Gaec du Val d’Arroux
Équipements économes pour cent vaches à traire
Avec un troupeau laitier qui a doublé en l’espace d’une vingtaine d’années, le Gaec du Val-d’Arroux a voulu revoir son équipement de traite et son bâtiment. Le retournement de conjoncture de 2009 et l’envolée du prix de la paille ont guidé les associés vers des solutions économes : salle de traite simple équipement et transformation d’aire paillée en logettes creuses.

Comme son nom l’indique le Gaec du Val-d’Arroux en Saône-et-Loire est l’un des rares élevages laitiers perdus dans la zone allaitante de l’Ouest du département. La structure compte aujourd’hui quatre associés. Mireille et Jean Naulin ont été rejoints par leur fils Johanny ainsi que Florent Fèvre, un ancien copain de classe de ce dernier. Depuis quelques mois, le Gaec emploie une jeune salariée en prévision du départ en retraite de Jean. La structure compte aujourd’hui deux ateliers laitiers, l’un d’environ 90 montbéliardes et l’autre d’une soixantaine de chèvres. Le Gaec dispose d’un quota de 660 000 litres de lait livré et 33 000 litres supplémentaires vont à l’atelier de transformation. Ils s’ajoutent aux 60 000 litres de lait de chèvres convertis en fromages ou crème et vendus à la ferme ou sur les marchés. Avec seulement 135 ha pour plus de 750 000 litres de lait produits, le Gaec du Val-d’Arroux fait preuve d’un haut niveau de productivité : les montbéliardes atteignent une moyenne de
8 000 litres de lait par vache et par an tandis que les chèvres atteignent 1 000 litres de moyenne. Des performances obtenues avec un pâturage prépondérant.
Traire cent vaches à l’heure
La première stabulation de l’exploitation date de 1990. Il s’agissait alors d’une aire paillée pour 45 vaches laitières. L’équipement de traite choisi était de type 2x5 équipé 2x4. En 2002, la capacité de la stabulation a été portée à 77 places ; la salle de traite est passée à 2x5 postes et un système de décrochage automatique a été ajouté. C’est aussi en 2002 que le Gaec a construit une fosse à lisier de grande capacité. Conçue au départ pour 45 vaches laitières, la salle de traite s’est avérée trop petite au gré des accroissements du troupeau. De 45 minutes à une heure, le temps de traite a bondi à près de deux heures depuis que le nombre de vaches atteint 85 - 90 laitières. «C’est beaucoup trop, aussi bien pour les vaches que pour le trayeur », confie Johanny.
Les réflexions ont été entreprises en 2007-2008 en intégrant la perspective du départ en retraite de Jean et influencées par la hausse du prix du lait de l’époque. Avec un pâturage prédominant, les associés ont écarté d’emblée le robot, d’autant qu’ils craignaient l’astreinte en termes de surveillance et de maintenance du système. En revanche, Johanny avoue qu’à un moment donné le Gaec s’est «sérieusement penché sur le roto» (salle de traite rotative). Lorsque le prix du lait était au plus haut, les associés étaient même sur le point de signer pour un roto (traite par l’intérieur) de 20-25 postes. Une machine qui aurait permis de traire une centaine de vaches laitières à l’heure, mais qui aurait coûté la bagatelle de 200 000 € ! Un investissement qui aurait été jouable moyennant un accroissement supplémentaire de quota et à condition que le prix du lait se maintienne… Mais la chute de 2009 a stoppé net le projet.
Plus de temps morts
Le Gaec a alors repris ses recherches durant près d’un an. «Nous sommes allés visiter des élevages en Dordogne, en Bretagne et dans la Loire qui disposaient de salles de traite 2x18 à 2x25 en simple équipement : ils étaient tous enchantés !», se souvient Johanny. Très répandus en Hollande, ces installations permettent de traire seul des troupeaux d’une centaine de vaches en une heure de temps seulement. Le principe est une grande salle de traite double quai, mais simple équipement. Dans le cas du Gaec du Val-d’Arroux (2x18, épi 60 degrés, traite par l’arrière), chaque quai d’une longueur de 19 mètres accueillera 18 laitières. Les 18 griffes permettront de traire alternativement le quai de droite puis le quai de gauche. Pendant que les 18 vaches du quai de droite seront en train d’être traites, sur le quai de gauche, l’éleveur fera entrer un nouveau lot de 18 vaches à traire qu’il préparera pendant ce temps. Dès que les vaches du quai de droite auront fini de se faire traire, l’éleveur retournera les griffes du quai de droite au quai de gauche et branchera les vaches, et ainsi de suite... L’intérêt majeur étant l’absence de temps mort.
80 000 € de moins que le roto !
