Jeunes Agriculteurs
«Et vous, que faites vous pour l’agriculture?»
Au menu de l’assemblée générale de JA 89 cette année, une table ronde réunissant des élus de différentes collectivités et de tous bords politiques, avec pour thème majeur cette question simple : «que faites vous, que pouvez vous et que voulez vous faire pour l’agriculture ?»
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Année électorale oblige, c’est dans l’amphithéâtre du lycée la Brosse que s’est déroulée cette année l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de l’Yonne, réunis le matin même pour élire de nouveaux administrateurs. Comme à l’habitude, de nombreux élus du territoire et représentants d’OPA étaient présents l’après-midi pour assister aux travaux. Avec toujours l’installation et le renouvellement des générations pour fil conducteur. Des installations qui sont en baisse depuis plusieurs années, ce qui n’est pas sans inquiéter, comme l’a rappelé Xavier Drothier, en charge du sujet à JA 89 pendant trois ans : «le problème dans le département est que l’on compte trois cédants pour un seul installé et même pire parfois. Une agriculture avec moins d’agriculteurs, pourquoi pas ? Mais on n’aura surement pas la même dynamique sur les territoires et au final, mas la même valorisation économique…» Si 200 porteurs de projets sont passées par le point info installation cette année, ils ne sont qu’une cinquantaine à s’être installés, dont la moitié en dispositif aidé. Une aide dont la moyenne dans le département, avoisine 18 K€ et réservée à tous ceux ayant au moins le niveau 4, comme le rappelle le président des JA de l’Yonne, Julien Caillard : «on veut avant tout des installations qui soient viables et transmissibles…»
Etre proactif et monter des projets sont un peu la marque de fabrique des Jeunes Agriculteurs qui le prouvent une nouvelle fois, en ayant répondu à un appel à projet de la région sur la protection de l’eau. Avec pour objectif, d’installer en zone de bassin de captage, sur la Plaine du Saulce, un éleveur, pour améliorer la problématique de l’eau. Et ce n’est pas si simple, affirme Julien Caillard : «il en faut du courage dans le contexte actuel, pour installer un jeune éleveur au milieu de céréaliers. Le contexte n’est pas bon, mais on y croit ! Il faudra derrière que l’administration nous aide, l’agglomération de l’auxerrois aussi et s’engagent à lui assurer des débouchés. Vous voulez une meilleure eau à Auxerre ? Mangez la viande qui pâture sur le bassin de captage !» Un modèle qui selon le président de JA 89, pourrait se décliner un peu partout : «il pourrait être reconductible dans les 32 bassins existant dans le département et si c’est bien mené, pourrait être une solution pour, à la fois installer un jeune et améliorer la qualité de l’eau. Tout le monde serait gagnant…»
Construire ensemble des projets pour construire l’agriculture
Que peuvent les élus, quelle que soit leur place dans le territoire, pour venir en aide à l’agriculture… ? La question a servi de fil conducteur aux débats qui ont conclu l’assemblée. Pour Denis Roycourt, en charge de l’environnement et du développement durable à la Communauté de communes de l’Auxerrois : «vous êtes des partenaires qui nous intéressent particulièrement car si nous ne parvenons pas à nous entendre et avoir des accords contractuels gagnant/gagnant, la qualité de notre eau sera fortement remise en question. Nous avons très peu d’outils aujourd’hui, sauf à en inventer en se mettant d’accord avec vous…» Conseillère régionale et maire de Saint-Sauveur, Dominique Verien, rappelle les modifications apparues dans le cheminement des aides : «qui aujourd’hui passent plus par des appels à projet et non plus par le fait qu’on soit éligible ou non à une aide, en fonction de critères. On est plus à un concours qu’à un examen et même avec la moyenne, ce n’est pas pour ça que vous serez retenu ! C’est vraiment une autre vision…»
