Élevages bovins
Enfermés dehors
Un nombre non négligeable de bovins passe l’hiver au pré. Le point avec deux éleveurs et un technicien.
Ce n’est pas un scoop : un certain nombre de vaches passent toute l’année dehors, y compris les mois les plus froids et les plus humides. «Les basses températures ne sont pas un problème, l’humidité et la neige le sont davantage. Pour l’instant, c’est un hiver assez propice au plein air» commente Édouard Benayas, technicien à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or.
Les bovins qui ne rentrent pas en stabulation sont majoritairement des génisses et des laitonnes. «Faute de places pour les loger, ce sont ces catégories d’animaux qui restent au pré. Les éleveurs rentrent les adultes en priorité» poursuit le technicien. Le plein air ne s’improvise pas, comme l’indique Dominique Guyon, président de la commission bovins viande de la FDSEA: «Les bovins se plaisent aussi bien dans la nature que dans les bâtiments mais il y a deux conditions à bien remplir : avoir des sols portants et des stocks fourragers conséquents. Dans ce cas, les éleveurs réalisent de grandes économies en bâtiments, surtout lorsque l’on considère l’économie actuelle». Disposer de petites terres peut s’avérer très utile pour éviter le piétinement et une certaine pénalisation de la repousse d’herbe au printemps. «Les chargements trop importants sont déconseillés ou alors, on peut, en quelque sorte, sacrifier une prairie pour le plein air» ajoute Édouard Benayas.
Bénéfique sur le sanitaire
La pâture doit, quoiqu’il arrive, être bien garnie en herbe : «un bovin qui reste au pré mange beaucoup et a besoin d’une alimentation de 20 à 30% supérieure pour lutter contre le froid» relève le conseiller.
Les interventions sur le cheptel sont plus «compliquées» qu’en stabulation, mais les difficultés peuvent être diminuées : «certains éleveurs constituent des parcs de contention dans les pré, cela nécessite d’être bien équipé et organisé, mais cela porte généralement ses fruits» mentionne le technicien de la Chambre d’agriculture. Plusieurs avantages sanitaires sont recensés pour les animaux qui ne rentrent pas en stabulation : «on évite la concentration d’animaux et cela ne peut être que bénéfique» insiste Édouard Bénayas.
Cas d’un adepte
Le plein air, Christian Colliette le connaît très bien. Cet éleveur de 56 ans réside à Villargoix dans le canton de Saulieu et l’applique sur l’intégralité de son cheptel depuis son installation : «Mon père le faisait déjà. Mes 45 mères charolaises ne rentrent qu’une quinzaine de jours pour vêler avant de repartir aussitôt au pré».
La motivation première du Côte d’orien n’est ni plus ni moins qu’une économie de bâtiments. Une utilisation moindre en paille et des bénéfices sanitaires s’ajoutent à ses bénéfices. «Le microbisme est bien inférieur dehors que dans une stabulation et il y a moins de soucis» note l’éleveur. Parmi les inconvénients, Christian Colliette cite une «maîtrise inférieure» du cheptel : «en cas de problème, il est plus difficile d’intervenir qu’en stabulation, c’est logique. Sur certaines parcelles, il y a du sur-piétinement et peu d’herbe au printemps mais cela ne concerne que quatre à cinq hectares pour mon cas. Avec le plein air, il y a aussi du temps supplémentaire en déplacements pour me rendre au pré, mais cela reste modéré avec mes 45 vaches. Ce ne serait sans doute pas le cas si j’en avais 150 !»
Les bovins qui ne rentrent pas en stabulation sont majoritairement des génisses et des laitonnes. «Faute de places pour les loger, ce sont ces catégories d’animaux qui restent au pré. Les éleveurs rentrent les adultes en priorité» poursuit le technicien. Le plein air ne s’improvise pas, comme l’indique Dominique Guyon, président de la commission bovins viande de la FDSEA: «Les bovins se plaisent aussi bien dans la nature que dans les bâtiments mais il y a deux conditions à bien remplir : avoir des sols portants et des stocks fourragers conséquents. Dans ce cas, les éleveurs réalisent de grandes économies en bâtiments, surtout lorsque l’on considère l’économie actuelle». Disposer de petites terres peut s’avérer très utile pour éviter le piétinement et une certaine pénalisation de la repousse d’herbe au printemps. «Les chargements trop importants sont déconseillés ou alors, on peut, en quelque sorte, sacrifier une prairie pour le plein air» ajoute Édouard Benayas.
Bénéfique sur le sanitaire
La pâture doit, quoiqu’il arrive, être bien garnie en herbe : «un bovin qui reste au pré mange beaucoup et a besoin d’une alimentation de 20 à 30% supérieure pour lutter contre le froid» relève le conseiller.
Les interventions sur le cheptel sont plus «compliquées» qu’en stabulation, mais les difficultés peuvent être diminuées : «certains éleveurs constituent des parcs de contention dans les pré, cela nécessite d’être bien équipé et organisé, mais cela porte généralement ses fruits» mentionne le technicien de la Chambre d’agriculture. Plusieurs avantages sanitaires sont recensés pour les animaux qui ne rentrent pas en stabulation : «on évite la concentration d’animaux et cela ne peut être que bénéfique» insiste Édouard Bénayas.
Cas d’un adepte
Le plein air, Christian Colliette le connaît très bien. Cet éleveur de 56 ans réside à Villargoix dans le canton de Saulieu et l’applique sur l’intégralité de son cheptel depuis son installation : «Mon père le faisait déjà. Mes 45 mères charolaises ne rentrent qu’une quinzaine de jours pour vêler avant de repartir aussitôt au pré».
La motivation première du Côte d’orien n’est ni plus ni moins qu’une économie de bâtiments. Une utilisation moindre en paille et des bénéfices sanitaires s’ajoutent à ses bénéfices. «Le microbisme est bien inférieur dehors que dans une stabulation et il y a moins de soucis» note l’éleveur. Parmi les inconvénients, Christian Colliette cite une «maîtrise inférieure» du cheptel : «en cas de problème, il est plus difficile d’intervenir qu’en stabulation, c’est logique. Sur certaines parcelles, il y a du sur-piétinement et peu d’herbe au printemps mais cela ne concerne que quatre à cinq hectares pour mon cas. Avec le plein air, il y a aussi du temps supplémentaire en déplacements pour me rendre au pré, mais cela reste modéré avec mes 45 vaches. Ce ne serait sans doute pas le cas si j’en avais 150 !»