L’autre avantage de la salle de traite simple équipement est son coût. En comparaison du roto envisagé, il faut compter 80 000 € de moins (120 000 € à équipement identique). Au total, le Gaec aura investit 170 000 € mais en ajoutant des équipements qu’il n’aurait pas pu se payer en optant pour un roto. A noter aussi qu’à la différence du roto qui aurait nécessité la construction d’un bâtiment spécifique, la salle de traite 2x18 a été aménagée sous un ancien bâtiment de pierre qu’il aurait fallu démolir s’il n’avait pas été réaffecté de la sorte. Le plafond de la nouvelle salle de traite est fait de panneaux isolants «sandwichs». Les murs intérieurs sont recouverts de panneaux «PVC». Les associés se sont dotés d’un système de recyclage des eaux de lavage. Muni d’un surpresseur, le dispositif fournit l’eau de nettoyage des quais de traite. Les associés ont opté aussi pour un pré-refroidisseur de lait. Le système de traite est équipé de compteurs à lait avec préleveurs pour le contrôle laitier. Les aires d’attentes sont munies de chiens électriques évitant au trayeur de devoir sortir de la fosse pour pousser les vaches. Le Gaec en a également profité pour équiper les vaches d’un système d’identification électronique, porté par un collier. Ce système permettra de suivre les vaches sur ordinateur grâce à un logiciel spécifique. Il rendra possible le tri des animaux à la sortie de la traite, la détection des chaleurs (suractivité) ou des problèmes sanitaires (sous activité, cellules), le repérage des vaches sous antibiotiques (lait exclu du tank).
Logettes creuses à la place de l’aire paillée
Outre la salle de traite, la stabulation fera elle aussi l’objet d’une adaptation à l’accroissement d’effectif du troupeau. La transformation de l’aire paillée en logettes permettra de contenir une centaine de vaches laitières à la place de 77, sans avoir à agrandir le bâtiment. Les trois rangées de logettes seront desservies par des couloirs raclés. Le passage du fumier au lisier étant compatible avec la capacité de la fosse existante. Les logettes seront aussi un bon moyen d’économiser de la paille et même de la main-d’œuvre, soulignent Johanny et Florent. Auparavant, le fumier devait être curé une fois par mois pour être transporté à 15 kilomètres de la ferme. «Les annuités des logettes seront couvertes par les économies de paille», assure Florent. Là encore, pour limiter les dépenses, le Gaec a opté pour des logettes de type creuses, beaucoup moins onéreuses que des logettes recouvertes de tapis. La partie couchage n’est pas bétonnée. Encaissée, elle est délimitée dans sa partie supérieure (à l’avant des vaches) par le béton où sont fixés les poteaux des logettes. A l’arrière, un muret sépare la rangée de logettes creuses du couloir raclé. Le couchage est recouvert d’un mélange de paille et de sciure ou de carbonate, indique les associés. Ce matelas assurerait un confort identique à celui d’une aire paillée. Il serait garant d’une bonne propreté des vaches et d’un moindre risque de mammite. Johanny fait remarquer qu’outre l’économie des tapis (de l’ordre de 100 €/ vache !), ce système évite de devoir bétonner toute la surface. A noter aussi que les logettes seront équipées de volets latéraux mobiles et la barre à l’avant des vaches sera elle aussi suspendue pour plus de confort.
8 000 litres de lait par vache et par an tandis que les chèvres atteignent 1 000 litres de moyenne. Des performances obtenues avec un pâturage prépondérant.
Traire cent vaches à l’heure
La première stabulation de l’exploitation date de 1990. Il s’agissait alors d’une aire paillée pour 45 vaches laitières. L’équipement de traite choisi était de type 2x5 équipé 2x4. En 2002, la capacité de la stabulation a été portée à 77 places ; la salle de traite est passée à 2x5 postes et un système de décrochage automatique a été ajouté. C’est aussi en 2002 que le Gaec a construit une fosse à lisier de grande capacité. Conçue au départ pour 45 vaches laitières, la salle de traite s’est avérée trop petite au gré des accroissements du troupeau. De 45 minutes à une heure, le temps de traite a bondi à près de deux heures depuis que le nombre de vaches atteint 85 - 90 laitières. «C’est beaucoup trop, aussi bien pour les vaches que pour le trayeur », confie Johanny.
Les réflexions ont été entreprises en 2007-2008 en intégrant la perspective du départ en retraite de Jean et influencées par la hausse du prix du lait de l’époque. Avec un pâturage prédominant, les associés ont écarté d’emblée le robot, d’autant qu’ils craignaient l’astreinte en termes de surveillance et de maintenance du système. En revanche, Johanny avoue qu’à un moment donné le Gaec s’est «sérieusement penché sur le roto» (salle de traite rotative). Lorsque le prix du lait était au plus haut, les associés étaient même sur le point de signer pour un roto (traite par l’intérieur) de 20-25 postes. Une machine qui aurait permis de traire une centaine de vaches laitières à l’heure, mais qui aurait coûté la bagatelle de 200 000 € ! Un investissement qui aurait été jouable moyennant un accroissement supplémentaire de quota et à condition que le prix du lait se maintienne… Mais la chute de 2009 a stoppé net le projet.