Très vite, le débat s’oriente autour des circuits courts et de l’approvisionnement local. Et la conseillère régionale Muriel Vergès lance une piste : «il faut aussi que dans les investissements des lycées, on ait des lieux de production permettant au mieux d’intégrer des circuits courts, notamment des légumeries, qui permettraient l’accès à des produits bruts et pouvoir les traiter, tout en respectant les normes sanitaires…» Luc Jacquet, maire de Fouronnes et ancien président de JA 89 se veut pragmatique : «un entrepreneur quelqu’il soit, ne va pas produire quel que chose qui ne se vend pas ! Donc c’est à vous, à chacun, de trouver ce que vous pouvez et voulez faire et chercher le débouché. Il ne va pas venir tout seul ! Vous êtes des chefs d’entreprise, vous n’êtes pas des moutons de panurge…» Loïc Guyard pour sa part, appelant à plus de concertation en amont : «dès qu’une collectivité a un projet qui touche à l’agriculture, il ne faut pas avoir peur de mouiller la profession agricole ! Si on arrive à construire ensemble des projets, on arrivera à construire notre agriculture…»
Etre proactif et monter des projets sont un peu la marque de fabrique des Jeunes Agriculteurs qui le prouvent une nouvelle fois, en ayant répondu à un appel à projet de la région sur la protection de l’eau. Avec pour objectif, d’installer en zone de bassin de captage, sur la Plaine du Saulce, un éleveur, pour améliorer la problématique de l’eau. Et ce n’est pas si simple, affirme Julien Caillard : «il en faut du courage dans le contexte actuel, pour installer un jeune éleveur au milieu de céréaliers. Le contexte n’est pas bon, mais on y croit ! Il faudra derrière que l’administration nous aide, l’agglomération de l’auxerrois aussi et s’engagent à lui assurer des débouchés. Vous voulez une meilleure eau à Auxerre ? Mangez la viande qui pâture sur le bassin de captage !» Un modèle qui selon le président de JA 89, pourrait se décliner un peu partout : «il pourrait être reconductible dans les 32 bassins existant dans le département et si c’est bien mené, pourrait être une solution pour, à la fois installer un jeune et améliorer la qualité de l’eau. Tout le monde serait gagnant…»
Construire ensemble des projets pour construire l’agriculture
Que peuvent les élus, quelle que soit leur place dans le territoire, pour venir en aide à l’agriculture… ? La question a servi de fil conducteur aux débats qui ont conclu l’assemblée. Pour Denis Roycourt, en charge de l’environnement et du développement durable à la Communauté de communes de l’Auxerrois : «vous êtes des partenaires qui nous intéressent particulièrement car si nous ne parvenons pas à nous entendre et avoir des accords contractuels gagnant/gagnant, la qualité de notre eau sera fortement remise en question. Nous avons très peu d’outils aujourd’hui, sauf à en inventer en se mettant d’accord avec vous…» Conseillère régionale et maire de Saint-Sauveur, Dominique Verien, rappelle les modifications apparues dans le cheminement des aides : «qui aujourd’hui passent plus par des appels à projet et non plus par le fait qu’on soit éligible ou non à une aide, en fonction de critères. On est plus à un concours qu’à un examen et même avec la moyenne, ce n’est pas pour ça que vous serez retenu ! C’est vraiment une autre vision…»
Très vite, le débat s’oriente autour des circuits courts et de l’approvisionnement local. Et la conseillère régionale Muriel Vergès lance une piste : «il faut aussi que dans les investissements des lycées, on ait des lieux de production permettant au mieux d’intégrer des circuits courts, notamment des légumeries, qui permettraient l’accès à des produits bruts et pouvoir les traiter, tout en respectant les normes sanitaires…» Luc Jacquet, maire de Fouronnes et ancien président de JA 89 se veut pragmatique : «un entrepreneur quelqu’il soit, ne va pas produire quel que chose qui ne se vend pas ! Donc c’est à vous, à chacun, de trouver ce que vous pouvez et voulez faire et chercher le débouché. Il ne va pas venir tout seul ! Vous êtes des chefs d’entreprise, vous n’êtes pas des moutons de panurge…» Loïc Guyard pour sa part, appelant à plus de concertation en amont : «dès qu’une collectivité a un projet qui touche à l’agriculture, il ne faut pas avoir peur de mouiller la profession agricole ! Si on arrive à construire ensemble des projets, on arrivera à construire notre agriculture…»
Ils ont dit...
