Assemblée générale de la FDSEA
Énergies renouvelables: un dossier à étudier
Un fort développement des énergies renouvelables est annoncé dans les années à venir. Le monde agricole doit s’emparer du sujet pour s’assurer la meilleure des rentabilités.

La FDSEA de Côte-d’Or tenait son assemblée générale vendredi dernier à la salle des fêtes de Varois-et-Chaignot. La thématique des énergies renouvelables a animé ce rendez-vous annuel avec de riches présentations et débats avec la salle. «Nous sentons de l’effervescence autour de ces dossiers, il nous semblait opportun de les aborder tous ensemble. C’est certain, l’agriculture a un rôle central à jouer dans cet enjeu énergétique», souligne Fabrice Genin, vice-président de la FDSEA. Olivier Dauger, administrateur à la FNSEA et Thierry Gay, directeur territorial GRDF, se sont successivement exprimés sur le sujet : «Avec son important gisement agricole, la région Bourgogne Franche-Comté possède d’énormes atouts pour faire fonctionner des unités de méthanisation. Il semble établi que, d’ici 2050, la Bourgogne Franche-Comté produira plus de gaz vert qu’elle n’en consommera. Il sera notamment possible de faire fonctionner les véhicules avec de l’énergie produite localement, à partir de déchets agricoles et des cultures intermédiaires servant à couvrir les sols durant une période donnée. Il n’y a aucune concurrence avec la vocation alimentaire de l’agriculture. Environ 90 % de la matière utilisée pour produire du biogaz reviendra dans les exploitations sous forme de digestat. Ce produit très riche remplacera l’engrais chimique. Il y a tout à y gagner».
Une accélération du nombre de projets est annoncée dans les prochaines années, à l’heure où la Côte-d’Or compte déjà sept unités. En présence de parlementaires, plusieurs participants à cette assemblée ont bien souligné l’intérêt de conserver un certain niveau de subventions pour pouvoir continuer de s’orienter vers ce type de réalisations très onéreuses. Les tarifs de rachats devront être maintenus à leur niveau actuel pour assurer un retour sur investissement proche de sept ans comme aujourd’hui. «Il faut tout mettre en œuvre pour que la valeur ajoutée reste chez nous», insiste Fabrice Genin, «le monde agricole doit s’emparer de ce dossier et agir. Nous avons les clés en main, la matière utilisable est chez nous. Des revenus complémentaires sont possibles avec les énergies renouvelables. Nous devons nous pencher sur la question, dans un contexte où nos débouchés sont en permanence mis à mal».
Une accélération du nombre de projets est annoncée dans les prochaines années, à l’heure où la Côte-d’Or compte déjà sept unités. En présence de parlementaires, plusieurs participants à cette assemblée ont bien souligné l’intérêt de conserver un certain niveau de subventions pour pouvoir continuer de s’orienter vers ce type de réalisations très onéreuses. Les tarifs de rachats devront être maintenus à leur niveau actuel pour assurer un retour sur investissement proche de sept ans comme aujourd’hui. «Il faut tout mettre en œuvre pour que la valeur ajoutée reste chez nous», insiste Fabrice Genin, «le monde agricole doit s’emparer de ce dossier et agir. Nous avons les clés en main, la matière utilisable est chez nous. Des revenus complémentaires sont possibles avec les énergies renouvelables. Nous devons nous pencher sur la question, dans un contexte où nos débouchés sont en permanence mis à mal».
Fabrice Faivre: «Des années difficiles»
Fabrice Faivre a dressé un état des lieux agricole particulièrement délicat lors de son intervention en revenant, dans un premier temps, sur les aléas climatiques : «Leur répétition est une cause certaine de la dégradation de nos revenus. Dans un tel contexte, les agriculteurs tentent de s’adapter. Certains le font très bien en modifiant leur assolement, en se diversifiant, en optant pour la volaille ou la vente directe. Il y a des opportunités à saisir et je tiens à féliciter toutes celles et tous ceux qui y parviennent».
Ces pistes ne sont malheureusement pas toujours exploitables. «Il en faut beaucoup plus pour s’adapter au changement climatique», souligne le président de la FDSEA, citant notamment la nécessité de pouvoir stocker de l’eau durant la période hivernale : «la réalisation du bassin de Fauverney, je le redis ici, a été exemplaire. Ce serait vraiment intéressant si nous avions la possibilité de nous en inspirer pour d’autres projets». Dans un autre registre, l’’assurance aléas climatiques offre elle aussi des possibilités, mais montre clairement ses limites avec l’érosion des rendements : «le produit serait beaucoup plus performant si tous les agriculteurs de France souscrivaient, c’est vrai. Mais n’oublions pas que cette assurance est subventionnée par l’Europe, il faudrait alors transférer beaucoup d’argent de la Politique agricole commune. Ce n’est donc pas si simple».