Plus de temps morts
Le Gaec a alors repris ses recherches durant près d’un an. «Nous sommes allés visiter des élevages en Dordogne, en Bretagne et dans la Loire qui disposaient de salles de traite 2x18 à 2x25 en simple équipement : ils étaient tous enchantés !», se souvient Johanny. Très répandus en Hollande, ces installations permettent de traire seul des troupeaux d’une centaine de vaches en une heure de temps seulement. Le principe est une grande salle de traite double quai, mais simple équipement. Dans le cas du Gaec du Val-d’Arroux (2x18, épi 60 degrés, traite par l’arrière), chaque quai d’une longueur de 19 mètres accueillera 18 laitières. Les 18 griffes permettront de traire alternativement le quai de droite puis le quai de gauche. Pendant que les 18 vaches du quai de droite seront en train d’être traites, sur le quai de gauche, l’éleveur fera entrer un nouveau lot de 18 vaches à traire qu’il préparera pendant ce temps. Dès que les vaches du quai de droite auront fini de se faire traire, l’éleveur retournera les griffes du quai de droite au quai de gauche et branchera les vaches, et ainsi de suite... L’intérêt majeur étant l’absence de temps mort.
80 000 € de moins que le roto !
L’autre avantage de la salle de traite simple équipement est son coût. En comparaison du roto envisagé, il faut compter 80 000 € de moins (120 000 € à équipement identique). Au total, le Gaec aura investit 170 000 € mais en ajoutant des équipements qu’il n’aurait pas pu se payer en optant pour un roto. A noter aussi qu’à la différence du roto qui aurait nécessité la construction d’un bâtiment spécifique, la salle de traite 2x18 a été aménagée sous un ancien bâtiment de pierre qu’il aurait fallu démolir s’il n’avait pas été réaffecté de la sorte. Le plafond de la nouvelle salle de traite est fait de panneaux isolants «sandwichs». Les murs intérieurs sont recouverts de panneaux «PVC». Les associés se sont dotés d’un système de recyclage des eaux de lavage. Muni d’un surpresseur, le dispositif fournit l’eau de nettoyage des quais de traite. Les associés ont opté aussi pour un pré-refroidisseur de lait. Le système de traite est équipé de compteurs à lait avec préleveurs pour le contrôle laitier. Les aires d’attentes sont munies de chiens électriques évitant au trayeur de devoir sortir de la fosse pour pousser les vaches. Le Gaec en a également profité pour équiper les vaches d’un système d’identification électronique, porté par un collier. Ce système permettra de suivre les vaches sur ordinateur grâce à un logiciel spécifique. Il rendra possible le tri des animaux à la sortie de la traite, la détection des chaleurs (suractivité) ou des problèmes sanitaires (sous activité, cellules), le repérage des vaches sous antibiotiques (lait exclu du tank).
Logettes creuses à la place de l’aire paillée
Outre la salle de traite, la stabulation fera elle aussi l’objet d’une adaptation à l’accroissement d’effectif du troupeau. La transformation de l’aire paillée en logettes permettra de contenir une centaine de vaches laitières à la place de 77, sans avoir à agrandir le bâtiment. Les trois rangées de logettes seront desservies par des couloirs raclés. Le passage du fumier au lisier étant compatible avec la capacité de la fosse existante. Les logettes seront aussi un bon moyen d’économiser de la paille et même de la main-d’œuvre, soulignent Johanny et Florent. Auparavant, le fumier devait être curé une fois par mois pour être transporté à 15 kilomètres de la ferme. «Les annuités des logettes seront couvertes par les économies de paille», assure Florent. Là encore, pour limiter les dépenses, le Gaec a opté pour des logettes de type creuses, beaucoup moins onéreuses que des logettes recouvertes de tapis. La partie couchage n’est pas bétonnée. Encaissée, elle est délimitée dans sa partie supérieure (à l’avant des vaches) par le béton où sont fixés les poteaux des logettes. A l’arrière, un muret sépare la rangée de logettes creuses du couloir raclé. Le couchage est recouvert d’un mélange de paille et de sciure ou de carbonate, indique les associés. Ce matelas assurerait un confort identique à celui d’une aire paillée. Il serait garant d’une bonne propreté des vaches et d’un moindre risque de mammite. Johanny fait remarquer qu’outre l’économie des tapis (de l’ordre de 100 €/ vache !), ce système évite de devoir bétonner toute la surface. A noter aussi que les logettes seront équipées de volets latéraux mobiles et la barre à l’avant des vaches sera elle aussi suspendue pour plus de confort.