Guillaume Larrivé (Député LR) : «On a fait une proposition de loi de simplification et de compétitivité pour l’agriculture, avec des mesures hyper concrètes, comme le mécanisme de lissage fiscal de vos pertes et de vos gains. C’est réclamé par toutes les professions agricoles depuis des années ! Peut-être qu’on aurait du la faire avant, il y a 10 ou 15 ans ! Moi j’ai 39 ans, je parle pour 2016… »
Samuel Legrand (Président régional JA) : «Faudra t-il que le FN passe en France, pour qu’il y ait une véritable pris de conscience de nos élus et être capable de vous entendre demain pour se mettre d’accord sur des lois ? Il faut vraiment qu’il y ait un réel débat politique et un vrai engagement, de gauche comme de droite parce qu’à un moment, il n’y a quand même pas tant de différence que ça et il faut avancer…»
Muriel Vergès-Caullet (Conseillère régionale Gauche unie) : «On ne fera pas de l’agriculture qu’avec des circuits courts et du local ! Il faut savoir se le dire aussi. On a aussi une agriculture qui s’exporte, comme dans l’Avallonnais, où l’export de bovins allaitants est une réalité… »
Denis Roycourt (Vice-président CC de l’Auxerrois) : «Faut-il rajouter une aide territoriale aux MAE comme on fait déjà en Allemagne, pour plus d’incitation auprès des agriculteurs…»
Luc Jacquet (Maire et Président de Communauté de communes) : «Soit on demande au législateur d’interdire l’accès aux marchés aux fonds de pension , soit de sécuriser nos débouchés et créer une pénurie, pour faire monter les prix… »
Dominique Verien (Conseillère régionale et Présidente des Maires Ruraux de l’Yonne) : «Le jour où tous les collèges et lycées voudront s’approvisionner localement, ce sera aussi de votre côté un travail de mise en place car s’ils ne veulent acheter que des côtelettes de porc, il va bien falloir trouver une filière pour pouvoir valoriser l’ensemble de votre cochon, même si on sait que dans el cochon, tout est bon !»
Julien Caillard (Pdt JA 89) : «A nous de construire les victoires syndicales de demain. Il nous faudra nous battre et si nos élus vont dans le même sens que nous, la victoire n’en sera que plus facile et on pourra se consacrer à notre métier de production. Syndicaliste, c’est pas notre métier… »
Samuel Legrand (Président régional JA) : «Faudra t-il que le FN passe en France, pour qu’il y ait une véritable pris de conscience de nos élus et être capable de vous entendre demain pour se mettre d’accord sur des lois ? Il faut vraiment qu’il y ait un réel débat politique et un vrai engagement, de gauche comme de droite parce qu’à un moment, il n’y a quand même pas tant de différence que ça et il faut avancer…»
Muriel Vergès-Caullet (Conseillère régionale Gauche unie) : «On ne fera pas de l’agriculture qu’avec des circuits courts et du local ! Il faut savoir se le dire aussi. On a aussi une agriculture qui s’exporte, comme dans l’Avallonnais, où l’export de bovins allaitants est une réalité… »
Denis Roycourt (Vice-président CC de l’Auxerrois) : «Faut-il rajouter une aide territoriale aux MAE comme on fait déjà en Allemagne, pour plus d’incitation auprès des agriculteurs…»
Luc Jacquet (Maire et Président de Communauté de communes) : «Soit on demande au législateur d’interdire l’accès aux marchés aux fonds de pension , soit de sécuriser nos débouchés et créer une pénurie, pour faire monter les prix… »
Dominique Verien (Conseillère régionale et Présidente des Maires Ruraux de l’Yonne) : «Le jour où tous les collèges et lycées voudront s’approvisionner localement, ce sera aussi de votre côté un travail de mise en place car s’ils ne veulent acheter que des côtelettes de porc, il va bien falloir trouver une filière pour pouvoir valoriser l’ensemble de votre cochon, même si on sait que dans el cochon, tout est bon !»
Julien Caillard (Pdt JA 89) : «A nous de construire les victoires syndicales de demain. Il nous faudra nous battre et si nos élus vont dans le même sens que nous, la victoire n’en sera que plus facile et on pourra se consacrer à notre métier de production. Syndicaliste, c’est pas notre métier… »
