Encore des problèmes de cœur
FDSEA et JA de Côte d’Or et Haute-Marne ont organisé une seconde manifestation pour faire entendre leur désaccord sur la définition des limites du cœur de Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne et revendiquer «zéro hectare dans le cœur».

C’est à Chalmessin, commune de Haute-Marne, que le 4 septembre dernier les agriculteurs concernés par le projet de Parc national sont venus une nouvelle fois manifester leur désaccord et leur inquiétude concernant le projet de zonage du cœur de parc. Leur argumentation est clairement exprimée : le cœur étant un espace strictement réglementé, les agriculteurs souhaitent tout simplement que cet espace n’englobe aucune parcelle agricole. Le fardeau administratif est déjà lourd à porter, point n’est besoin d’en rajouter. Un rejet naturel d’autant plus fort que la profession agricole a le sentiment de n’avoir pas été entendue lors de la phase de concertation. L’état semble depuis vouloir imposer ses choix et sa règle du jeu par une feuille de route très directive instituant «une continuité territoriale», avec un schéma très éloigné du document de travail initial rédigé par les Dreal et les Conservatoires d’espaces naturels de Bourgogne Champagne.
Une manne pour certains un épouvantail pour d’autres
Si les communes se trouvant dans le nouveau cœur de parc peuvent y trouver quelques compensations financières susceptibles d’influencer leur vote final, les retours pour l’agriculture sont loin d’être aussi sonnants et trébuchants. On évoque une agriculture de conservation, une aide à la promotion des produits agricoles avec un label «Parc», un accompagnement en conseils pour la construction de bâtiments bois, des MAE ciblées sur les lisières... Autant de dispositifs qui devraient, pour les syndicats agricoles, profiter à l’ensemble de la zone d’adhésion. Les agriculteurs ont rappelé à la faveur de cette manifestation qu’ils n’étaient pas contre le Parc, mais qu’ils
voulaient avoir la paix, considérant que ce projet qui était au départ seulement forestier, devait le rester.
Entre les derniers arbitrages de périmètre de 76 000 ha dont 13 000 de SAU et les demandes des pétitionnaires, c’est le grand écart et il faudra plus d’une réunion pour que la confiance s’installe de nouveau. La prochaine assemblée générale du GIP est programmée le 30 septembre prochain à Montigny-sur-Aube et la faible représentation du monde agricole dans ces instances (2 sièges sur 36 au CA et 19 voix sur 629 à l’assemblée générale) augure mal d’une «prise en considération» suffisante des attentes des agriculteurs. Pour rappel, l’agriculture pèse peu en termes d’économie sur ces territoires. C’est donc une course de fond qui s’engage, il s’agit ainsi de maintenir le dialogue avec les instances décisionnaires, tout en essayant de rallier d’autres catégories socio-professionnelles à force de négociation et de persuasion.
Droits de vote à l’assemblée générale du GIP
- Collège représentant l’Etat : 196
- Collège représentant les collectivités territoriales : 242 dont : 120 pour les communes et intercommunalités, 96 pour les régions et départements, 26 pour les communes forestières.
- Collège société civile : 191 dont : 42 filière forestière, 22 chasse, 49 tourisme et acteurs économiques, 14 culture et patrimoine, 28 associations de protection de l’environnement, 25 agriculture, 11 divers.