dédiée aux aides conversion bio et maintien. Un manque d’anticipation des besoins et la pénurie de moyens qu’elle a provoquée, qui affectent très directement la santé, voire la survie financière de nombre d’exploitations bio. C’est aussi un signe négatif adressé à ceux des paysans encore nombreux, qui réfléchissent à un projet de conversion. Quelle que soit la qualité du travail de sensibilisation et d’accompagnement fourni par nos techniciens, il ne peut pallier l’absence de visibilité et l’insécurité que génère une telle situation…»
Les prix restent élevés en lait
Comme en conventionnel, la campagne en viticulture dans l’Yonne, aura été difficile, conséquence d’un épisode de gel important et d’une forte pression mildiou. Plusieurs viticulteurs en grande difficulté ont été amenés à traiter avec un produit de synthèse, repassés depuis pour les vendanges, en 1ère année de reconversion. Des conditions qui n’ont pas empêché deux domaines d’effectuer une démarche de conversion en 2016. La filière viande pour sa part affiche un manque de visibilité suite à la vague de nouvelles conversions et les prix des bovins restent proches du conventionnel. Prix en hausse en revanche pour le porc. Pour le secteur volailles, inquiétudes sur l’impact qu’auront sur les petits élevages, les mesures de biosécurité prises pour lutter contre la grippe aviaire.
En lait, les prix restent élevés (420 €/1000 l en 2016), la croissance de la consommation qui se poursuit, suffisant à absorber les volumes issus des conversions. Le secteur du maraîchage pour sa part, n’a pas été épargné par les conditions climatiques, les pluies et le manque de soleil du printemps ralentissant l’implantation et la pousse des légumes. Un secteur qui reste néanmoins attractif, principalement pour les néo ruraux mais les installations abouties demeurent assez peu nombreuses, du fait notamment d’un accès au foncier toujours très difficile.
Une SAU en hausse de 9% sur le département
Rendements largement sous la moyenne pour ce qui est des Grandes Cultures, pois et féveroles étant le plus impactés. Certaines productions s’en sortent un peu mieux (secteur séchant, luzerne), voire très bien (soja en plaine irrigué). Des rendements très bas qui ont eu pour avantage de maintenir les prix du marché, en dépit des nouvelles conversions. Le contexte reste incertain, même si une meilleure visibilité sur les prix et les aides pourrait faire exploser les surfaces converties.
Au 31 décembre 2016, on comptait 290 fermes bio sur le département (+ 7% par rapport à 2015), pour une SAU bio ou conversion de 22 244 ha (+ 9%). La part relative de l’agriculture biologique dans le département, représentant désormais 5% de la SAU et 8,7% des exploitations. La ferme bio icaunaise se répartissant principalement entre : grandes cultures (107 fermes), polyculture élevage (88 fermes), viticulture (45 domaines), maraîchage (29 exploitations), arboriculture et petits fruits (10).
La bio change d’échelle
La bio connaît une croissance historique en France, avec un marché à plus de 7 milliards € en fin d’année 2016. Elle est désormais bien ancrée dans le quotidien des Français et les derniers chiffres enregistrés par l’Observatoire de l’Agence BIO, dépassent toutes les prévisions établies, avec une hausse, tous circuits confondus, y compris en restauration collective, d’environ + 20% en seulement un an. Près de 9 Français sur 10 (89%), en ont consommé en 2016 et près de 7 sur 10 (69%) disent même consommer régulièrement bio, c’est à dire au moins une fois par mois.
Face à cette demande en forte expansion, la production bio monte en puissance, pour atteindre elle aussi des niveaux historiques. Fin 2016, on comptait ainsi un total de 47 185 opérateurs exerçant des activités bio sur le territoire, dont 32 326 exploitants agricoles bio (+ 12% par rapport à 2015). Les surfaces consacrées à la Bio connaissent également une croissance exceptionnelle. Plus de 1,5 millions d’ha sont engagés en bio à fin 2016 (dont 33% en conversion), soit une augmentation de + 16%, atteignant désormais 5,7% de la SAU nationale.
Si les Français accordent de nombreux bénéfices à l’agriculture biologique et à ses produits, ils sont également nombreux (75%), à penser que les produits biologiques sont source d’emplois. Des chiffres confirmés par la réalité, puisque l’agriculture bio génère en moyenne de l’ordre de 60% de main d’œuvre supplémentaire par rapport à l’agriculture conventionnelle. À la fin du premier semestre 2016, l’on comptait ainsi, plus de 70 000 emplois directs dans les fermes en équivalent temps plein, 30 000 emplois directs pour la transformation et la distribution de produits bio, 2 000 emplois pour les actions de contrôles spécifiques à la bio, recherche et formation, développement, services administratifs.
A l’échelle de l’Union Européenne, La France représentait fin 2015 : 12% des 11,2 millions d’ha cultivés en bio (3e position), pour 11% des 268 665 fermes bio et 20% des achats de produits bio au sein de l’UE (2e position). Elle était le 1er pays pour les poulets de chair, 2e pays pour les vaches allaitantes, les porcs, le lait de vache, les œufs, les oléagineux, 3e pays pour les céréales, le vin, le miel et le lait de chèvre, ainsi que le 4e pays pour les légumes.
Face à cette demande en forte expansion, la production bio monte en puissance, pour atteindre elle aussi des niveaux historiques. Fin 2016, on comptait ainsi un total de 47 185 opérateurs exerçant des activités bio sur le territoire, dont 32 326 exploitants agricoles bio (+ 12% par rapport à 2015). Les surfaces consacrées à la Bio connaissent également une croissance exceptionnelle. Plus de 1,5 millions d’ha sont engagés en bio à fin 2016 (dont 33% en conversion), soit une augmentation de + 16%, atteignant désormais 5,7% de la SAU nationale.
Si les Français accordent de nombreux bénéfices à l’agriculture biologique et à ses produits, ils sont également nombreux (75%), à penser que les produits biologiques sont source d’emplois. Des chiffres confirmés par la réalité, puisque l’agriculture bio génère en moyenne de l’ordre de 60% de main d’œuvre supplémentaire par rapport à l’agriculture conventionnelle. À la fin du premier semestre 2016, l’on comptait ainsi, plus de 70 000 emplois directs dans les fermes en équivalent temps plein, 30 000 emplois directs pour la transformation et la distribution de produits bio, 2 000 emplois pour les actions de contrôles spécifiques à la bio, recherche et formation, développement, services administratifs.
A l’échelle de l’Union Européenne, La France représentait fin 2015 : 12% des 11,2 millions d’ha cultivés en bio (3e position), pour 11% des 268 665 fermes bio et 20% des achats de produits bio au sein de l’UE (2e position). Elle était le 1er pays pour les poulets de chair, 2e pays pour les vaches allaitantes, les porcs, le lait de vache, les œufs, les oléagineux, 3e pays pour les céréales, le vin, le miel et le lait de chèvre, ainsi que le 4e pays pour les légumes.