Aménagement foncier
Et si on échangeait ?
La Chambre d’agriculture travaille chaque année sur des projets d’échanges amiables de parcelles. Exemples de réalisations.

L’aménagement foncier est un moyen de gain de productivité par l’amélioration des conditions d’exploitation qu’il permet. Si les procédures de remembrement restent le moyen le plus abouti pour y parvenir, elles restent difficilement accessibles, contraignantes, et surtout très longues. Les échanges amiables de culture, ou de jouissance, sont une alternative simple et rapide à mettre en place. Il s’agit, sur la base du volontariat, de procéder à des regroupements de parcelles, rectifier des limites et se rapprocher autant que possible des sièges d’exploitation.
«Une pleine satisfaction»
Une douzaine d’exploitations des communes de Pluvet, Champdôtre et Tréclun ont échangé des parcelles sur une surface totale de plus de 400 ha. L’opération appuyée techniquement par la Chambre d’agriculture a été une pleine réussite, avec un dispositif opérationnel depuis l’été 2018. Le Gaec Dugied a, par exemple, doublé la surface de ses champs sur la commune de Pluvet. «La moyenne est passée de cinq à dix hectares», indique Pierre Dugied, «nous ne pouvions pas viser plus grand à cause du rapprochement des villages, des rivières et autres limites naturelles. Les avantages sont, quoiqu’il arrive, très intéressants. Le dernier en date ? C’était au mois d’octobre, lors des fenêtres de tir très limitées par les pluies pour accéder aux champs. En un temps imparti, nous avons réalisé beaucoup plus de travail sur une seule et même parcelle, que dans plusieurs autres de plus petite taille».
Le Côte-d’orien fraîchement retraité évoque d’autres avantages permis par ces échanges de parcelles : «la mise en place d’un chantier lors des moissons est moins compliquée. La coupe, nous n’avons plus à la transporter, à la monter et à la démonter autant de fois qu’avant. Le gain de temps est considérable. Les exemples sont nombreux. Cela dit, certains disent que l’on utilise moins d’intrants parce que nous limitons les recoupements. Personnellement, j’émets quelques réserves sur ce point. C’était vrai il y a encore une dizaine d’années, mais aujourd’hui, nous avons du matériel et des techniques qui limitent déjà le recoupement».
Pierre Dugied retrace ici l’historique de l’opération : «il y avait la volonté, depuis de nombreuses années, de monter une opération de ce type sur la commune de Pluvet. Malgré plusieurs lancements incertains, celle-ci n’avait jamais pu aboutir car il faut la volonté et l’adhésion d’une très grande majorité d’exploitants. À l’automne 2017, un élément déclencheur est survenu avec la réhabilitation des puits de captage à Champdôtre, celle-ci a généré de nouveaux besoins d’échanges. Il a été demandé à la Chambre d’agriculture de réaliser ce projet, avec Micha Jovovic, qui était muni d’un matériel informatique performant. La volonté d’une très grande partie des agriculteurs a été la clé pour mener à bien ces échanges durant ces deux années». Pierre Dugied remercie «les propriétaires non exploitants d’avoir permis ces échanges de parcelles, Micha Jovovic pour sa patience et la commune de Champdôtre pour le prêt d’une salle où se sont déroulées plusieurs réunions de travail».
«Une pleine satisfaction»
Une douzaine d’exploitations des communes de Pluvet, Champdôtre et Tréclun ont échangé des parcelles sur une surface totale de plus de 400 ha. L’opération appuyée techniquement par la Chambre d’agriculture a été une pleine réussite, avec un dispositif opérationnel depuis l’été 2018. Le Gaec Dugied a, par exemple, doublé la surface de ses champs sur la commune de Pluvet. «La moyenne est passée de cinq à dix hectares», indique Pierre Dugied, «nous ne pouvions pas viser plus grand à cause du rapprochement des villages, des rivières et autres limites naturelles. Les avantages sont, quoiqu’il arrive, très intéressants. Le dernier en date ? C’était au mois d’octobre, lors des fenêtres de tir très limitées par les pluies pour accéder aux champs. En un temps imparti, nous avons réalisé beaucoup plus de travail sur une seule et même parcelle, que dans plusieurs autres de plus petite taille».
