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Chambre d’agriculture

Encore les aléas climatiques...

L’actualité de l’agriculture icaunaise, une nouvelle fois marquée par des gelées ayant touché une grande partie des productions fin avril et un déficit de pluviométrie constaté en de multiples secteurs du département. Un point sur les dégâts a été dressé par le président Henriot, lors de la session du 23 mai dernier.
Par Dominique Bernerd
Encore les aléas climatiques...
Jean-Luc Linard , directeur de la Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté, était présent, pour dresser un point d’avancement des étapes de la régionalisation et en rappeler les objectifs.
La conjoncture agricole icaunaise une fois encore victime d’évènements climatiques ayant frappé le département en avril dernier. La viticulture notamment, qui paie un lourd tribut suite aux différents épisodes de gels, avec près de 1 000 ha touchés dans le Chablisien. Si les vins de l’Auxerrois sont «relativement» épargnés, il n’en est pas de même en Tonnerrois comme en Coulangeois, avec un parcellaire touché à 100% dans certains endroits. Le secteur du Vézelien a lui aussi été impacté dans sa totalité, avec des dégâts allant de 20 à 100%, selon les coteaux. Le gel aura fait cette année encore des ravages chez les arboriculteurs du sud auxerrois avec des vergers détruits pour certains, à 100% et pour d’autres, une récolte fortement compromise.  Quant aux pommiers, les pertes dans le nord de l’Yonne s’échelonnent de 50 à 100%. Concernant les grandes cultures, le secteur des Plateaux aura été une nouvelle fois durement impacté, notamment pour ce qui est des escourgeons, en pleine méiose au moment du gel. Touché également, le colza, mais dans une moindre mesure, compte tenu de ses capacités de compensation. Faut-il encore pour cela, des conditions favorables, notamment en terme de pluviométrie. Il manquait fin avril, sur l’ensemble du département, environ 50 mm de précipitations. Reste à savoir si les passages pluvieux de mai et ceux enregistrés ces derniers jours, seront suffisants pour remplir les grains. Pour Etienne Henriot, une chose est certaine : «ce n’est pas l’année 2017, qui permettra aux agriculteurs de se redresser».

Concernant la filière bovine, les offres en vaches de réformes et génisses se sont ralenties, avec à la clé une incidence positive sur les prix. Pour ce qui est du maigre, les animaux s’échangent à des prix supérieurs à ceux de l’an passé. Embellie timide sur le prix du lait, mais insuffisante pour améliorer le revenu des éleveurs. Après deux années de crise, la filière porcine retrouve les plus hauts niveaux de prix de 2014, mais il faudra au moins deux campagnes comme celle qui s’amorce, pour assurer une certaine stabilité. Les interrogations qui avaient accompagné la reprise de Duc par l’entreprise néerlandaise Plukon semblent levées et l’on en sait un peu plus aujourd’hui sur la nouvelle stratégie du groupe : vendre davantage de poulets standards, avec une production hebdomadaire sur le site de Chailley qui devrait augmenter de 50% à l’horizon début 2018, pour atteindre à terme 700 000 animaux abattus par semaine.

Une campagne de télé-déclaration laborieuse
La campagne de télé-déclaration Pac qui vient de s’achever aura été, à l’image de celle de l’an passé, l’une des plus complexes à réaliser. Traitement des SNA, et  gestion de doublons ayant eu pour effet notamment, de bloquer de nombreux dossiers à la DDT. La fluidité attendue au niveau du logiciel ne s’est pas confirmée, occasionnant des attentes interminables pour la prise en compte informatique de certaines fonctions, allongeant d’autant la durée des opérations et perturbant les plannings de rendez-vous. à noter par ailleurs, une certaine incertitude pour ce qui est des aides Bio et MAE, en raison d’une absence de notices. Une situation dénoncée dans son intervention par Etienne Henriot : «le simple fait, au niveau français, de repousser au 31 mai la durée de télé-déclaration prouve bien qu’il y avait des problèmes !»

La campagne catastrophique 2016 avait fait craindre le pire et l’on s’attendait à une multiplication des demandes à intégrer le dispositif RéAgir 89. La réalité des chiffres semble infirmer les prévisions puisque depuis janvier, seulement 18 nouveaux contacts ont été comptabilisés, dont 10 ont décidé d’entrer dans le dispositif. Pour mémoire, 96 agriculteurs avaient contacté la cellule en 2016, pour 40 entrées. Sans que l’on sache très bien si ce faible nombre de dossiers est la preuve d’une certaine résilience des exploitations, ou le signe d’une incapacité, pour les plus en difficulté, de se faire connaître. Pour ce qui est des audits financés par le Conseil régional, la situation du département est particulière, en ce sens qu’ils sont réservés, du fait du dispositif RéAgir 89, aux exploitants en recherche d’optimisation de leurs performances économiques et non confrontés à des difficultés financières. D’où un nombre bien moins important (12 devis envoyés pour 3 audits en cours), que dans le département de la Nièvre, avec 59 devis et 11 audits en cours.

La fin des travaux de réhabilitation du bâtiment du 14 bis rue Guynemer était fixée au 30 juin prochain, mais l’avancement du chantier a pris du retard et la date de «livraison» est désormais fixée au 13 juillet prochain. Le ré-emménagement dans le bâtiment rénové devant s’effectuer du 16 au 18 août, une fois les travaux de «Voirie-Réseaux Divers» achevés.

évoquant la campagne législative en cours, le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne a rappelé que si l’occasion de rencontrer les candidats se présentait, il était important «d’écouter ce qu’ils disent dans leur programme et insister auprès d’eux sur le rôle de l’économie agricole. Il est primordial de regarder l’agriculture icaunaise, dans son ensemble, pas seulement dans sa partie circuits courts et filière bio».