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Grandes cultures dans la Nièvre

Entre récoltes et semis

En grandes cultures, tournesol, maïs et soja sont en cours de coupe et les semis de blé et d’orge démarrent tout juste. Point de situation dans la Nièvre.
Par Emmanuel Coulombeix
Entre récoltes et semis
Les maïs (ici, un plant en début de cycle) ont souffert de l’humidité et du sec. En sec, Michaël Geloen parle de «catastrophe».
« 2015 n’est pas une année favorable aux cultures de printemps !» Le verdict, sur le ton de l’euphémisme, tombe net, dans la bouche de Michaël Geloen, le conseiller de l’équipe grandes cultures de la Chambre d’agriculture. Les épisodes pluvieux du mois de mai et les gros coups de sec de l’été n’ont pas aidé au développement des plantes. Et les premiers échos, côté récoltes, confirment des rendements plus que moyens.

Tournesol : état sanitaire correct
Les premières récoltes de tournesol, dans la Nièvre, avaient commencé entre le 15 et le 20 septembre mais la pluie les avaient interrompues en fin de semaine dernière. Elles ont redémarré cette semaine. Les premiers échos laissent apparaître un rendement compris entre 15 et 20 q/ha, ce qui est loin d’être exceptionnel.

Des variations importantes découlent des différences de dates de semis, des re-semis faits après le coup d’eau du week-end du 1er mai, du coup de sec de juin qui a limité le développement de la biomasse et, aussi, en fin de cycle, des oiseaux et pigeons qui grignotent les grains dans les capitules. Le choix des variétés, la maîtrise du désherbage et le type de sols ont aussi joué un rôle non négligeable  : «les sols superficiels sont ceux qui ont le plus souffert» constate Michaël Geloen. Côté bonnes nouvelles, l’état sanitaire est correct, avec très peu de foyers de sclerotinia. Et puis, «en tenant compte des dernières conditions, il y aura moyen de faire du blé après le tournesol». En revanche, rien ne laisse supposer que la lente diminution des surfaces en tournesol dans le département sera limitée l’an prochain  : «les grosses irrégularités de rendements liés aux à-coups climatiques et les dégâts d’oiseaux sont les deux facteurs limitants qui dégoutent de plus en plus les agriculteurs».

Maïs : catastrophique en sec
Si le maïs irrigué a «un potentiel de rendement revu à la baisse au vu des conditions de sécheresse de l’été», c’est le maïs sec qui souffre le plus cette année. Avec une estimation entre 30 et 50 q/ha, «on est largement sous les moyennes normales». Le technicien de la Chambre d’agriculture parle de «catastrophe». D’autant plus que des cas de pyrale du maïs commencent à être observés dans certaines parcelles. D’autres comptages seront réalisés et croisés avec d’autres informations afin d’affiner et de confirmer ou non cette menace sanitaire. Pour ce qui est des dates de coupe, «les agriculteurs attendent encore un peu pour gagner des points d’humidité et gagner des coûts de séchage». Pour l’instant, le taux d’humidité tourne encore autour de 30%.

Soja  : le gros cette semaine
En soja, les premières récoltes ont commencé il y a plus de quinze jours  ? Cependant, le gros des récoltes devait être ramassé cette semaine. La situation est comparable à celle du maïs irrigué, c’est-à-dire «qu’on tient le choc» et que «les rendements sont corrects». Là encore, ce sont les sojas secs qui sont les plus impactés, avec des problèmes de nodulation (il aurait fallu ajouter de l’azote mais la météo ne le permettait pas) et le potentiel de biomasses se révèle peu élevé.

Une fois de plus, les premiers échos doivent être confirmés mais il semble que le soja aussi témoigne de ce que 2015 n’est pas une bonne année pour les cultures de printemps. Le coup de pluie avant l’implantation et le coup de sec ont «limité le développement des plantes» et, qui plus est, «il y a des problèmes supplémentaires de salissement en fin de cycle qui peuvent impacter le rendement» souligne Michaël Geloen.

Semis de blé et d’orge: depuis le 23 septembre
Les semis, eux, ont débuté en milieu de semaine dernière, entre le 23 et le 25 septembre «pour les plus précoces» selon le technicien. Toutefois, le gros des blés et des orges sont implantés depuis cette semaine. «Ce sont des variétés plus tardives comme Boregar qui ont besoin d’être semées plus précocement» explique-t-il. La bonne nouvelle, c’est que «les conditions sont réunies cette semaine pour faire de bons semis».
Toutefois, le conseiller de la Chambre d’agriculture veut délivrer un conseil aux agriculteurs  : «attention  ! Pour limiter la levée de vulepin et de brome dans les parcelles, il faut peut-être retarder un peu le semis et préférer faire un faux semis, pour mieux gérer les adventices». Surtout dans les parcelles sales, cette technique est encouragée «pour faire relever les adventices avant qu’elles n’aillent dans la culture». D’ailleurs, pour le faux-semis aussi, les conditions sont idéales.