Le Côte-d’orien fraîchement retraité évoque d’autres avantages permis par ces échanges de parcelles : «la mise en place d’un chantier lors des moissons est moins compliquée. La coupe, nous n’avons plus à la transporter, à la monter et à la démonter autant de fois qu’avant. Le gain de temps est considérable. Les exemples sont nombreux. Cela dit, certains disent que l’on utilise moins d’intrants parce que nous limitons les recoupements. Personnellement, j’émets quelques réserves sur ce point. C’était vrai il y a encore une dizaine d’années, mais aujourd’hui, nous avons du matériel et des techniques qui limitent déjà le recoupement».
Pierre Dugied retrace ici l’historique de l’opération : «il y avait la volonté, depuis de nombreuses années, de monter une opération de ce type sur la commune de Pluvet. Malgré plusieurs lancements incertains, celle-ci n’avait jamais pu aboutir car il faut la volonté et l’adhésion d’une très grande majorité d’exploitants. À l’automne 2017, un élément déclencheur est survenu avec la réhabilitation des puits de captage à Champdôtre, celle-ci a généré de nouveaux besoins d’échanges. Il a été demandé à la Chambre d’agriculture de réaliser ce projet, avec Micha Jovovic, qui était muni d’un matériel informatique performant. La volonté d’une très grande partie des agriculteurs a été la clé pour mener à bien ces échanges durant ces deux années». Pierre Dugied remercie «les propriétaires non exploitants d’avoir permis ces échanges de parcelles, Micha Jovovic pour sa patience et la commune de Champdôtre pour le prêt d’une salle où se sont déroulées plusieurs réunions de travail».
Un grand changement
Alain Contesse, il y a encore quelques années, exploitait soixante parcelles autour de Magny-lès-Aubigny. Ce polyculteur-éleveur n’en compte plus que 17 aujourd’hui, avec une surface moyenne passée de deux à sept hectares. «Les échanges de parcelles se sont déroulés en deux temps. Tout d’abord à Aubigny-en-Plaine en 2015. Les échanges ont ensuite concerné Magny, avec une mise en application en 2018», indique le Côte-d’orien. Cette dernière opération au sein d’une même commune a monopolisé une dizaine d’exploitations : «comme il est de coutume dans ce type de travaux, nous avons classé les terres et nous sommes mis plusieurs fois autour de la table. Chacun a donné son avis et ses positions. Rien n’était simple au début, mais finalement, un jour, tout a été réglé lors d’un après-midi qui fut très productif. La surface totale des échanges avoisine 110 ha à Magny». Alain Contesse, qui a échangé une vingtaine d’hectares, liste les avantages générés par cette opération : «les exploitants qui ne résident pas la commune ont pu rapprocher les parcelles de leur exploitation. Des terres menées en agriculture biologique ont été regroupées autour d’une station de pompage, c’est un point positif pour la qualité de l’eau et l’environnement. Je pense que tout a été réalisé intelligemment, avec les services de la Chambre d’agriculture. Des travaux connexes ont été réalisés, ils sont gages de performances et de confort de travail. Suite à ces deux opérations dans le secteur, je pense que nous sommes arrivés à la limite du système ou presque : il sera difficile de faire mieux dans le futur, car nous avons un certain nombre d’éléments naturels limitants. Mais le dispositif actuel est déjà très bien. Avec des parcelles plus grandes, mieux conformées, mieux positionnées et plus accessibles, nous économisons du temps et de l’argent. Le travail est plus efficace. Un exemple ? L’année dernière, pour la première fois, j’avais semé du blé dans un champ de 20 ha avec un combiné de trois mètres. En commençant à 7 heures du matin, j’avais pu terminer à 19 h le même jour. Si j’avais voulu semer vingt champs d’un hectare chacun, je pense qu’il m’aurait fallu au moins le double de travail, avec beaucoup plus de fatigue et de gazole consommé, sans parler de l’usure du matériel».