Sécheresse
Encore une année atypique
Pascal Chadoeuf, président du syndicat des irrigants, évoque la nouvelle sécheresse qui secoue le département.

«Connaîtrons-nous, de nouveau, une année normale ?», s’interroge Pascal Chadœuf, rencontré il y a quelques jours dans sa ferme à Fauverney, à quelques kilomètres de Dijon. L’exploitant agricole déplore comme tous ses collègues une nouvelle campagne très sèche, avec des mesures de restrictions renforcées chaque semaine depuis le début de l’été. «Les bassins-versants sont tous en restriction depuis le 5 août, soit près d’un mois d’avance par rapport à 2018», fait remarquer le Côte-d’orien. Président du syndicat des irrigants de Côte-d’Or, Pascal Chadœuf reste inquiet malgré le retour annoncé des précipitations pour la suite du mois d’août : «de la pluie, peut-être, mais en quelle quantité ? Notre interrogation concerne aujourd’hui les cultures tardives d’oignons et de pommes de terre qui s’étaleront jusqu’à mi-septembre voire début octobre. Même si les surfaces diminuent au fil des jours, les producteurs se demandent bien s’ils pourront aller jusqu’au bout de leur saison. Pour rappel, l’irrigation est interdite lorsqu’un bassin-versant passe en situation de crise. Les dérogations sont possibles pour les cultures dites sensibles et répertoriées dans l’arrêté cadre, comme le maïs semence. Les plantes aromatiques peuvent aussi être arrosées».
Réunions hebdomadaires
Pascal Chadœuf participe à la cellule départementale de veille pour la sécheresse, composée de représentants des collectivités, de la fédération de pêche, des commissions locales de l’eau et donc de la profession agricole : «la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or est représentée par Nicolas Michaud, responsable professionnel et par les salariées Laure Ohleyer et Karen Aublet. Nous recevons chaque lundi des relevés des différents cours d’eau, réalisés par la Dreal. Une réunion se tient le jeudi suivant. Des propositions sont faites par la DDT pour faire évoluer ou non les mesures de restrictions. Un bassin passe successivement par les seuils d’alerte, alerte renforcée puis crise selon le franchissement de seuils préalablement définis. Si certains litiges pouvaient exister il y a encore quelques années sur l’interprétation de la situation, les propositions de la DDT sont difficilement contestables avec le temps que nous avons depuis plusieurs semaines. Nous ne faisons que constater cette année. Toutes les parties sont d’accord sur les différentes décisions, celles-ci sont prises avec bon sens». Selon Pascal Chadœuf, le changement climatique est désormais «avéré» : «nous en parlons depuis très longtemps, mais là, nous sommes en plein dedans. Le phénomène s’accentue, le monde agricole subit. Quelques projets de retenues d’eau ont vu le jour ces dernières années, c’est très bien mais il faut aller bien plus loin. C’est dans cet objectif que nous effectuons actuellement un travail de repérage des projets et prévoyons de rassembler au cours de l’automne 2019 tous les partenaires potentiels (profession, filières, administrations, collectivités….) pour se mettre d’accord sur une vraie stratégie avec des moyens financiers et le concours des services de l’État».
Réunions hebdomadaires
Pascal Chadœuf participe à la cellule départementale de veille pour la sécheresse, composée de représentants des collectivités, de la fédération de pêche, des commissions locales de l’eau et donc de la profession agricole : «la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or est représentée par Nicolas Michaud, responsable professionnel et par les salariées Laure Ohleyer et Karen Aublet. Nous recevons chaque lundi des relevés des différents cours d’eau, réalisés par la Dreal. Une réunion se tient le jeudi suivant. Des propositions sont faites par la DDT pour faire évoluer ou non les mesures de restrictions. Un bassin passe successivement par les seuils d’alerte, alerte renforcée puis crise selon le franchissement de seuils préalablement définis. Si certains litiges pouvaient exister il y a encore quelques années sur l’interprétation de la situation, les propositions de la DDT sont difficilement contestables avec le temps que nous avons depuis plusieurs semaines. Nous ne faisons que constater cette année. Toutes les parties sont d’accord sur les différentes décisions, celles-ci sont prises avec bon sens». Selon Pascal Chadœuf, le changement climatique est désormais «avéré» : «nous en parlons depuis très longtemps, mais là, nous sommes en plein dedans. Le phénomène s’accentue, le monde agricole subit. Quelques projets de retenues d’eau ont vu le jour ces dernières années, c’est très bien mais il faut aller bien plus loin. C’est dans cet objectif que nous effectuons actuellement un travail de repérage des projets et prévoyons de rassembler au cours de l’automne 2019 tous les partenaires potentiels (profession, filières, administrations, collectivités….) pour se mettre d’accord sur une vraie stratégie avec des moyens financiers et le concours des services de l’État».