La campagne 2018 devra «être bonne en rendements et en prix», insiste Fabrice Faivre : «dans le cas contraire, ça ne pourra pas passer. Nos soutiens Pac, je le rappelle également, ne cessent de diminuer, avec des pertes dépassant les 100 euros de l’hectare depuis 2008. Nous sommes sur des zones intermédiaires, les moins productives de France. La surprime des 52 premiers nous pénalise d’autant plus». Devant les parlementaires, le président de la FDSEA a souligné la grande nécessité de rééquilibrer les aides Pac sur les différents territoires : «je souscris totalement à ce qui a été dit lors du dernier congrès de l’AGPB, il faut une aide unique de 250 euros/ha minimum. Il y a urgence, les historiques de rendement datant de 1992 ne tiennent vraiment plus. La France doit jouer la carte de la solidarité, beaucoup de pays européens ont fait le choix d’une prime unique. Nous devons nous appuyer sur ce schéma en mettant en place des corrections pour les zones à handicaps».
Fabrice Faivre appelle Emmanuel Macron à se pencher sans plus attendre sur la prochaine Pac : «les négociations sont en cours au niveau européen et celles-ci n’annoncent rien de bon, une diminution du budget agricole serait dans les cartons. Le chef de l’État doit prendre position très rapidement. La France a toujours été le moteur de la Pac avec l’Allemagne. Chirac n’a jamais calé, même Hollande a tenu bon».
Le président a ensuite livré son ressenti sur les États généraux de l’alimentation : «ce dossier partait d’un bon sentiment mais va, à mon avis, accouché d’une souris. Pire, les EGA vont augmenter nos charges et nos contraintes, sans pour autant assurer un revenu aux producteurs. C’est inadmissible». Sur le dossier des produits phytosanitaires, Fabrice Faivre regrette une nouvelle fois la position française «voulant laver plus blanc que blanc», alors que l’agriculture nationale «est une des plus sûres au monde».
Fabrice Faivre a également abordé la révision des ZDS dans son intervention (exclusion des communes de la vallée de l’Ouche et de l’arrière-côte dans le nouveau zonage), les retraites agricoles (nécessité de revaloriser), le parc national des forêts de Champagne-Bourgogne (contraintes agricoles pour les exploitants en zone de cœur) et la filière colza (inquiétudes suite à l’autorisation à Total d’importer de l’huile de palme). Pour toutes ces raisons, un appel à la mobilisation syndicale pourrait être prochainement lancé.
Ces pistes ne sont malheureusement pas toujours exploitables. «Il en faut beaucoup plus pour s’adapter au changement climatique», souligne le président de la FDSEA, citant notamment la nécessité de pouvoir stocker de l’eau durant la période hivernale : «la réalisation du bassin de Fauverney, je le redis ici, a été exemplaire. Ce serait vraiment intéressant si nous avions la possibilité de nous en inspirer pour d’autres projets». Dans un autre registre, l’’assurance aléas climatiques offre elle aussi des possibilités, mais montre clairement ses limites avec l’érosion des rendements : «le produit serait beaucoup plus performant si tous les agriculteurs de France souscrivaient, c’est vrai. Mais n’oublions pas que cette assurance est subventionnée par l’Europe, il faudrait alors transférer beaucoup d’argent de la Politique agricole commune. Ce n’est donc pas si simple».
La campagne 2018 devra «être bonne en rendements et en prix», insiste Fabrice Faivre : «dans le cas contraire, ça ne pourra pas passer. Nos soutiens Pac, je le rappelle également, ne cessent de diminuer, avec des pertes dépassant les 100 euros de l’hectare depuis 2008. Nous sommes sur des zones intermédiaires, les moins productives de France. La surprime des 52 premiers nous pénalise d’autant plus». Devant les parlementaires, le président de la FDSEA a souligné la grande nécessité de rééquilibrer les aides Pac sur les différents territoires : «je souscris totalement à ce qui a été dit lors du dernier congrès de l’AGPB, il faut une aide unique de 250 euros/ha minimum. Il y a urgence, les historiques de rendement datant de 1992 ne tiennent vraiment plus. La France doit jouer la carte de la solidarité, beaucoup de pays européens ont fait le choix d’une prime unique. Nous devons nous appuyer sur ce schéma en mettant en place des corrections pour les zones à handicaps».
Fabrice Faivre appelle Emmanuel Macron à se pencher sans plus attendre sur la prochaine Pac : «les négociations sont en cours au niveau européen et celles-ci n’annoncent rien de bon, une diminution du budget agricole serait dans les cartons. Le chef de l’État doit prendre position très rapidement. La France a toujours été le moteur de la Pac avec l’Allemagne. Chirac n’a jamais calé, même Hollande a tenu bon».
Le président a ensuite livré son ressenti sur les États généraux de l’alimentation : «ce dossier partait d’un bon sentiment mais va, à mon avis, accouché d’une souris. Pire, les EGA vont augmenter nos charges et nos contraintes, sans pour autant assurer un revenu aux producteurs. C’est inadmissible». Sur le dossier des produits phytosanitaires, Fabrice Faivre regrette une nouvelle fois la position française «voulant laver plus blanc que blanc», alors que l’agriculture nationale «est une des plus sûres au monde».
Fabrice Faivre a également abordé la révision des ZDS dans son intervention (exclusion des communes de la vallée de l’Ouche et de l’arrière-côte dans le nouveau zonage), les retraites agricoles (nécessité de revaloriser), le parc national des forêts de Champagne-Bourgogne (contraintes agricoles pour les exploitants en zone de cœur) et la filière colza (inquiétudes suite à l’autorisation à Total d’importer de l’huile de palme). Pour toutes ces raisons, un appel à la mobilisation syndicale pourrait être prochainement lancé.